FB/ Sous le soleil Ft Hay Cassidy

Sous le soleil 2017-2018

Parler du passé nous amène inévitablement à la nostalgie ; car on le sait, jamais le temps perdu ne se rattrape. Mais en plus de cela, Haytham dépeignait un portrait de lui qui permettait à Tamara de le redécouvrir sous un autre angle et pas des moindres. Ainsi le premier de la classe laissait place à ce qui se rapprochait le plus de l’archétype du rebelle en guerre ouverte contre toute forme d’autorité. Il fallait bien reconnaître qu’il était difficile pour Haytham de gérer les choses différemment lui qui avait vu mourir sa mère devant ses yeux et qui s’était vu arracher à ce qu’il considérait comme son véritable foyer. Mais la période était tout aussi difficile pour Tamara et ça, jamais le demi-dieu ne le perdait de vue. Le cas échéant sa chère et tendre se serait certainement fait un plaisir de le lui rappeler en bonne et due forme.

— Joker ? Cela sonne plutôt comme question suivante. Sujet délicat ? Lui non plus ne s’était pas fait beaucoup d’amis à la colonie ; juste ce qu’il faut pour ne pas laisser trop de place à dame solitude qui se repait en silence de tous vos malheurs. Tamara en avait chié c’était indéniable et au fond de lui, Hay s’en voulait de n’avoir pas lutté davantage pour venir jusqu’à elle et lui faire savoir qu’il était là envers et contre tout. Peut-être que les choses auraient été plus faciles ainsi. Mais plus encore, le BEM ne serait probablement jamais entré dans sa vie. Mais à quoi bon puisque le temps passe et que quoiqu’il arrive, rien ne se rattrape.

Eileen restée au second plan attira à nouveau toute l’attention sur elle. La petite était parvenue à se soustraire à sa prison d’infortune en sollicitant sa force ; digne héritage paternel. Mais pour Tamara, loin d’être fière de cet exploit, c’était le coup de grâce. Elle s’en était tellement voulu qu’elle avait préféré s’éloigner ; et en de telles circonstances, Haytham savait qu’il serait inutile de lui courir après. Il devait lui laisser un peu d’espace, mais demeurait légèrement déçu que la jeune maman se dénigre de la sorte, une fois encore. Mais que pouvait-il y faire ? Faute de mieux, il se lança à nouveau dans un atelier pâtisserie avec la petite princesse, ravie malgré tout d’être le centre d’attention. La fatigue arrivant, le demi-dieu ramena le petit monstre dans sa chambre. Tamara n’était toujours pas là et il commençait à s’inquiéter, mais mettait tout en œuvre pour ne rien laisser paraître. Plusieurs minutes s’écoulèrent ainsi dans la petite chambre. Les pleurs d’Eileen cessèrent peu à peu jusqu’à l’arrivée de Morphée qui emporta la petite à la grande joie de Marsien qui pouvait souffler. D’autan plus que son épouse était elle aussi de retour à en juger par le bruit de la douche qui ne trompait personne, pas même Eileen qui était malheureusement trop fatiguée pour lutter.

Sans bruit ; ou tâchant d’en faire le moins possible, Haytham quitta la chambre et tomba directement sur Tamara, le cheveu ruisselant et pourvue d’une robe. Le Marsien eut à peine le temps d’expirer qu’il se fit couper la parole par la tornade brune.

— Alors pour commencer, si tu avais vraiment merdé je te l’aurais fait savoir. Franchement, ça commence à devenir chiant ce complexe d’infériorité maternelle Tam. Va la voir pour le petit bisou, elle sera contente même dans le coaltar. Après on se retrouve dehors pour discuter. D’ordinaire, il n’était pas si directif, mais cette fois il se sentait obligé de le faire. Ainsi, il abandonna Tamara devant la porte de la chambre du petit ange pour regagner l’extérieur et attendre le retour de sa femme pour une conversation franche.

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Ce n'est qu'amour

“Si l'amour est dur avec toi, sois dur avec lui ; perce l'amour qui te perce et possède le"

Sous le soleil 2017-2018

Tamara le savait, le retour serait synonyme d'embrouille, ou du moins d'une discussion fort peu plaisante. Tombant nez à nez sur son mari au sortir de la douche expédiée en catimini, elle commença à se répandre en excuses, bien vite coupée par le fils de Mars visiblement mécontent. La réponse qu'il lui donna ne satisfaisait pas non plus la brunette mais il avait raison sur un point, elle devait au moins aller embrasser sa fille pour ne pas achever sa journée sur une absence.

-Bien capitaine ! souffla-t-elle ironiquement.

Elle entra dans la chambre à pas de loup tandis qu'Haytham se rendait à l'extérieur.

- Bonsoir mon coeur, murmura-t-elle doucement pour ne pas la réveiller dans sa phase de sommeil.

Elle vint se pencher au-dessus lit à barreaux et caressa la joue de la petite Eileen qui tendait mollement ses bras vers elle.

- Je t'aime Eileen, je sais que je suis pas la meilleure des mamans, mais je t'aime de tout mon coeur et je serai toujours là pour toi, pour te protéger du mieux que je peux. Repose-toi ma beauté, à demain.

Se penchant un peu plus, elle déposa un baiser sur son front tandis que la petite s'était déjà endormi.
Le plus dur restait à venir. Tamara savait que le fils de Mars l'attendait de pied ferme dehors et en cet instant, l'ancienne agent du B.E.M aurait mille fois préféré affronter de nouveau Lagos que son mari. Inspirant profondément, elle regagna la porte de la chambre pour la franchir et la refermer derrière elle afin d'en préserver la fraîcheur pour sa fille, et surtout lui éviter d'entendre une potentielle dispute à venir. Elle se rendit ensuite vers la baie vitrée qui donnait sur l'extérieur afin de rejoindre Haytham.

