21 mars 2017

Les regards, les paroles, ce petit jeu, qui jadis suffisait, ne faisait désormais plus office de garde-fou. C'était comme hypnotique, comme un appel, une transe. Haytham, qui s'était au préalable assuré que la plomberie fonctionne encore, ne tenait plus et le désir n'avait de cesse de s'accroître tout comme la perspective de pouvoir enfin combler l'attente et la frustration.

Il était à présent difficile de passer outre cet état, c'était comme se retrouver à nouveau, comme si le temps avait cessé de compter, comme si plus rien n'avait d'importance excepté l'instant. Et que dire du cadre idyllique des lieux, du bruit des vagues à chaque réveil, de cette sensation d'avoir toujours les pieds dans le sable et de sentir le soleil réchauffer chaque parcelle de peau.Toutefois, c'était à présent un tout autre soleil qui se chargeait de réchauffer les peaux et les corps, un soleil bien plus ardent que l'astre lui-même et qu'aucune raison ne pouvait combattre.

De retour dans la salle de bains, se délestant ainsi de la compagnie de leur fille, Haytham et Tamara qui ne supportaient plus d'être pourvu du moindre tissu, se retrouvèrent très vite en tenue d'Eve et d'Adam pour leur plus grand plaisir. Le plus audacieux des deux fut un certain demi-dieu qui bien décidé à se faire pardonner, laissa sa main gauche se perdre en terrain conquis et ne fut que plus ravi de constater qu'il était encore capable de surprendre l'agent de terrain.

« - Bien sûr que tu ne t'y attendais pas. C'était le but ! » lança le vil tentateur tandis que le corps de la demoiselle commençait déjà à se cambrer sous l'assaut des caresses d'une main experte. « - Il n'y a pas de raison que cette main ne s'amuse qu'avec moi ! » Impétueuse, la main augmenta la cadence de ses caresses titillant chaque parcelle de l'intimité de plus en plus humide de la jolie brune qui se plaignait à présent de la chaleur ambiante. « - Ah oui, tu trouves qu'il fait chaud ? Vraiment ? » Il pouvait percevoir les battements de plus en plus irréguliers de son cœur qui trahissaient une excitation de plus en plus difficile à réprouver. Hay, profitant d'avoir le pouvoir, se mit enfin à genoux passant le relais à sa bouche tout aussi experte.

Il ne pensait plus à rien si ce n'est à entendre un premier gémissement émaner de la bouche de sa fiancée, qui continuait cependant à se contenir « - laisse-toi aller ! » laissa-t-il entendre en s'octroyant une pause avant de recommencer. Ce que l'agent de terrain fit après avoir laissé entendre une ébullition à venir. Malheureusement pour elle, Eileen ne semblait de cet avis et souffrant de la solitude, elle n'hésita pas une seconde à s'époumoner pour se faire entendre, ramenant aussitôt son demi-dieu de père à une réalité qu'il aurait préférée fuir l'espace d'un instant. Tam, elle-même sembla la supplier pour qu'elle cesse d'attirer toutes les attentions. Les cris redoublèrent alors que la jeune maman suppliait son compagnon de ne pas s'arrêter.

« - Attends ! » laissa-t-il entendre cependant en se redressant visiblement inquiet d'entendre la princesse piranha vociférait de la sorte « - Mais qu'est-ce qu'elle a ? » Le pauvre, laissait apparaître dans le regard toute l'inquiétude du jeune papa qui tenta pour ne pas se laisser disperser, de se souvenir de ce qu'il avait lu dans quelques manuels. « - C'est rien, c'est rien. Il faut qu'on la laisse pleurer…. » Il s'apprêtait à lier son corps aride à celui de l'impétueuse agent de terrain, mais c'était sans compter sur la petite qui brailla de plus belle. « - Non Eileen pas maintenant ! » L'air désolé il souffla, c'était trop tard, l'envie venait instantanément d'être coupé « - Je crois que ce n'est pas pour aujourd'hui ! »

21 mars 2017

Tout se passait si bien, retrouver Haytham et ses capacités ô combien appréciables était si bon, Tamara avait l’impression de retrouver la vie qu’elle n’avait jamais voulu quitter. Seulement, un adorable petit démon, fruit pourtant non souhaité de leur amour, avait décidé que ses parents ne s’amuseraient pas de si tôt à leurs jeux d’adultes qui leur avaient tant manqué. Laissant Tam pantoise de frustration, Hay se releva, demandant ce qu’avait Eileen. La brunette le sentait, la princesse piranha n’avait rien sinon une envie irrépressible d’être le centre de l’attention, ce qu’elle avait toujours été depuis sa naissance.

- Elle a mangé, elle est propre et elle a pas chaud ni froid, elle n’a rien, elle est juste chiante, voilà ce qu’elle a ! grommela l’ancienne agent de terrain en croisant les bras.

Le marsien décréta qu’il fallait la laisser pleurer. Ça, elle l’avait compris, mais elle comprit aussi rapidement qu’il n’était plus très motivé à continuer.

- Génial. Quand je t’avais dit qu’avoir un enfant c’était signer pour des lustres d’abstinence… continua-t-elle de râler.

Elle souffla bruyamment, ne sachant que faire.

- Bon ben puisque je suis à poil, je vais en profiter pour prendre une douche… froide ! Adios !

Sans attendre, elle passa devant lui sans omettre de lui mettre une claque sur la fesse, et rentra dans la cabine dont elle ferma la porte violemment, montrant sa colère et sa frustration. Après une rapide petite douche glacée, elle renfila son maillot ainsi qu’un short en jeans qui traînait et alla prendre les pistolets qu’Haytham lui avait offerts pour Noël et les plaça dans les holster de cuisse qu’elle venait d’attacher.

- Je vais faire un tour et dégommer des noix de coco, à plus !

Elle enfila ses baskets à la hâte et partit en trottinant sur la plage avant de bifurquer pour aller en forêt. Depuis qu’ils étaient là, somme tout peu de temps, elle avait eu quand même le temps de repérer les lieux, les petits sentiers etc. Après une vingtaine de minutes de course, elle arriva face à une immense cascade. Le cadre était très beau et lui tira un petit sourire. Elle regarda autour d’elle, observant les lieux. Elle sortit l’arme de droit et tira vers le sommet du cocotier situé à une dizaine de mètres d’elle, faisant s’envoler toute une nuée d’oiseaux. L’arbre faisait facilement trente mètres de haut. Une noix de coco commença à tomber suite au tir qui l’avait délogée. Tam courut et sauta sur un tronc pencher tout en tirant à nouveau dans le fruit qui explosa.

- Trop facile… souffla-t-elle en retombant accroupie.

Elle chercha alors quelque chose de plus difficile en terme de cible. Hors de question de tirer sur des oiseaux innocents. L’ex agent de terrain sortit son second pistolet et visa un cocotier à gauche et un autre à droite. Un tir simultané des deux côtés fit tomber une dizaine de noix de coco. Là, elle entreprit de toutes les avoir sans bouger de là où elle se trouvait. Rien de bien insurmontable pour l’oeil de lynx qu’elle était. Ravie de n’avoir pas perdu ses capacités après autant de temps sans pratiquer le tir, elle rengaina après avoir renclenché le cran de sécurité, et s’approcha de la cascade. Elle trouva ensuite une branche pour faire quelques tractions, puis se livra à une centaine d’abdominaux avant de se délester de son short et ses flingues pour aller nager dans le lagon, allant jusque sous la cascade. Vue d’ici, la forêt était magnifique. Tout était paisible, le soleil tapait assez fort. En sortant de l’eau, elle s’étendit sur un rocher près de ses affaires et finit par s’endormir au soleil.

Ce n’est que deux heures plus tard qu’elle se réveilla. Sans doute que la fatigue des dernières semaines se faisait sentir… et à présent un bon coup de soleil aussi. Tam se redressa en grimaçant, sentant la peau de son buste, de ses bras et de l’avant de ses cuisses lui tirer affreusement.

- Merde, quelle idiote ! souffla-t-elle.

Il était temps de rentrer, il lui faudrait une bonne dose de crème hyper hydratante, et puis Eileen aurait peut-être faim. La jeune maman réalisa qu’elle avait été dure dans ses propos en parlant de sa fille et en eut des remords. Certes, la petite princesse piranha n’était pas apte à comprendre, mais Tam regrettait d’avoir eu des pensées aussi négatives sur son bébé. Incapable de remettre son short ou ses holster au risque de se faire vraiment mal avec les coups de soleil, elle attrapa ses affaires dans ses deux mains après avoir renfilé ses chaussures et se mit en route vers la maison. Heureusement, elle eut la bonne idée de s’endormir en camouflant son visage sous son bras, lui épargnant un gros coup de soleil sur le visage. C’était déjà ça. Incapable de courir, trop assommée par tout ce soleil, elle marcha simplement à vitesse rapide et arrivant après une quarantaine de minutes. Elle regarda sa montre. Il était pas loin de 15 heures. Elle souffla et entra dans la maison.

- Ne dis rien… lança-t-elle à Hay.

Elle savait qu’en la voyant rouge écrevisse sur tout l’avant, il ne se priverait pas pour se moquer d’elle. En tout cas, c’était probablement ce qu’elle aurait fait. Elle rangea ses pistolets dans le coffre prévu à cet effet et alla dans la salle de bain pour se tartiner de crème, ce qui lui fit un bien fou. Puis elle revint au salon.

- Je me suis endormie, c’est pour ça que j’ai tardé… Désolée.

Puis, elle chercha Eileen du regard et la trouva dans son cosy près du salon.

- Eh, coucou toi. Oh, maman te présente ses excuses, mon petit ange...C’est pas vrai que tu es chiante. Tu t’exprimes un peu fort et pas toujours au bon moment, c’est tout.

Tam la détacha et la prit dans ses bras avant de s’asseoir dans le canapé.

- Je meurs de faim, Hay, tu as quelque chose à grignoter sous la main ?

21 mars 2017

Le soleil, la chaleur, les vagues et leur chant harmonieux. Les embruns de l'océan, le sable blanc à perte de vue tout comme l'azur presque cristallin de l'océan. N'est-ce pas la description du Paradis ? Et si l'on ajoute la passion d'un baiser, le corps de déesse de la femme partageant votre vie et la nudité sans complexe que la chaleur et la passion rendent d'autant plus attrayante. La plus atroce des tortures quand on pratique aussi couramment le sport de chambre et que l'on atteint un niveau digne de l'olympisme. Haytham était persuadé d'être guéri après avoir pratiqué le plaisir solitaire pour s'assurer du bon fonctionnement de la tuyauterie. Il avait ensuite, sans entamer aucune négociation, traîné sa fiancée jusque dans la salle de bain pour que le plaisir ne soit plus solitaire.

Les gémissements de Tam lorsque la bouche experte de son demi-dieu se permit un voyage entre ses cuisses, ne trompaient personne encore moins l'intéressée qui avait presque autant la dalle que l'explorateur. Oui, ils allaient le faire et se donner l'un à l'autre, corps et âme, passionnément, sportivement, violemment, intensément. Se livrer à une bestiale partie de jambes en l'air après tant de privation. Le Kâma-Sûtra pourrait même y passer dans son intégralité. Seulement, bien que le « mais » soit la conjonction la plus adéquate, il existait à présent dans leur monde un petit quelque chose qui souffrait de ne pas être le centre de toutes les attentions et qui n'hésitait pas à le faire savoir. Des pleurs qui eurent bien vite raison de l'excitation du père qui se sentit vite coupable bien malgré lui.

C'était difficile de lutter et même s'il s'était convaincu de laisser le bébé pleurer, c'était plus fort que lui, Hay ne pouvait rester sourd aux appels de sa fille. Une attitude qui eut raison des ardeurs de chacun. Tam plus frustrée que jamais s'en alla prendre une douche froide en prenant grand soin de faire claquer la porte de la cabine avant d'y entrer. « - Tam sérieux ?! C'était juste un contretemps… » Mais au vu de l'intensité du regard qu'elle venait de lui balancer, il préféra ne pas insister. Il se rhabilla donc et reprit son rôle de « super papa » en traînant quand même un peu les pieds cette fois.

« - Et bah alors la terreur, qu'est-ce qui se passe ? Tu ne veux pas laisser un peu de temps à papa et maman ? » Étrangement, une fois que son père la récupéra, la demoiselle cessa d'émettre le moindre cri et semblait même se satisfaire d'être à nouveau le centre de toutes les attentions. « - Ok, je vois le genre ! » Il prit place dans l'imposant canapé qui offrait une vue impressionnante sur l'extérieur et de ce fait, sur la plage.

« - Tu sais qu'à un moment donné, il faudra accepter un peu de solitude pour notre bien à tous. Mais surtout à ta mère et moi. On ne demande pas grand-chose, juste quelques minutes de tranquillité voire même une heure grand max. Crois-moi, si je le pouvais, je demanderais à ton grand-père de jouer les baby-sitters, mais lui et plutôt du genre guerre et divinité. Donc pas sûr que ça soit son truc de garder des gosses. » Mais rien n'empêchait le train d'humour avant le retour de la mère frustrée qui fit son apparition quelques minutes plus tard. « - Hey Lara Croft, tu comptes aller où comme ça ? » demanda innocemment le Marsien en la voyant affubler des flingues qu’il lui avait offerts à Noël et d'un mini-short qui laissait encore un peu de place à l'imagination. Et c'est sans attendre que la jeune femme s’éclipsât pour aller se dépenser ce qui agaça légèrement notre demi-dieu qui se retrouvait à nouveau seul avec Eileen. « - C'est toujours la même qui s'amuse finalement ! » ronchonnait-il sous le regard intrigué de la petite princesse piranha.

« - Bon et bien on dirait que nous sommes seuls toi et moi. Et si on mettait un peu de musique » Il actionna  l'enceinte connectée sous le regard amusé d'Eileen qui se demandait à qui son père pouvait bien parler. « - Écho lance la playlist « cuisine » s'il te plaît ! » La maison étant entièrement connectée à cette fameuse enceinte, c'est sans surprise que la chaîne hifi s'activa et lança la playlist qu'Haytham s'était constitué pour cuisiner. Puis il alla checker le frigo afin de s'assurer qu'il puisse préparer quelque chose. Par chance, ils avaient été livrés récemment, le frigo demeurait donc sacrément bien garni. Hay en sortit un ananas frais et opta pour les fruits de la passion qu'il y avait placés la veuille. Il continua ensuite son périple à la recherche de miel, de beurre, de sucre, de farine et d'œufs. Il en profita notamment pour rapprocher le siège d'Eileen afin de l'avoir toujours en visu.

« - Au moins ta mère sera peut-être moins frustrée en ayant quelque chose à se mettre sous la dent ! » De connivence, la petite émit quelques gazouillis avant que son père ne reprenne la préparation de son entremets, puis du sirop  passion et la crème mousseline. Maitrisant l'art culinaire, il parvenait à jongler et à se vider la tête, alors qu'au loin, les premiers échos de tirs se faisaient entendre. Concentré, il préféra ne rien dire, car il savait que ces pauvres noix de coco qui n'avaient rien demandé à personne, subissaient la frustration de Tamara, une frustration partagée par Haytham qu'il préférait garder pour lui, comme pas mal de trucs. Tam n'avait pas été tendre à l'égard du bébé, mais comment pouvait-il blâmer sa fiancée qui n'avait pas choisi tout ça ? Cependant, elle faisait quelques efforts pour eux. D'autres coups de feu rappelèrent le demi-dieu à l'ordre. Il reprit alors la préparation de son dessert. Au moins, il pouvait s'occuper.