- Je te saurais gré, à l'avenir, de ne pas me parler comme si j'étais ton soldat. Ensuite, mon complexe d'infériorité et moi, on t'emmerde. Tu crois que c'est facile pour moi ? Je me plains pas, d'accord, je constate juste que, exactement comme je l'avais pressenti, je suis à chier comme mère. Je fais de mon mieux, mais ça suffit pas. J'ai visiblement pas été capable de fermer ce putain de parc à bébé, c'est dingue non ? Je peux démonter et remonter une quantité industrielle d'armes à feu différentes, mais je suis pas foutue de verrouiller une saloperie de porte à barreaux... Si t'étais pas là, je sais même pas si elle arriverait jusqu'à l'âge adulte. Alors arrête de me reprocher de faire un complexe d'infériorité, c'est juste un constat. T'as beau trouver que c'est chiant, c'est comme ça.

Comme si ça l'était pas pour moi...

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Captain Beau-Gosse + Colonel Badass = Princesse Pirhaña

Sous le soleil 2017-2018

Mâchoires serrées, il observait l’horizon ; espérant presque naïvement que le bruit des vagues parvient à l’apaiser. Mais force est de constater que la mer n’avait plus ce pouvoir sur Haytham qui préférait donc focaliser son écoute sur Tamara ; bien qu’elle déteste cela ; qui venait de pénétrer la chambre d’Eileen et consentait à la border. Les paroles presque désespérées d’une mère qui l’était tout autant, serrèrent le cœur déjà bien meurtri du demi-dieu qui en arrivait à se demander si sa femme parviendrait un jour à ne pas se sentir aussi nulle dans le rôle de maman. Il soupira légèrement et observa une nuée d’oiseaux s’envoler au loin, les jalousant d’avoir une telle liberté. Puis il se sentit presque soudainement alourdi par la culpabilité. Après tout, c’était lui qui avait imposé tout ça à Tamara ; elle qui lui avait fait comprendre qu’elle ne voulait pas d’enfants.

Il sentit alors un léger courant d’air lui caresser le visage puis il se retourna et fit Tam faire son apparition dans la chambre. L’ancien agent de terrain prit grand soin de refermer la porte derrière elle avant de rejoindre son époux à l’extérieur. Hay desserra la mâchoire ; il redoutait l’échange à venir, car il était à peu près sûr que Tamara piquée au vif ne lui ferait aucun cadeau. Il prit donc sur lui pour demeurer silencieux, laissant la parole à la tornade brune ; une tribune qu’elle accepta sans se faire prier et qui lui permit une fois n’est pas coutume, de vider son sac. L’attaque était frontale, mais en règle. Hay se contentait d’acquiescer, attendant le bon moment pour prendre la parole sans offusquer davantage le grand amour de sa vie.

— Excuse-moi… commença-t-il avec sincérité. — Mais j’ai tout à fait le droit de ne pas être d’accord avec toi quand je t’entends dire que tu es à chier comme mère. Tam, il n’y a pas de mères parfaites et c’est pareil pour les pères. Écoute, je ne voulais pas te blesser et si c’est le cas je m’en excuse. Je sais que tu fais de ton mieux… Il baissa la tête, lui-même faisait de son mieux avec elle, sa femme, mais force est de constater que cela n’était pas tous les jours facile. — Je suis désolé vraiment. J’ai conscience que ça n’est pas forcément ce que tu voulais et que c’est par amour pour moi que tu as consenti à tout ça. Je n’ai donc aucun droit de te juger ou de me montrer aussi dur envers toi. Il trouva à nouveau le courage de la regarder, le cœur lourd, plus qu’à l’accoutumée.

— J’en arrive à me demander si finalement on ne devrait pas partir. Je vois bien que tu te lasses de tout ça. Je me trompe ?

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Sous le soleil 2017-2018

Tamara avait senti l’embrouille poindre, et comme pour la devancer, elle s’était empressée de donner sa façon de penser à son demi-dieu de mari. Certes il avait démarré sans la ménager, mais à son tour, l’ancienne agent de terrain avait pris le taureau par les cornes. Tam n’avait jamais été du genre à mâcher ses mots. Et une fois qu’elle eut rétorqué ce qu’elle avait à dire, elle fut surprise de constater que le fils de Mars n’embrayait pas sur une réponse cinglante, non, au contraire, il s’excusait. Le regard plein d’incompréhension, la brunette l’observa tandis qu’il reprenait la parole. Visiblement, il venait d’opter pour une autre tactique, celle de la culpabilité. Elle sentit son coeur se serrer. Où voulait-il en venir ? Mal à l’aise, elle croisa les bras en soupirant.

- OK OK… Oui t’as le droit de ne pas être d’accord avec moi, tout comme j’ai le droit de ne pas être d’accord avec toi. C’est un fait. Bon… Bien, je suis ravie que tu comprennes ça, répondit-elle suite à ses derniers mots.

Ce qui la fit presque sursauter fut sa dernière réplique.

- Pardon ? Qu’est-ce que tu viens de dire ? Attends ... tu te fous de qui là ? On est là depuis une année, tu crois que ça suffit pour se faire oublier ? T’es tombé sur la tête ou quoi ? Hors de question qu’on bouge d’ici, c’était déjà assez chiant de se faire à ce putain de climat de merde, y a pas moyen qu’on retourne en Amérique en risquant nos culs et celui de notre fille par-dessus le marché ! Bien sûr que je me lasse de tout ça, et encore, c’est pas le bon mot, parce que pour se lasser de quelque chose, il faut l’avoir apprécié un jour. Les délire de Robinson Crusoë, c’est pas ma cam’, mais c’est tout ce qu’on a trouvé pour passer inaperçu, alors pour le moment, on s’en tient au plan jusqu’à ce que Marvin nous dise que c’est bon.

Elle souffla bruyamment, assez énervée par cette tentative de revirement de situation.

- Ah t’es vraiment fort pour me faire culpabiliser… je déteste ça. Ne le fais plus d’accord ? C’est bon, je vais fermer ma gueule et arrêter de me plaindre. Je suis désolée, je voulais pas être un fardeau pour toi. Je fais de mon mieux, je vais m’améliorer.

Essayait-elle de le convaincre lui, ou de se convaincre elle-même ? Elle n’aurait su donner la réponse.

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Sous le soleil 2017-2018

Haytham ne voulait pas envenimer la situation, car il savait qu’elle pouvait l’être sous n’importe quel prétexte, autant qu’il savait que ce débat ne mènerait à rien. Alors le demi-dieu consentit à prendre sur lui et tenta tant bien que mal la voix de la diplomatie ; sans arrière-pensées, précisons-le. Malheureusement pour lui, il en faudrait bien plus pour convaincre un tant soit peu Tamara qui venait de croiser les bras ; preuve qu’elle n’était plus ouverte à quoique ce soit.

— Bien, chacun a fait entendre sa position et consent à accepter.

Il y croyait à peine et voyait bien que sa femme demeurait sur la réserve et ce n’était pas ces prochaines répliques qui allaient arranger la situation, malgré la bonne foi d’Haytham qui continuait à être diplomate ; sans arrière-pensée. Pour dire vrai, il se sentait coupable sans trop savoir pourquoi et voulait arranger les choses, il ne cherchait nullement à la faire culpabiliser et le soliloque que Tamara venait de cracher fit mal au demi-dieu, plus qu’il ne l’aurait cru. Mais il demeurait silencieux pour qu’elle puisse librement s’exprimer ; peut-être que cela lui ferait le plus grand bien. Qu’il était naïf !

— Tu es obligé d’être autant sur la défensive ? Je ne pensais pas à mal putain, j’essaie juste d’avoir un échange avec toi, sans hostilité et toi tu me tombes dessus comme si j’étais l’un des crétins qui bossaient avec toi. J’aurais au moins compris une chose, ce n’est pas ta cam.

Il était tellement blessé par la façon dont elle s’était adressée à lui, qu’il ne voulait plus fournir d’efforts désormais. — PUTAIN, je ne cherchais pas à te faire culpabiliser merde ; tu vois le mal partout. Je crois que je vais moi aussi fermer ma gueule. C’est bon, on arrête la conversation là, ça ne mène à rien sauf à se prendre la tête. Il se saisit d’un oreiller et avança vers la porte. — Je vais dormir dans le canapé, c’est préférable. Et sans rien ajouter, il ouvrit délicatement la porte et quitta les lieux. Que pouvait-il faire de plus, si ce n’est se prendre inutilement la tête ?

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Sous le soleil 2017-2018

Ah ce qu’il pouvait l’énerver ! Tamara n’avait d’ordinaire que peu de patience, mais quand Haytham était comme ça, ce peu s’amoindrissait jusqu’au zéro. Elle avait l’impression qu’il débitait connerie sur connerie dans le but de… dans quel but d’ailleurs ? Non, ils n’étaient pas toujours sur la même longueur d’onde. Le fils de Mars semblait se plaire dans cette vie de naufragés sur leur île, au soleil, mais l’ancienne agent de terrain avait besoin d’action, se faire dorer la pilule n’était pas du tout son truc et elle regrettait son ancienne vie. Non pas de pourchasser des créatures ou des demi-dieux, à présent qu’elle avait compris que la plupart était innocent, mais simplement se sentir utile, faire quelque chose d’autre que s’occuper de sa fille ou de la maison. Être mère au foyer n’avait jamais fait partie de ses plans de carrière.

Les voilà donc là, tous les deux, sur le perron de leur maison de bois au bord de l’océan indien, à s’aboyer dessus, suffisamment loin de la chambre de leur fille pour espérer qu’elle n’entende rien.

- Tu te fous vraiment de la gueule du monde, Hay ! Ouais, t’essaies d’avoir un échange, c’est bien beau, mais si c’est pour proposer des trucs impossibles ou carrément suicidaire, autant la fermer, ouais !

Et voilà qu’il prenait la fuite. Sourcils froncés et bras croisés, Tam le regarda choper un oreiller, comprenant qu’il allait opter pour le salon.

- C’est ça, courage fuyons. Tout à fait digne de ton paternel ça.

Mais elle ne voulait pas achever la conversation, pas comme ça. Elle avait tenté de calmer le jeu et lui avait relancé de l’huile sur le feu… Alors hors de question de le laisser s’en tirer à si bon compte. Elle se glissa devant lui, l’empêchant de franchir la porte de la maison, posa un bras sur l’embrasure de la porte.