L'après-midi fila sans que ni l'un ni l'autre ne s'en rendent compte. La préparation achevée, Hay plaça le tout au frigo et retourna s'occuper d'Eileen. Et c'est ensemble qu'ils retrouvèrent Morphée faute de mieux. Ce n'est qu'une heure plus tard, que sentant une présence, Hay se réveilla prenant grand soin de ne pas trop agiter la petite. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant Tamara parée de ses nouvelles couleurs. L'envie d'éclater de rire était plus que tentante, mais il tenait bon, du mois pour l'instant.

« - Je n’ai rien dit ! » renchérit-il à demi bidonner. « - Mais si je puis me permettre, le rouge écrevisse te va à merveille. » Elle regagna la salle de bains sans attendre « - Les noix de coco se sont vengées ? » Il venait de s'approcher, l'observant se mettre de la crème. « - Ah ok, ce ne sont pas les noix de coco vengeresses qui t'ont transformé en vanille fraise de ce que je comprends.» lança-t-il incapable de ne pas la charrier en voyant le résultat de la séance de bronzage. La demoiselle quitta ensuite les lieux et regagna le salon pour s'approcher de sa fille. « - Fais attention, elle pourrait ne pas te reconnaître ! » Il riait encore avant de ne plus rien dire et de croiser les bras pour mieux observer le doux spectacle qui lui était donné de voir en la présence de Tamara et d'Eileen.

« - Elle sait que tu l'aimes. » lança-t-il plus sérieusement. « - Je me fais un plaisir de le lui rappeler à la moindre occasion. Tout, comme je me fais un plaisir de lui dire qu'elle a malheureusement hérité de ton caractère pourri. » La demoiselle prit place non sans mal sur le canapé demandant au passage s'il n'y avait pas un petit truc à grignoter. « - Heureusement que ton mec est génial et qu'il a fait un peu de cuisine pendant que tu te grillais la pilule au soleil. » Il tourna de ce fait les talons et regagna la cuisine pour sortir sa préparation du frigo et en couper une part qu'il plaça avec délicatesse sur une assiette. Puis il remit l'entremets au frais et revint sur ses pas. « - Entremets ananas passion avec son punch et sa mousseline. J'espère au moins me faire pardonner avec ça.

La journée passa paisiblement pour le commun des mortels, et une charmante connaissance entreprit le périple pour rejoindre l'île et s'enquérir de l'état de la petite famille, et pas des moindres puisqu'il s'agissait d'une visite-surprise pour quelques jours de cette chère Victoria qui comme par hasard fit acte de présence le jour du dîner romantique.

21 mars 2017

Tamara n’avait pas pris la peine de relever les remarque de son marsien de fiancé avant de quitter la maison pour s’adonner à sa grande passion du tir. Son retour quelques heures plus tard avec des coups de soleil dignes d’un nordique en vacances sur la côte d’Azur ne manquèrent pas de susciter de nouveaux commentaires, qu’elle avait pourtant prévenus.

- Va chier… marmonna-t-elle avant d’aller mettre une bonne dose d’après-soleil pour éviter de peler comme une lépreuse d’ici quelques heures.

Sortant de la salle de bain, elle soupira.

- S’il te plaît… J’étais fatiguée je me suis endormie comme une idiote en plein cagnard. Voilà.

Puis, elle avait été retrouver sans attendre sa petite Eileen pour s’excuser de s’être mise en colère, même si, très probablement, la petite piranha n’avait rien compris de ses propos. Tam tourna vivement la tête vers son marsien à sa remarque.

- Comment ça, caractère pourri ? Tu charries, c’est toi le pire de nous deux. Et elle nous montrera bien assez tôt de qui elle tient, va.

Puis, elle réclama quelque chose à manger, parce que mine de rien, hormis du café et du lait de coco, elle n’avait rien dans l’estomac depuis le matin. Haytham alors se targua d’avoir fait « un peu » de cuisine. Tamara écarquilla les yeux en entendant l’annonce du dessert en question.

- Un peu ? La vache t’as fait un entremet !

Son regard ne se fit que plus impressionné quand elle vit le gâteau en question.

- Hay ! Il est digne d’un grand restaurant ! En plus ça a l’air super difficile, waow, je suis impressionnée !

Il avait l’air délicieux, et frais, exactement ce qu’il lui fallait, elle en salivait d’avance. Aussitôt qu’il lui tendit sa part, elle reposa Eileen dans son cosy et attrapa la cuiller et l’assiette pour se délecter de cette petite merveille sucrée. Après ce délice, Eileen aussi voulut manger et puis Tam avait fini par s’endormir avec elle dans ses bras. Trop de soleil avait tendance à épuiser.

Elle ne savait pas depuis combien de temps elle dormait quand elle se réveilla en sursaut, entendant la porte s’ouvrir. Anciens réflexes. Quelle ne fut pas sa surprise, déjà en réalisant que sa fille n’était plus sur elle, mais également que sa mère venait de franchir le seuil de la porte. Décidément, ce jour des un mois d’Eileen était celui où Tam aurait passé son temps à écarquiller les yeux !

- Maman ? s’étonna-t-elle en se levant d’un bond pour la prendre dans ses bras. Mais qu’est-ce que tu fais là ?

Victoria la serra contre elle, tout sourire.

« - Surprise ! Un certain jeune papa m’a invitée pour un peu de baby sitting. ».

Ah ça, pour une surprise, c’en était une ! Tam était si heureuse de revoir sa mère après trois semaines, de constater qu’elle allait bien.

« - Ah, je dois dire que ça change de la Chine ! »

- Ouais, tu m’étonnes !

Machinalement, Tam regarda autour d’elle, surprise de ne pas voir Haytham.

« - Où est ma petite fille ? » demanda alors la jeune grand-mère.

- Sûrement dans sa chambre, viens, je te fais visiter la maison au passage.

La visite s’acheva donc sur la chambre d’Eileen qui dormait paisiblement. Tam alla installer sa mère dans une des trois chambres d’amis que comportait la maison.

- Tu as croisé Hay en arrivant ?

« - Je n’ai rien le droit de dire, ma chérie. »

Tam haussa un sourcil. Qu’est-ce qu’il mijotait encore ? Soudain, elle réalisa qu’en effet, c’était bien ce soir qu’ils avaient prévu leur petit tête à tête avec les tenues choisies par l’autre tout le toutim. Le soleil avait décidément cogné trop fort sur sa tête à tel point que le temps de se réveiller et d’accueillir sa mère, elle n’avait plus eu la notion des dates. Une fois Victoria débarrassée de ses bagages, elles retournèrent voir Eileen qui réclamait de l’attention. Tam réalisa qu’elle était toujours avec son haut de bikini et son short, une tenue pas très conventionnelle pour accueillir sa mère, qui ne manqua pas de remarquer les rougeurs sur sa peau.

- Excuse-moi, maman, je vais prendre une douche et m’habiller plus convenablement.

« - Haytham m’a dit que tu mettrais une robe ce soir... »

- Ah, donc tu l’as vu !

Le sourire de Victoria ne trompait pas. Tamara secoua la tête avec un rictus. Sa mère et son fiancé étaient parfois beaucoup trop complices. Tam embrassa une dernière fois sa mère qui s’était installée avec Eileen dans le fauteuil à bascule et alla prendre une douche bien froide qui soulagea ses brûlures. En sortant, elle appliqua de nouveau une bonne couche de crème hyper hydratante en espérant faire disparaître les traces de coup de soleil. Elle essora ses cheveux et se brossa les dents, se demandant si elle devait déjà enfiler la fameuse robe.

- Quelle heure il est ?? demanda-t-elle par delà la porte.

21 mars 2017

« Je serais dès votre sous peu ! » Brève, mais efficace la future belle-maman. Hay s'était bien gardé de faire entendre à sa chère et tendre, que lui et Victoria Lond étaient de connivence depuis quelques jours pour préparer ce qui ressemblait à une surprise. Un mot bannit de la conversation, car la concernée n'était pas du genre à aimer les surprises. Il fallait donc adapter le lexique pour mener à bien la mission.

Hay avait aussi fait quelques autres préparations culinaires qui n'avaient nul besoin d'être maintenu au froid pour subsister. Il savait par habitude, que Tam ouvrirait tôt ou tard le frigo. Rien ne devait être laissé au hasard. Il devait également se rendre discrètement dans un coin encore inexploré par Lara Croft et qui serait de ce fait, le théâtre de leur dîner romantique et il misait sur la cascade qui lui faisait face pour marquer quelques points qui viendront s'additionner au repas qu'il avait lui-même préparer.

« - Tam, je… » il n'eut guère le temps d'achever sa phrase en se rendant compte que l'intrépide aventurière, s'était endormir avec Eileen dans les bras. Jouant de son agilité et de sa dextérité, le demi-dieu s'approcha malgré tout pour récupérer le bébé et la conduire jusqu'à sa chambre pour laisser plus de liberté au petit homard qui dormait encore sur le canapé. La mission effectuée, le demi-dieu regagna l'extérieur pour s'enquérir du sms qu'il venait de recevoir. Et voilà, qu'au loin, un bateau semblait être en approche.

« Je savais que vous ne pourriez pas vous passez de moi tous les deux ! » lança Victoria secondée par le capitaine qui l'aida à descendre, Hay ne se fit pas prier pour serrer la mère de Tamara dans ses bras et récupérer ensuite sa valise et ses « quelques » sacs. « - Tu prévois de t'installer ici ? » laissa entendre le demi-dieu légèrement moqueur. « Ce sont des cadeaux. De la part de Richard et de moi-même cela va de soi. Je n'ai pas pu lui dire non, il voulait encore se rattraper. Mais dis-moi, tu as pris des couleurs dis-donc ! » Le Marsien ne pouvait qu'acquiescer tout en songeant à la tête que ferait Victoria en voyant sa fille.

« - Je suis resté sobre comparé à ta fille. »

« Ca m'étonnerait, Tamara n'est pas du genre à lézarder au soleil. »

« - Je te laisse seule juge. Je suis vraiment content de te voir en tout cas. C'était comment la Chine ? »

L'échange fut toutefois bref, Hay devant s'éclipser pour aller préparer le petit coin d'amour théâtre du fameux dîner romantique.

« - Merci encore ! »

« De rien mon chéri. Tu as intérêt à assurer »

« -J'en avais l'intention. Tu ne lui dis rien hein ? Hormis le fait qu'elle doit mettre sa robe et me rejoindre à 19 h 30. »

Victoria tout sourire, acquiesça avant de regagner l'intérieur de la maison tandis que le fils de Mars prenait la direction de forêt qu'il traversa sans mal. Sur son passage, il en profita pour allumer les lanternes qu'il avait disposées quelques jours auparavant. Arrivé sur place, il se réjouit de voir que rien n'avait bougé. La table était encore là, ainsi que les couverts, les corbeilles pleines de pétales de roses et les bougies. Les glacières elles aussi étaient là ainsi que tout ce qu'il fallait pour cuisiner en plein air. Excité comme une puce, Hay installa tout son petit bordel, il lui restait encore quelques préparations à faire et des lanternes à installer près de la cascade.

« - Ca ressemble au paradis » Un peu plus loin, dans le sable, se dressait un matelas et quelques cousins protégeaient par une moustiquaire. Il avait tout prévu et aurait aisément pu prétendre être un fils de Venus tant il déployait d'énergie pour célébrer l'amour. Il acheva ses préparatifs en enfilant toutes les fringues choisies avec goût par sa fiancée et alluma une à une les bougies qu'il avait placées tout autour de la table. « Ma chérie, dépêche-toi un peu, il est bientôt 19 h 30 et je crois que c'est l'heure à laquelle tu es attendu » Hay acheva d'enfiler son costume, il se tenait fin prêt, mais redouté la réaction de sa fiancée, car rappelons-le, la demoiselle déteste les surprises.

21 mars 2017


« - 19 h 15, ma chérie ! répondit Victoria. Dépêche-toi, Haytham a dit qu’il t’attendait pour 19 h 30 ! »

Tamara comprit qu’il fallait qu’elle mette les bouchées doubles. Achevant de se tartiner de biafine, elle sécha ses cheveux à l’aide d’une serviette – il faisait tellement chaud qu’il achèveraient de sécher tous seuls- et alla enfiler des sous-vêtements, ceux que son fiancé avait choisis pour elle dans l’optique de cette soirée. Elle alla ensuite ouvrir le placard pour prendre la… fameuse… robe. Encore, le demi-dieu s’était montré généreux en évitant les fleurs et les couleurs flashy, comme elle lui avait implicitement supplié de le faire. Un rictus sur les lèvres, elle posa la tenue sur le lit avant d’enfiler un peignoir en soie et de descendre dans la cuisine. Elle remonta rejoindre sa mère et Eileen.

- J’ai tiré du lait pour elle, je sais pas à quelle heure on rentre alors comme ça si elle a faim, tout est prêt y a plus qu'à chauffer. Enfin tu sais quoi faire.

Elle se pencha pour embrasser sa mère puis sa fille qui se mit à bâiller. Elle était si mignonne, Tam sentit presque son coeur fondre en la regardant.

- Bon allez je file sinon je vais me faire engueuler.

« - Tamara, tu me laisseras voir ta robe avant de partir ? »

Tam, qui venait d’atteindre le seuil de la porte, se fixa en grimaçant légèrement avant de se retourner vers Victoria.

- Oui maman, si tu y tiens…

Puis elle regagna sa chambre pour quitter le peignoir et enfiler ladite robe, ne pouvant réprimer un soupir. Elle enfila les escarpins choisis par son marsien. Elle quitta la chambre, passa en vitesse se montrer à sa mère et se précipita ensuite vers l’entrée tandis que le compliment de Victoria s’évanouissait. Tamara réalisa qu’elle n’avait aucune idée d’où il fallait qu’elle aille, mais aussitôt le seuil de la maison franchi, elle aperçut des petites lanternes au sol qui semblaient répondre à sa question. Un sourire se dessina sur ses lèvres.

- Hay… tu penses vraiment à tout mon « Penseur », dit-elle en secouant la tête.

Sans attendre, elle se lança donc sur le chemin tracé par son fiancé. Un chemin sur lequel elle ne s’était encore jamais aventurée en trois semaines. Il fallait dire qu’ils avaient chacun leurs « petits coins » , Tam avait pris l’habitude d’aller dans cet endroit où elle avait élu domicile toute la matinée et l’après-midi, Hay, lui, avait opté pour un autre coin de l’île, si bien qu’il leur restait, malgré presque trois semaines sur place, encore pas mal de choses à découvrir. La brunette marchait sur la pointe des pieds pour éviter à ses talons fins de s’enfoncer dans le sable. Elle entendit le bruit d’une petite cascade, ce qui la fit sourire. Elle s’était découvert un goût particulier pour ce genre de paysage, d’ailleurs, le coin où elle allait s’entraîner en avait une aussi. Ainsi, il y en avait plusieurs sur l’île ? Intéressant.