- Tu crois aller où comme ça ? Tu penses qu’on arrête une conversation parce que TU le décides ? Mais mon petit Marsien, t’es pas tout seul ici. Et je suis pas à ta disposition, c’est pas toi qui décides tout seul de ce qu’on fait. Et si moi j’ai pas envie qu’on arrête là ? t’y as pensé ? Non bien sûr, trop occupé à flatter ton égo de Caliméro qui essaie toujours de tout faire bien et qui se fait engueuler, pauvre de toi ! Arrête de chialer comme une gonzesse, merde !

Dépassait-elle les bornes ? Sûrement un peu… mais quand elle était énervée, Tamara Lond savait être de mauvaise foi.

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Sous le soleil 2017-2018

Était-ce de la fatigue, de l’usure, ou un peu des deux ? Difficile à dire tant les mots commençaient à lui faire défaut. L’échange, si l’on pouvait appeler ça ainsi, n’en demeurait pas moins abrupt. Chacun campait sur ses positions, bien que de prime abord, Haytham avait cherché à arranger la situation en proposant des alternatives ; mais c’était sans compter sur Tamara qui, comme personne, avait le don de mettre à mal son interlocuteur. Pas en reste, niveau caractère, le fils du dieu de la guerre, renchérit bien qu’il s’était convaincu de faire montre de neutralité. Était-ce encore possible avec une personne pourvue d’autant de mauvaise foi que Tamara ? Vraisemblablement non et même avec la meilleure des volontés, Hay demeurait incapable de pacifier sa femme, bien décidée à en découdre ce soir, plus que d’habitude de toute évidence.

— Et toi, tu es systématiquement dans la tension dès le sujet te déplais. Tu trouves toujours quelque chose à redire. Je n’ai jamais pensé à mal, j’essayais juste de trouver des solutions parce que je vois que tu n’es pas heureuse. Mais pardon de ne pas être intellectuellement à ta hauteur. Indubitablement, il montait dans les tours s’adaptant à l’hostilité de sa femme. Que pouvait-il faire de plus à présent ? S’écraser ? Hors de question. Cependant, il commençait à se fatiguer de ces inutiles tensions et préférait non pas fuir, mais prendre un peu l’air et de la distance qui plus est. Alors il récupéra un oreiller, scellant de ce fait la fin de la conversation ; du moins, c’est ce qu’il pensait avant de voir l’humaine qui lui servait de femme riposter presque aussitôt ; vexant bien plus qu’elle ne l’aurait dû son demi-dieu de mari qui la regarda avec déception.

— Va te faire foutre ! Il en faudrait certainement plus pour mettre à mal Tamara qui contourna le lit et alla se poster juste devant la porte afin de l’empêcher d’aller plus loin. Hay poussa un long soupir, toujours son oreiller dans la main. — Je vais dans le salon. Le soliloque ne faisait que commencer, contraignant le demi-dieu à écouter ce que l’agent de terrain avait à lui dire, sans prendre aucune pincette comme à l’accoutumée.

— C’est bon, tu as terminé de m’aboyer dessus ? Là, je n’ai juste pas envie de continuer à parler avec une personne qui passe le plus clair de son temps à me traiter comme de la merde. Tu te rends compte que tu es blessante à un point que personne ne pourrait supporter ? Et que dire de ta mauvaise foi ? Là, honnêtement je suis fatigué et vas-y traite moi de gonzesse, je n’en ai rien à foutre. Maintenant, laisse-moi passer. À moins que tu préfères que je te bouge moi-même ?

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Sous le soleil 2017-2018

Les disputes avec Haytham étaient toujours intenses. Comme tout ce qu’ils partageaient en fait, que ce soit l’amour ou le désaccord, tout était toujours démesuré. Et ce soir-là n’était pas en reste. A peine une année qu’ils étaient sur l’île, une durée somme toute courte pour n’importe qui, d’autant que tout le monde rêverait d’être à leur place, sur une île paradisiaque des Maldives, mais pour Tamara, ce lieu tenait davantage des Enfers que de l’Eden. Et ce soir-là, le vase de sa patience avait débordé. Ce soir-là, le demi-dieu et la mortelle n’étaient plus sur la même longueur d’onde.

- Putain mais c’est un truc de dingue que tu sois pas foutu de réfléchir trente seconde avant de l’ouvrir ! Tout dans les muscles hein ?! Ça rime à rien de proposer des trucs impossibles ! Dans ce cas moi je te propose le plus sérieusement du monde d’aller sur la lune ! Tiens qu’est-ce que t’en dis, c’est une foutue putain de bonne idée non ?! Alors merde, arrête de faire ton Caliméro, pauvre petit chou qui parle gentiment et propose des solutions… Aller directement dans la gueule du loup, c’est PAS une putain de solution !!! C’est ça que je te reproche, rien de plus, alors par pitié, arrête de faire comme si t’étais persécuté, t’es pas crédible une seule nano-seconde !

Et en plus il voulait se tirer sur le canapé ? Tamara n’était pas décidée à le laisser regagner la maison. Elle-même ne savait pas pourquoi, sans doute qu’elle n’avait pas assez laissé exprimer sa colère.

- Que j’aille me faire foutre hein ? J’aimerais bien figure-toi, mais t’es le seul spécimen mâle de cette putain d’île et à mon avis, t’es pas trop disposé ce soir.

Il voulait aller dans le salon. Aucune chance qu’elle le laisse passer, du moins pas de son plein-gré. Qu’attendait-elle de lui ? Elle-même n’en savait rien, mais elle avait décidé que la conversation n’était pas terminée, juste parce que lui voulait lui imposer le contraire, et que ça la gonflait.