- Hay ? appela-t-elle tandis qu’elle approchait. Je suis pas trop en retard j’espère ?

Finalement, après une poignée de pas, la voilà arrivée à destination, comme le démontrait le nombres de lanternes qui illuminait les lieux tandis que le soleil commençait gentiment à décliner, offrant au ciel des coloris orangés chatoyants.

- Waow, ma guimauve, tu t’es surpassé ! C’est magnifique ! souffa-t-elle en regardant avec attention chaque coin et recoin de cet endroit qu’il avait mis, visiblement, un soin particulier à arranger et décorer. C’est incroyable !

Elle était réellement impressionnée et le lieu, d’une telle beauté, parvenait presque à lui faire oublier qu’il avait réussi à lui faire enfiler une robe. D’ailleurs, elle le regarda de pied en cape, lui aussi était de toute beauté.

- J’ai vraiment bien choisi, tu es plus magnifique que jamais ! Et pourtant, tu l’es tout le temps, alors c’est dire !

Elle s’approcha de lui pour déposer ses lèvres sur les siennes.

- Je suis désolée de m’être endormie comme une grosse souche. Mais vois le bon côté des choses, maintenant je suis en pleine forme !

Hormis le coup de soleil géant qui de temps en temps brûlait, elle était au top de son énergie. La petite séance de sport et la douche froide lui avaient fait du bien.

- Alors, quel est le programme, maestro ? s’enquit-elle, plongeant son regard malicieux dans le sien.

21 mars 2017

Le doute l'avait assailli l'espace d'un instant en achevant les préparations de cette soirée qui promettait mont et merveilleuse. Toutefois résultaient quelques inconnues dans l'équation. Et si elle ne venait pas ? Et si c'était trop ? Et s'il était ridicule ? Et si rien ne se passait ? Évidemment ce n'est pas avec des « si » que l'on battit un monde et avec tout ce qu'il lui était arrivé, Hay pouvait se targuer d'avoir vécu le pire. Pourtant, il arrivait encore à être anxieux pour des petits riens.

Achevant les préparatifs, bien qu'il ne lui restât plus grand-chose à faire, le demi-dieu se passa une main dans les cheveux, qui avaient eu le temps de pousser en trois semaines. D'ailleurs de mémoire d'homme, jamais encore, il n'avait eu les cheveux si longs, lui qui était d'ordinaire adepte de la coupe militaire. Il chercha néanmoins à défaire ses cheveux, histoire d'avoir un effet rebelle puisqu'il ne voulait pas paraître trop tiré à quatre épingles. Difficile de ne pas l'être ainsi vêtu.

« Hay ! » Son prénom venait de raisonner ou était-ce une hallucination ? Par acquit de conscience, il consulta le cadran de sa montre et comprit au vu de l'heure, que ce n'était très certainement pas un mirage auditif causé par une petite pointe de stress, mais bel et bien la voix de Tamara en approche.

Quelques secondes à peine s'écoulèrent, avant qu'enfin les deux amants puissent se faire face. Hay avala presque bruyamment sa salive en découvrant Tamara dans la tenue qu'il avait choisie pour elle. Il n'en revenait pas, sous la lueur des lanternes, avec en fond les dernières déclinaisons orangées de l'astre solaire sur le déclin, il avait comme l'impression de redécouvrir celle qu'il aimait et d'en tomber à nouveau amoureux, comme si cela pouvait être possible.

« - Je… » commençait-il en souriant presque intimidé. « - Je suis troublé pour ne rien te cacher. Tu es à tomber par terre. Je ne m'attendais pas à ce que tu me fasses autant d'effet habillé comme ça. C'est.. » À son tour elle le complimenta avant de s'approcher de lui pour le récompenser d'un baiser léger pour elle, mais que le demi-dieu prit plaisir à accentuer pour lui faire savoir à quel point elle ne le laissait pas indifférent ce soir.

« - Ne t'excuses pas, tu es en forme, c'est le principal. » Il lui fit un baisemain en bonne et due forme avant de la mener jusqu'à la table. « - On mange et ensuite nous nous livrerons à des activités qui nous font cruellement défaut depuis trop longtemps. » À son tour, il plongea son regard malicieux dans le sien. « - Tu n'imagines pas ce que j'ai en tête en te voyant habillé comme ça… » La soirée ne faisait que commencer et pourtant, il faisait déjà très très chaud.

21 mars 2017

Tam s’approchait, émerveillée par tous les efforts que son homme avait dû déployer pour faire de ce lieu perdu dans la nature un petit nid d’amour pour une soirée romantique. A vrai dire, jamais elle n’aurait imaginé un tel niveau. Du coup, elle en oubliait ce qu’elle portait, et tant mieux. La brunette était tout sourire, subjuguée à la fois par le lieu et par son « Penseur » qu’elle trouvait plus beau que jamais. Lui-même s’avoua troublé, ce qui lui rappela instantanément la tenue qu’elle portait. La fameuse robe.

- C’est qu’une robe tu sais… dit-elle avec un petit sourire.

Après un baiser d’abord chaste, puis plutôt langoureux, curieuse de ce qui allait suivre, elle demanda ce qui était prévu et ne fut pas déçue.

- Hum, j’en ai l’eau à la bouche.

Tamara ne put s’empêcher de sourire plus malicieusement encore aux dires de son fiancé.

- Oh, ça m’intéresse, quel genre d’idées peux-tu bien avoir en tête ? demanda-t-elle d’un air faussement innocent.

Elle s’installa donc à la place qu’Haytham lui avait désigné à table. Elle s’y accouda et posa sa tête sur ses mains, regardant amoureusement le père de sa fille.

- Qu’est-ce qu’on mange, grand chef étoilé de l’île ?

Ça lui faisait bizarre de se retrouver seule avec le demi-dieu, sans leur fille. Depuis un mois, jamais Eileen ne les avait quitté l’un ou autre, sauf durant vingt-quatre heures quand Tam était partie en catastrophe retrouver le fils de Mars qui était hospitalisé à New York suite au sauvetage qu’il avait effectué.

- C’est… étrange, non ? Je veux dire… d’être sans elle.

La vie avait radicalement changé, déjà lorsqu’ils avaient appris la grossesse de Tamara, puis une fois encore lorsque la petite princesse piranha avait montré le bout de son nez. Toujours était-il que si le jour où Hay avait proposé ce dîner en amoureux, Tam n’y croyait que moyennement, en ce jour, elle réalisait combien ils en avaient besoin, l’un et l’autre. Se retrouver seuls, tous les deux, l’un à l’autre sans penser à autre chose qu’eux. Cela faisait si longtemps, une éternité selon l’ancienne agent de terrain.

- Ma Guimauve, je voulais te dire merci. J’ai jamais l’occasion de te le dire, ou peut-être que j’en prends pas le temps, mais tu sais, je suis vraiment très reconnaissante de tout ce que tu fais pour nous, pour moi. Et puis merci aussi pour cette soirée que tu as organisée, c’est vraiment top. Et je t’aime. Voilà, c’était l’instant guimauve. Promis j’arrête après.

Même si Hay avait promis tout au long de la grossesse qu’il s’occuperait de l’enfant, qu’il voulait être père et qu’il gérerait, Tam se rendait compte de la masse de travail qu’être parent demandait. Elle s’en était doutée, mais elle s’était rendue à l’évidence qu’on ne réalisait l’ampleur de la chose qu’une fois qu’elle arrivait. Aucun doute, le « marsien » était fait pour être père et elle était si fière de lui. Elle espérait qu’il en était conscient.

21 mars 2017

Ce moment, il l'attendait depuis tellement longtemps. La voir en robe en était presque devenu un fantasme tant cela semblait surréaliste. Et pourtant elle était là, face à lui tout sourire et peut-être légèrement gênée lorsqu'il lui rappela ce qu'elle portait en l'affublant de quelques compliments. Mais comment ne pas être subjugué par tant de beauté ? Le cœur du Marsien marchait à plein régime à présent, tellement qu'il parvenait à ressentir les battements jusqu'aux bouts de ses doigts. Elle l'avait fait, elle avait donc revêtu l'objet de tant de haine, une robe. Si ça ce n'était pas à nouveau une preuve d'amour. Hay était aux anges et se surprenait à retomber sous le charme de sa compagne en la découvrant sous ce jour, comme si quelque part, c'était la première fois. Ce vent de nouveauté l'inspira dans le baiser qu'il échangea avec elle et dans les regards dont il l'affubla à plusieurs reprises.

« - Merci ! » se content a-t-il avant d'ajouter. « - Pour ce qui est de la robe, je sais ce qu'il t'en coûte de faire ça » Un traumatisme d'enfance en l'occurrence et c'est aussi pour cela qu'il ne préféra pas épiloguer sur leur tenue. Ils prirent donc place, chacun face à face à se dévorer des yeux. « - J'aime quand tu me regardes comme ça » laissa-t-il échapper avant de se relever pour récupérer leur repas. « - Et pour répondre à ta question, parce que mine de rien nous sommes ici aussi pour nous régaler, j'ai fait simple au vu des conditions de transport » Il déposa deux cloches de métal qu'il souleva presque aussitôt laissant paraître un mets froid avant de prendre place. Tamara, perdue dans ses pensées, se laissa aller à quelques réflexions. Hay se rendit alors compte qu'ils ne s'étaient pas livrés à une vraie conversation depuis tellement longtemps, qu'il ne se souvenait plus de la dernière en date. Eileen leur pompant beaucoup de temps, il constatait aussi à quel point, cette absence se faisait ressentir présentement.

« - Étrange ce silence non ? C'est à se demander si cette accalmie est appelée à durer. » Il marqua une pause suite à ce trait d'humour avant de reprendre avec un peu plus de sérieux. « - C'est vrai que depuis qu'elle est entrée dans nos vies, Eileen nous a pas mal accaparés. Tellement que nous n'avons plus l'habitude d'être rien que tous les deux. » Il tendit légèrement le bras pour saisir sa main et y entremêler ses doigts aux siens. C'est vrai que la vie n'était plus la même depuis l'arrivée d'Eileen, et même avant. Hay avait l'impression d'avoir vécu toute une odyssée tant les péripéties étaient nombreuses. Toutefois, le résultat en valait largement la peine. Notre demi-dieu était le plus heureux des hommes et un regard sur Tamara suffisait à lui faire comprendre à quel point il était chanceux de l'avoir retrouvé, elle, la seule, l'unique, celle qu'il pouvait appeler sans crainte, l'amour de sa vie et avec certitude. Pour lui, elle avait tout accepté et plus encore de porter leur enfant, alors qu'elle ne voulait pas être mère. Certes, il subsistait encore des maladresses dues à ses incertitudes, toutefois, Tamara était aux yeux d'Haytham une mère exceptionnelle et il se devait de le lui faire savoir, de profiter de ce moment rien qu'à deux pour lui faire entendre à quel point il était fier d'elle. Malheureusement pour lui, la demoiselle fut une fois n'est pas coutume, bien plus rapide. Le regard plongé dans le sien et la main fermement ancrée dans la sienne, il l'écouta avec attention sans la couper, car il le savait mieux que quiconque, à quel point elle détestait cela. Cependant, son sourire en disant long.

« - Ok, ça veut dire que moi aussi, j'ai le droit à l'instant guimauve pour clore le chapitre ! Tam, tu n'as pas à me remercier, ce que je fais, je le fais par envie et pas par contrainte. Bon, j'avoue que parfois nos petites prises de tête transforment les choses en contrainte, mais jamais je ne m'en plaindrais. Tu m'offres un semblant de vie normale et ça pour un demi-dieu, c'est le plus beau des cadeaux. C'est donc à moi de te dire merci et d'être reconnaissant pour ce rôle de père que tu m'as offert. Mais toi mon amour, tu dois entendre ce que tu n'assumes pas. Tu es une mère merveilleuse Tamara Lond. Je t'entends parler à Eileen parfois, je vois les regards que tu poses sur elle. Ça ne trompe personne. » Son sourire s'agrandit aussitôt « - Je suis tellement fier de toi et je t'aime comme je n'ai jamais avant. Bon, ok, aller on arrête là, je n'ai pas prévu de violons de toute façon. »

Ainsi, ils continuèrent à se dévorer du regard comme deux ados en pleine séance de flirt. Le dessert à peine entamé et puisqu'il ne tenait plus, Hay se leva et s'approcha de sa fiancée, elle-même debout à présent. « - Et si on passait au vrai dessert ? » Le regard équivoque, il lui laissa à peine une seconde de répit avant de laisser sa bouche prendre la sienne d'assaut. Une seconde à peine avant que le baiser ne se mue en une passion dévorante à en perdre la raison. Les vêtements d'apparat se retrouvèrent bien vite déchirés, la robe en fut d'ailleurs la première victime. La table fut quant à elle, la première escale de leurs retrouvailles corporelle. « - Si tu savais comme j'attendais ce moment. Te faire l'amour, c'est mon activité préférée » Les bouches, les dents, les ongles, la passion à l'état pur jouait de ses ficelles tandis que les corps achevaient de se dénuder et de se trouver avec encore plus de fougue sous la lueur des lanternes. Et dire que la nuit ne faisait que commencer était un euphémisme...

21 mars 2017

Elle avait l’impression de rêver. C’était littéralement magique de pouvoir s’octroyer une soirée en amoureux, juste eux, entre adultes, sans bébé qui viendrait potentiellement ponctuer leurs moments de quelques pleurs. Tam était si reconnaissante à son fiancé pour tout ce qu’il avait fait, à sa mère pour être venue, probablement à la demande d’Haytham, afin qu’ils puissent se retrouver tous les deux sans stress et sans pression. A ce titre, porter cette satanée robe qui faisait tant plaisir au fils de Mars n’était qu’un modique prix à payer, et lorsque son « Penseur » la remercia, elle secoua la tête presque timidement.

- C’est à moi de te remercier, ça, c’est rien, c’est qu’une robe… répéta-t-elle.

Installée à la place qu’il lui avait désignée, elle le dévorait des yeux, ce qui sembla plaire à l’intéressé qui le fit remarquer, avant d’aller chercher les victuailles.

- Ce sera parfait, comme tout ce que tu prépares. On a vraiment de la chance que tu te sois passionné pour la cuisine et que tu sois aussi doué.

Oui, parce que s’il fallait compter sur Tamara, clairement, ils mourraient de faim. Tam fit remarquer l’étrangeté du silence auquel ils n’étaient plus tellement habitués à cause de leur petite princesse piranha qui avait tendance à se faire entendre.

- Tellement plus l’habitude que c’en devient bizarre, répondit-elle en joignant sa main à celle de son fiancé qui avait avancé la sienne sur la table.