- Le plus clair de mon temps ? Je rêve, ce don de l’exagération. On s’engueule parce que t’as encore dit une connerie et que aujourd’hui, j’ai pas la patience d’endurer ça. Et aussi que t’es pas fichu de reconnaître que tu réfléchis pas avant de parler. Alors ouais, c’est vrai, je t’aboie dessus, mais moi aussi j’ai besoin de m’exprimer tu vois !

La fin de sa phrase fit remonter d’un cran la tension de l’ancienne agent de terrain qui pourtant avait commencé très légèrement à se calmer.

- PARDON ?! Tu prétends me bouger toi-même ? Mais viens, saloperie de Marsien !

Là, il avait réveillé la guerrière. Planter sur ses appuis, tous les muscles contractés, elle l’attendait de pied ferme, et il y avait peu de chance qu’il parvienne si facilement à la déloger.
Heureusement, ils étaient juste devant la maison et pas à l’intérieur, sans quoi il y aurait eu bien plus de bruit.

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Il l’aimait de toutes ses forces, mais l’instant présent ne rendait pas ce sentiment si évident de prime abord. Tamara avait des qualités extraordinaires et des défauts qui l’étaient tout autant malheureusement. Forte en gueule et têtue comme une mule, elle campait sur ses positions, persuadée d’avoir raison et se souciant peu des paroles blessantes qu’elle balançait. Elle non plus semblait peu encline à la réflexion de toute évidence ; et si Haytham était convaincu de l’aimer, à cet instant présent, la frontière entre amour et haine n’avait jamais été aussi poreuse.

— Oui tout dans les muscles, c’est ça, tu as raison. La phrase était courte et assassine tout comme son regard. Il se refusait à débattre et donc à se répandre en monologue ; de toute évidence, c’est Tamara qui était préposée à cela. — Voilà c’est bon ? lança-t-il avec amertume après l’avoir affublé de quelques reproches supplémentaires. La patience n’étant plus au rendez-vous, le demi-dieu mit fin au dialogue en tentant de migrer vers la maison et de s’installer dans le salon pour la nuit. Mais il ne fallait pas compter sur Tamara qui demeurait bien décidée à faire entendre sa colère, quitte à se rapprocher des limites à ne pas franchir.

— Ah ok, donc tu aimerais voir si l’herbe est plus verte ailleurs ? Franchement si cette île t’emmerde autant que le fait que je sois le seul spécimen mâle baisable, bah vas-y prends le large. Il se prit la tête entre les mains, espérant par la suite se réveiller d’un mauvais rêve, mais il n’en était rien et la réalité lui revint en pleine face presque aussitôt. — Putain, je n’y crois pas. Nous sommes vraiment en train d’avoir cette conversation ? C’en était trop pour lui et la perspective de retourner dans le salon, lui sembla la meilleure des alternatives. Mais de toute évidence, Tamara n’en avait pas terminé avec lui, à nouveau.

— Non, s’il te plaît… commença-t-il en essayant de la couper dans son élan. — Ok, voilà, je n’ai pas réfléchi avant de parler. Je suis un débile profond, ô, vénérable Tamara. Voilà, contente ? Mais elle continuait à user la patience d’Haytham, si bien qu’il en était presque arrivé à la menacer pour qu’enfin elle consente à le laisser passer ; grossière erreur que le demi-dieu ne comprit qu’après coup, lorsque la situation s’envenima.

— Tu crois vraiment que j’irais jusqu’à là ? Mais regarde-toi, prête à te battre contre moi. Il avait le regard brillant, pas de colère, mais de déception. — Tu veux quoi ? Des excuses ? Ok et bien excuses-moi pour toutes ces incompréhensions. Excuse-moi de ne pas être sur la même longueur d’onde. Excuse-moi pour tout ce qui doit être excusable. Maintenant, je t’en prie, laisse-moi passer. Il était déçu, éreinté par cet échange et visiblement incapable de croiser son regard. Il n’en pouvait vraiment plus pour la toute première fois et avait vraiment besoin de distance pour préserver ce qui pouvait l’être.

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Sous le soleil 2017-2018

Pour quelle raison se disputaient-ils déjà ? Tamara n’en avait plus la moindre idée et cela n’avait plus aucune importance, elle était juste énervée de ce qu’elle entendait et de l’attitude de celui qui était son mari, sans même comprendre qu’elle aussi l’exaspérait. Elle se contenta de croiser les bras suite à sa réponse. Oui, elle avait raison, du moins, elle en était persuadée. Sa dernière réflexion la laissa bouche bée quelques secondes.

- Putain mais ce que t’es con ! J’hallucine de ce que j’entends ! J’ai pas dit que je voulais aller voir ailleurs, je dis juste que vu comment t’es luné, c’est même pas la peine d’espérer quoi que ce soit. Et arrête de me dire de prendre le large, t’es chiant à mort, tu sais bien que je peux pas ! A la seconde où je me tirerais d’ici, je vais me faire descendre. C’est ça que tu veux, peut-être ?

Le Bureau d’Extermination de la Mythologie était sans doute encore en train de la chercher, cela ne faisait pas si longtemps et ils avaient presque réussi à leur mettre la main dessus, d’où l’exil.
Tamara, de son côté, estimait que la conversation n’était pas terminée et voulut barrer le chemin du demi-dieu en se mettant entre lui et l’entrée de la maison, chose qu’il ne sembla pas apprécier.

- Voilà, là on tient un truc ! lança-t-elle quand il se déclara être un débile profond.

Elle haussa ensuite les épaules.