Une fois n’est pas coutume, la jolie brune se laissa la liberté de remercier son homme pour tout ce qu’il faisait pour elle, afin de lui montrer que même si elle ne le disait pas, elle en était consciente et reconnaissante. C’était la moindre des choses. Hay aussi se laissa tenter par un « instant guimauve » ce qui fit sourire sa fiancée.

- Je note que tu as dit « jamais je ne m’en plaindrai ».

Son sourire se crispa légèrement en l’entendant à complimenter sur son rôle de mère. Tam avait toujours eu du mal à entendre les compliments, du moins ceux qui ne concernaient pas son travail, et en ce qui concernait le fait d’être maman, elle ne s’était pour l’heure jamais sentie à la hauteur et elle se sentait chanceuse d’avoir Haytham pour compenser tout cet instinct qu’elle n’avait pas. Pourtant, lui se semblait pas voir les choses de cette façon.

- Arrête, chéri, t’es pas obligé de dire ça tu sais… et… t’es PAS obligé non plus d’écouter nos conversations entre filles. Ça se fait pas, je te l’ai déjà dit. Comment veux-tu qu’on lui apprenne les bonnes manières si tu ne lui montres pas l’exemple ?

Néanmoins, parlant d’Eileen, elle ne pouvait s’empêcher de sourire à nouveau. Jamais elle n’aurait pensé l’aimer aussi fort, ce petit trésor, et pourtant, ce petit ange faisait des miracles.

- Les violons, c’est surfait, commenta-t-elle quand il avança qu’il n’en avait pas prévu.

Le repas était délicieux, manger froid par les chaleurs qu’il faisait dans la journée (et les coups de soleil pris par Tam dans la journée) était une idée merveilleuse. Ils entamaient le dessert, mais la jeune maman pensait à un tout autre type de dessert, restant un peu sur sa faim de la petite séance « câlin » du matin qui avait été interrompue. Et alors qu’elle le dévorait du regard encore et toujours, elle l’entendit prononcer des paroles qu’elle crut tout droit sortis de son imagination tant elle pensait mot pour mot la même chose.

- J’ai cru que tu proposerais jamais ! souffla-t-elle en se leva d’un bond et lâchant sa cuillère.

Bien vite, leurs corps et leurs bouches se retrouvèrent dans une étreinte passionnée tandis que les mains s’affairaient à déshabiller l’autre. Tam ne put réprimer un sourire en entendant le bruit du tissu satiné de sa robe se déchirer. Au moins, elle était sure de ne plus jamais pouvoir la porter. Elle s’empressa de tirer sur les pans de la chemise de son homme pour l’ouvrir en une seconde, faisant sauter quelques boutons au passage afin de pouvoir glisser ses mains sur ce torse musclé qui la faisait tant saliver d’envie. Assise sur le rebord de la table, elle attira Haytham contre elle pour mieux l’embrasser dans le cou pendant que ses mains s’affairaient à défaire sa ceinture et déboutonner son pantalon.

- On est tellement sur la même longueur d’onde. Je pensais plus qu’à ça…

Sa bouche retrouva la sienne, se laissant aller à un baiser des plus torrides tandis que tout son corps était parcouru de frissons en le sentant si proche. Elle laissa ses mains accrocher son dos, non sans le griffer un peu au passage, tandis que ses dents saisissaient le lobe de son oreille gauche pour mieux la titiller.

21 mars 2017

L'arrivée surprise de Victoria, qui n'en était plus une dorénavant, était une bénédiction pour Haytham, qui avait en amont sollicité la venue de sa future belle-mère. Il était impératif qu'il passe du temps avec Tam, seul à seul. Un besoin qui ne pouvait être assouvi en la présence de la délicieuse Eileen qui réclamait bon nombre d'attentions. Capricieuse la demoiselle ? Non à peine ! Elle avait de qui tenir. Tamara ne voulait certainement pas le reconnaître, mais cette petite bouille d'ange lui ressemblait sur bien des choses à la grande joie du papa, qui profitait encore de l'accalmie de l'enfance. Mais pour l'heure, il n'était pas question d'Eileen, mais bel et bien d'eux et de ce repas qu'Haytham avait préparé avec amour comme à chaque fois qu'il était amené à cuisiner pour Tamara qu'il ne quittait désormais plus du regard. Il le voyait bien, elle acceptait les compliments, mais peinait les apprécier à leur juste valeur lorsque son demi-dieu de compagnon se risquait à lui faire entendre à quel point elle était une mère formidable. Pourquoi donc le prendre ainsi, alors qu'Haytham ne faisait qu'énoncer une vérité somme toute incontestable ?Tamara était une mère sensationnelle, à sa façon certes, mais elle n'en demeurait pas moins parfaite dans ce rôle dont elle ne voulait pas. Mais soit, peut-être était-il encore trop tôt pour ce genre de compliment, peut-être fallait-il encore un peu de temps à l'ancienne agent de terrain pour accepter d'être une bonne mère sans se sentir gêner de l'entendre. Hay l'avait compris et n'insista pas plus dans le compliment.

« - Je ne suis pas obligé, c'est vrai et c'est bien pour ça que je le fais. Quant à l'écoute, je suis à court d'excuses. C'est juste tellement, oserais-je le dire ? » Il fit mine d'hésiter avant d'enfin se lancer « - C'est tellement mignon de t'entendre avec elle et je sais que tu n'agirais pas comme ça si tu me savais à proximité. Donc, oui, la méthode est condamnable et l'exemple à donner moyen, je l'avoue. Aller, on ne s'attarde pas sur mes défauts, ça risque de tout plomber » Car nombreux étaient ces défauts, plus encore lorsqu'il était question d'écoute. Tout devait être parfait et pour ce faire, il fallait chasser au plus vite ce qui pourrait aisément faire office de prétexte aux tensions. Car si leur amour était indéniable, Hay et Tam n'en demeuraient pas moins du genre à facilement se prendre la tête et à vite monter en pression. « - J'aime quand tu m'appelles chéri au passage ! » Le regard était équivoque sans doute trop pour lutter davantage.

Le dessert, la vaisselle, les couverts, le repas, tout cela n'était à présent qu'un lointain souvenir, aussi anecdotique que la robe qu'avait portée Tamara, désormais en lambeaux sur le sable fin avec à ses côtés les talons aiguilles balancés à la volée et la lingerie dissimulée de-ci de-là. Bien sûr, Haytham s'était rincé l'œil en amont avant de prendre soin de défaire sa compagne de cette lingerie au combien affriolante qu'il rêvait de voir à nouveau sur la belle brune, si l'occasion se représentait. Le sable demeurait encore chaud alors que soleil n'était plus. Une chaleur portait à son paroxysme par les corps nus des deux amants qui se livraient l'un à l'autre sans restriction aucune.

« - Si tu savais ce que j'ai envie de te faire ! » lança-t-il à son tour alors que la demoiselle lui retirait la ceinture de son pantalon pour achever de le mettre à nu. Les premières traces de griffures prirent vie dans le dos du demi-dieu, tandis qu'il se liait sans sommation à sa fougueuse fiancée, sur une table qui n'en demeurait pas plus. L'échange était ardent, passionné, brutal, fou, à la hauteur de leur désir commun réprimé depuis des mois. Très vite, pris dans leur élan, ils tombèrent de la table, mais de toute évidence, il en fallait bien plus pour les arrêter. « - Tu pourras crier autant que tu veux ce soir ! » Et il avait bien l'intention de la faire gripper aux rideaux, c'était un devoir après tant d'abstinence. Restait à savoir lequel des deux serait le vainqueur de ce premier round et de tous les autres à venir.