- J’en sais rien, Hay, pour tout te dire, je sais pas jusqu’où tu irais puisque tu menaçais à l’instant de me bouger toi-même, selon tes dires.

Il finit néanmoins par s’excuser.

- ça sent pas la sincérité à plein nez mais je prends.

Elle lui arracha des mains l’oreiller de la balancelle qu’il venait de prendre et s’éloigna de la porte.

- Tu peux prendre la chambre, je vais faire du sport jusque tard, histoire de me passer les nerfs. Je dormirai moi sur le canapé.

L’ancienne agent de terrain jeta négligemment le coussin avant de se mettre sur le parquet pour commencer une série de pompes. Elle était dans tel état de nerfs qu’elle ne sentait même plus la fatigue. Seules restaient dans sa tête les paroles échangées, qui avaient l’air de s’amplifier et prendre un peu trop d’importance. Mais elle le savait, dès le lendemain, elle regretterait d’avoir été véhémente avec lui, ce qui l’exaspérait d’avance, elle se trouvait faible mais apparemment, être amoureux, c’était ça, aimer la personne autant qu'on avait envie de l'étrangler parfois.

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Ils se disputaient encore, sans véritablement comprendre pourquoi ils en étaient finalement arrivés à de telles extrémités. Haytham ne voulait toutefois pas se battre, ni avec son corps ni avec ses mots. Pour dire vrai, il était blessé de voir Tamara cherchait à avoir raison à tout prix, comme si pour elle cela était une question d’honneur. Et pour le coup, elle se fichait de bafouer celle du demi-dieu et plus encore de le blesser dans son argumentation. C’est donc un Haytham fatigué et totalement blasé qui lui faisait face à présent ; que pouvait-il faire de plus ? Toutefois, il s’en voulait d’en être arrivé à de telles extrémités. — Oui je suis con, si ça te fait plaisir. Que pouvait-il argumenter de plus face à ça ? Cependant, la fin de la tirade « Tamaranienne » mit à mal le peu de retenue qui restait au demi-dieu qui répondit presque du tac au tac.

— Tu crois vraiment que je veux que tu te fasses descendre ? Le regard sombre, les mâchoires serrées, il semblait attendre une réponse, histoire de voir jusqu’où la demoiselle allait pousser le vice. Il chercha ensuite à se défaire de sa présence, chose que l’agent de terrain apprécia moyennement, tout comme la perspective que le demi-dieu puisse se servir de sa force pour déloger sa femme. — Tu m’énerves à plus d’un titre, mais jamais je n’userai de violence contre toi, que ce soit dans les gestes que dans les mots. Il soutenait son regard pour lui faire comprendre qu’il n’avait de toute évidence, pas la même façon de voir les choses. Cependant, le Marsien tenta une prémisse d’excuse qui ne sembla éprouver que très peu d’écho auprès de la concernée. — Prends ce que tu veux ! lâcha-t-il alors qu’elle se saisit de l’oreiller qu’il tenait encore entre ses mains. De toute évidence, madame Cassidy avait d’autres projets.

— Fais comme tu veux ! Il la contourna et s’en alla retrouver « leur » chambre. Il savait d’avance que la nuit serait longue et qu’il s’en voudrait à son tour d’avoir fait preuve d’autant de véhémence. Pour l’heure, il prit place dans ce grand lit vide et fixa tristement le plafond. Peut-être que cette fois, c’est la dispute de trop ? songea-t-il en fermant les yeux. Il espérait avoir tort…

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Sous le soleil 2017-2018

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La fin de journée avait été des plus déplaisantes. Quel dommage après le doux après-midi sur la plage et dans l'océan indien, à se livrer l'un à l'autre pendant la sieste de la petite princesse piranha. Hélas, la fin de cette sieste avait sonné le glas de la tranquillité au profit d'un houleux orage. Haytham était parti se coucher tandis que Tamara ruminait sa colère. Mais contre qui ? Contre elle-même principalement. Pourquoi ? Parce qu'elle se sentait indigne de sa fille, et un peu contre son Marsien de mari qui ne comprenait visiblement pas ses états d'âme. Comme toujours, la dispute avait été violente, et à peine quelques minutes après que le demi-dieu ait pénétré la maison, laissant la mortelle seule sur le perron, cette dernière regretta que ce soit allé aussi loin.

L'ex agent de terrain se défoula alors en faisant du sport, quelques centaines d'abdominaux, pompes et coups dans le sac frappe, avant d'aller finalement prendre une douche rapide à l'extérieur pour éviter de réveiller Eileen et son cher père. Ensuite à son tour, exténuée, Yam s'endormit sur le canapé.

La nuit fut courte, trop angoissée qu'elle était à cause de la dispute, cela avait réveillé les cauchemars qu'elle faisait depuis la fameuse attaque du camp Olympum en 2015 et qui l'avait rendue insomniaque. Réveillée en sursaut, et tandis qu'elle reprenait son souffle alors que le soleil commençait à peine à poindre, signe qu'il était très tôt, son regard balaya la pièce, se posa brièvement sur le parc à bébé fermé puis que le sol jonché de jouets... Avant de revenir brusquement sur la barrière du parc. Deux barreaux en étaient écartés. Yeux écarquillés, elle se leva brusquement pour s'approcher, le cœur battant. Les barreaux étaient pliés, formant un espace assez grand pour que la petite Eileen puisse passer en rampant.

- Nom de dieu ! souffla-t-elle en se relevant.

Elle courut jusqu'à la chambre de maîtres où son Irlandais de mari dormait encore, et sauta à genoux sur le lit.

- Hay, Hay ! Réveille-toi ! appela-t-elle dans un cri murmuré pour ne pas réveiller leur fille. T'avais raison, je suis pas si nulle ! C'est pas de ma faute, c'est Eileen qui a pété les barreaux du parc ! Moi je l'avais bien fermé !

On pouvait sentir un certain entrain et une joie non dissimulée, voire même de l'émotion sans sa voix. En réalité, c'était un vrai soulagement pour elle de n'avoir pas mis la vie de sa fille en danger par négligence. Aussitôt, elle se colla contre lui pour le serrer dans ses bras dans un élan d'affection qu'elle ne réservait qu'à lui et Eileen.

- je suis désolée d'avoir été un dragon, tu me pardonnes ?

Elle le savait autant enclin à la dispute qu'au pardon, ils se ressemblaient beaucoup niveau caractère, d'où les étincelles fréquentes.

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Captain Beau-Gosse + Colonel Badass = Princesse Pirhaña

Sous le soleil 2017-2018

Il y a des blessures qui sont plus douloureuses que d’autres ; pas besoin d’un champ de bataille ni d’un affrontement sanglant pour sentir son cœur se contracter si fort qu’il pourrait exploser. Et le mal redouble en intensité lorsque la personne que l’on aime le plus est à l’origine du coup meurtrier. Tamara savait frapper où ça fait mal et mieux que quiconque, elle pouvait se targuer de connaître les faiblesses d’Haytham. Lui-même ne la connaissait que trop bien et savait ainsi, à quoi il s’engageait. Mais la réalité l’avait rattrapé et mettait à mal cette belle promesse de normalité qui n’avait aucun sens pour une personne comme Tamara. Dès lors, le demi-dieu s’en voulait d’avoir été naïf au point d’avoir tout occulté.

Entre eux, les altercations n’étaient pas rares, mais j’avais elles n’avaient pris de telles tournures ; si bien que le fils du dieu de la guerre en arrivait à se demander si ce n’était pas « la dispute de trop » avant de se raviser au profit de la raison. Non, cela ne pouvait pas être allé si loin et pourtant, il n’éprouvait pas le besoin de revenir sur ses pas à l’inverse des fois précédentes où il acceptait si facilement de mettre sa fierté de côté en faveur d’une accalmie. A présent, il ne pensait qu’à une chose, mettre de la distance ; et aussi minime soit-elle, il saurait s’en satisfaire.

Une fois dans la chambre, il ne put que constater à quel point le lit semblait si grand pour lui seul. Durant de longues minutes, il resta assis sur le bout du matelas avant de se résoudre, sans conviction, à en regagner l’intérieur. Il se mit alors à fixer longuement le plafond, les bras croisés derrière la tête. Il pouvait entendre le souffle saccadé de Tamara qui se prêtait au jeu de l’exercice pour se calmer. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne ménageait pas ses efforts. Ainsi, le demi-dieu changea de côté, pour ne plus entendre sa femme. Il lui fallut encore d’interminables minutes avant de sentir la fatigue le saisir pour lui offrir quelques minutes de repos. Mais pour dire vrai, il était tellement mal que ce soir Morphée peinait à le retenir. Durant la nuit, il se réveilla à plusieurs reprises, tenté par l’idée d’aller dans le salon. Mais pour quoi faire ? Une question qu’il laissa en suspens après avoir lutté plusieurs heures avant d’enfin s’endormir à nouveau (et pour de bon cette fois.)

Dehors, le soleil prenait paisiblement ses quartiers parant l’horizon d’une clarté particulière. Haytham, profitant de sa solitude, s’était étalé dans le lit et dormait si profondément qu’il n’avait pas entendu la course effrénée de Tam pour le rejoindre. Et c’est ainsi qu’il fut réveillé en sursaut et certainement pas de la meilleure des façons. — Wow ! Doucement ! On pouvait le dire, il avait la tête dans le cul, si bien qu’il peinait à ouvrir les yeux. Il se passa la main sur le visage puis se frotta les paupières du bout des doigts. — Je t’écoute vu que de toute évidence tu as quelque chose à me dire. Il restait un tantinet distant, car mal luné et toujours marqué par leur confrontation de la veille. Tamara commença alors à faire entendre qu’elle n’était pas une mauvaise mère, ce dont Hay ne doutait pas, mais il préféra toutefois ne pas la couper dans son élan. La jeune femme semblait si heureuse et détonnait avec le dragon de la veille, si bien qu’Hay peinait à garder sa réserve face à tant d’entrain. — Bien sûr qu’elle a pété les barreaux. Tu ne l’avais pas remarqué ? Sans rien ajouter, la jeune mère vint se plaquer contre son mari pour le serrer. Hay se sentit presque revivre aussitôt et défait de cette désagréable sensation, lui alourdissant le cœur depuis la veille.

— Oui tu as été un odieux dragon, mais on va dire que je n’ai pas été mieux. Il l’entoura de ses bras presque aussitôt. — Eileen a hérité de quelques-uns de mes attributs, c’était prévisible non ? On va juste devoir trouver des solutions alternatives à partir de maintenant. Mais avant, je pense qu’il est primordial qu’on reparle d’hier soir. Écoute, je ne vais pas me perdre dans de grands discours. Je vais juste me contenter de te dire que je suis vraiment désolé si d’une quelconque manière, je t’ai blessé avec mes idées saugrenues et irréfléchies.

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Ce n'est qu'amour

“Si l'amour est dur avec toi, sois dur avec lui ; perce l'amour qui te perce et possède le"

Sous le soleil 2017-2018

Passer du rire aux larmes, ou du dragon à l’accalmie, une grande spécialité de Tamara Lond depuis sa naissance. Son humeur ce matin-là en découvrant que les barreaux du parc avaient été écartés et brisés par sa fille était passée de l’âme en peine au niveau joie incommensurable, car cela voulait dire une chose : elle n’avait pas été négligente et n’avait donc pas mis sa fille en danger, une nouvelle hautement rassurante pour une femme qui doutait énormément de ses capacités à être mère.

Telle un boulet de canon, Tam s’était précipitée dans sa chambre, sautant comme un ressort sur le lit pour arriver face au Marsien endormi qu’elle réveilla sans ménagement avec son enthousiasme soudain un peu trop prononcé. Par chance, Haytham ne semblait pas assez mal luné pour la rejeter ou la gronder pour cette intrusion dans sa bulle alors qu’il n’était même pas encore réveillé. Aussitôt, lui laissant à peine le temps d’ouvrir les yeux, elle s’empressa de lui dire ce qu’elle venait de découvrir. Elle écarquilla alors les yeux à sa réponse.

- Bien sûr que non ! Je suis pas rentrée dans la maison tout de suite ! T’aurais dû me le dire !

Toute à sa joie de ne pas avoir été l’instigatrice d’un danger pour son grand bébé, elle serra son mari dans ses bras qui, heureusement, en fit de même, acceptant même de reconnaître, suite aux excuses de la mortelle, qu’il n’avait pas été mieux.

- Oh écoute on s’en fout, moi aussi je suis désolée, c’est oublié, allez on zappe !

Aussitôt, la brunette embrassa avec fougue son demi-dieu de mari.

- Je t’aime beaucoup trop fort, Haytham Cassidy, pardon d’être invivable. J’ai du mal à gérer quand je maîtrise pas quelque chose.

La nuit avait été courte, pour l’un comme pour l’autre, et c’était sans doute la raison pour laquelle l’ancienne agent de terrain avait la faiblesse de reconnaître à ce point ses torts.

- Mais…

Elle grimpa sur lui et retira son T-shirt avant d’apposer ses lèvres dans son cou.

- Je peux peut-être me faire pardonner ?

Avant de capturer à nouveau ses lèvres pour finir par en mordiller l’inférieure. A croire que la première partie de la nuit passée à faire du sport l'avait malgré tout laissée en forme.

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Captain Beau-Gosse + Colonel Badass = Princesse Pirhaña

Sous le soleil 2017-2018

La nuit n’avait pas été de tout repos, ni pour l’un ni pour l’autre. Haytham étant du genre à culpabiliser facilement, assez pour finalement se demandait s’il n’était pas un peu en tort ; assez pour en être arrivé, avant de tomber de sommeil, à préparer un semblant de discours à fournir lors d’une hypothétique confrontation. Le sommeil l’avait donc frappé au bon moment. Et puis avec Tamara, l’improvisation était à n’en pas douté, la meilleure des alternatives, preuve en est. Effectivement, sans avoir besoin de quitter la chambre pour solliciter le dialogue, le demi-dieu, bien malgré lui, venait d’être réveillé. D’ordinaire et parce qu’il n’était pas vraiment du matin, il aurait pu l’envoyer bouler pour s’être ainsi introduite et dans la chambre et dans le lit. Sauf qu’avec la dispute de la veille, le Marsien était prêt à quelques concessions et plus encore, à se montrer patient avec sa femme.

— Deux secondes, j’émerge ! Il lui fallait au moins ça pour se défaire du sommeil, mais aussi de sa réserve. D’ailleurs, comment en vouloir à Tamara avec une telle attitude qui, en plus de trancher avec celle qu’elle arborait la veille, mettait en exergue cette faiblesse qu’elle s’échinait à amoindrir ? — Je suis sûr que même en te le disant tu n’aurais pas souhaité me croire. Ni même l’écouter au vu de l’hostilité qui se dégageait d’elle ; lui n’était pas mieux loti soit dit au passage. La nuit étant passée, tout ceci semblait soudainement si anecdotique, assez pour le relayer au second plan et se focaliser sur le présent.

Prendre Tamara dans ses bras, sonnait comme une délivrance pour Hay. Malgré son impulsivité, il ne pourrait jamais renoncer à elle, il l’aimait trop pour ça. — Le pire et le meilleur murmurait-il avant de consentir à lui présenter des excuses. La demoiselle se redressa pour venir embrasser sans modération aucune, son mari qui ne se fit pas prier pour répondre instantanément à l’appel labial. À nouveau, il se sentit comme délesté d’un poids.

— On zappe ! Il ancra son regard dans le sien, lui laissant le loisir de se répandre en déclaration, ce qui lui fit plaisir. — C’est vrai que tu es invivable, mais je t’aime assez pour passer outre ta multitude de défauts Lond. Et dis-toi qu’on fait équipe et que lorsque tu ne maitrises pas quelque chose, je compense et vice versa. C’est ainsi que ça marche non ? Sa réplique à peine achevée, le demi-dieu vit sa femme se mettre à califourchon sur lui pour ensuite le défaire, sans sommation, de son t-shirt et parsemer son cou de quelques baisers.

— Et bien je t’en prie, fais-toi pardonner, j’en ferais de même. Il passa ses mains sur ses hanches magnifiques pour la guider et lui faire ressentir à quel point, sous la couverture, il appréciait son envie de se faire pardonner.

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Ce n'est qu'amour

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