21 mars 2017

Le dîner se passait à merveille, les amoureux enfin seuls se plaisaient à parler de leur fille, de leur quotidien qui avait radicalement changé et bien sûr, Haytham ne put se retenir de souligner ce qu’il trouvait « mignon » dans les échanges mère-fille de Tam et Eileen. La jeune maman ne put que froncer le nez à l’entente de ce mot. Oui, elle détestait quand le père de sa fille jouait les oreilles indiscrètes, et elle se demandait s’il ne le faisait pas exprès pour la faire enrager en lui ressortant les propos tenus.

- Je dis juste quand j’aimerais bien ne pas être espionnée. Ça te plairait si je faisais la même chose ? Tiens je vais m’y mettre, je vais t’épier, je suis très forte à ça tu sais. Si bien que tu ne seras plus jamais tranquille, ne sachant pas si je suis là quelque part à t’observer ou non…

Ce disant, elle avait pris son air le plus diabolique et mystérieux pour mieux illustrer le projet. C'est qu'elle savait se montrer machiavélique.
Ensuite, l’ancienne agent de terrain eut un petit sourire amusé face à la réaction de son amoureux. Il était vrai que hormis « guimauve », Tam n’était pas la personne la plus démonstrative via des petits surnom, aussi le « chéri » qu’elle laissa échapper presque malgré elle sembla faire son effet.

- OK, je note que tu aimes bien…

Mais bien vite, ces discussions purent élire domicile dans le registre du passé car le dessert, le vrai, celui qu’ils attendaient tous deux depuis des semaines et des semaines, pouvait enfin être consommé. Ravie d’être débarrassée de cette robe et ce de manière définitive au vu du craquement provoqué par les mains du demi-dieu en proie à l’impatience, Tam n’était pas en reste pour défaire son fiancé du moindre bout de tissu. L’impatience la gagnait elle aussi, et pour cause, le laps de temps d’abstinence tolérable avait été largement dépassé. Son coeur s’emballait tant le désir s’emparait d’elle, et à sentir Hay aussi près d’elle, sa peau, sa bouche, son odeur, tout l’enivrait.

- Oui, fais-moi tout ce que tu veux ! Prends-moi ! souffla-t-elle.

Les premiers ébats débutèrent sur la table avant que la fougue de les emportent, les faisant choir sur le sable. Tam en profita pour grimper sur son ardent amoureux, glissant sa main gauche dans la main droite de l’Irlandais. Elle s’apprêtait à reprendre où ils en étaient restés avant la chute, mais soudain une pensée la bloqua.

- Attends… T’es vraiment bien sûr que ça risque rien, hein ? Sûr de chez sûr ?!

Une légère angoisse la prit, songeant que malgré un implant contraceptif, Eileen avait réussi à pointer le bout de son nez. Et au vu de la grossesse et l’accouchement chaotiques qu’elle avait vécu, la brunette n’était pas encline à renouveler l’expérience.

Plutôt mourir ! Enfin de toute façon j’y passerais sûrement si ça arrivait…

- Non, t'as raison, c'est pas possible... Je m'en fais pour rien...

Et puis il fallait dire que le désir à ce moment-là était plus fort que tout, plus fort que l'once de raison qu'il lui restait encore.

- Et je suis pas si bruyante que ça ! souligna-t-elle avec un sourire en coin tout en ondulant sur lui.

21 mars 2017

Avant ou après la tempête, subsiste le calme. La certitude n'est pas de mise tant que nous n'avons pas essayé. Haytham Cassidy pouvait, de ce fait, prétendre avoir l'expérience nécessaire pour expérimenter cette croyance populaire. Les tempêtes, il ne les connaissait que trop bien, il préférait dès lors parler de péripéties ou d'un mauvais karma dû à la pleine acceptation d'un héritage. En l'occurrence celui de la guerre et des champs de bataille. Mais il ne pouvait que présupposer puisqu'il n'avait jamais vraiment eu l'occasion d'avoir un échange ne serait-ce que concis avec le dieu à qui il devait la vie. Il faut dire que les divinités n'étaient pas du genre à se montrer encore moins pour converser avec leur progéniture. Hay n'en demeurait pas moins certain, son père, bien qu'adjuvant de temps à autre, ne loupait pas la moindre occasion de le rappeler à l'ordre. Un ordre qui n'avait plus lieu d'être cependant. Il faut croire que les kilomètres et l'isolement suffisaient à éloigner les emmerdes. Ajoutons le cadre idyllique pour conclure en beauté. La tempête n'avait plus lieu d'être maintenant et le « calme » semblait perdurer du moins ça, c'était avant d'entendre, à travers la forêt, près de la fontaine, quelques bruyants gémissements.

Si l'hésitation avait assailli Tamara, quant au fait qu'il était peut-être possible que l'opération d'Haytham ait échoué, la passion et le manque firent ployer le genou de la raison. De toute évidence malgré l'incertitude, ni l'un ni l'autre ne pouvait lutter contre l'attraction et c'était ainsi depuis toujours. « - Bien sûr que je vais te prendre... » Oui, subtile, mais pouvions-nous les blâmer d'agir de la sorte après autant d'abstinence ? Toutefois, aux portes de paradis, Tamara sembla admettre une dernière réserve, qui redonna l'avantage à la raison, l'espace d'un instant au grand dam de Haytham. « - Attendre après tout ce temps ? Chérie, tu n'imagines pas à quel point j'ai envie de toi. Mais si tu veux que... » Il n'eut même pas le temps de développer pour la rassurer que cette dernière consentît par elle-même, à changer d'avis. « - Je t'aime ! » répondit-il ensuite alors qu'elle commençait déjà à onduler sur lui.

Les cris, les gémissements, il ne subsistait plus aucune entrave à ces retrouvailles corporelles. Ainsi, les amants terribles enchaînèrent les positions, se surprenant à en essayer de nouvelles. Chacun à son tour se libérait au contact de l'autre. C'était intense, indescriptible, voire même magique. Ils se connaissaient si bien qu'ils n'avaient plus besoin de communiquer avec des mots pour combler leurs envies et leurs besoins. Les regards lubriques, le souffle de l'un dans le cou de l'autre, les caresses, les marques de possessions, les baisers, les morsures, la douceur , tout se mêlait insidieusement à la passion sans que l'on ne s'en offusque.

Le soleil achevait quant à lui sa déclinaison laissant à la lune blanche et ronde, le dessus. Elle éclairait à présent la mer et l'horizon tout entier, tandis que dans le ciel, les étoiles apparaissaient. Un spectacle dont on pouvait profiter plus facilement sans toute cette pollution visuelle inhérente à l'activité ininterrompue des grandes villes. Tamara et Haytham venaient de jouer le dernier round d'un combat épique autant pour l'un que pour l'autre. Il s'était à peine écoulé une heure et pourtant, nos deux tourtereaux sentaient déjà les effets de la fatigue les assaillirent.

« - Je savais que j'aurais dû mieux me préparer. » laissa entendre Hay en achevant de reprendre son souffle. « - Mais ça valait le coup d'attendre. J'avais peur de toi à moi, que... » Il marqua une pause pour trouver ses mots, espérant ne pas trop se faire charrier par la suite. « - J'avais peur que Big Ben ne puisse plus tirer les dix coups de canon. » Puis il s'arrêta avant de reprendre. « - Non, j'ai vraiment dit ça ? C'est tellement naze comme métaphore, mais genre naze au maximum sur l'échelle du bof. Plus sérieusement, je sais qu'il n'y a pas que le sexe dans la vie, mais je dois avouer qu'avec toi, je me voyais mal continuer à m'en passer. Et puis j'avais peur que tu finisses par t'en lasser. Je sais que ça n'est pas tous les jours faciles pour toi et je ne parle pas que sur le plan sexuel. Tu as pas mal été frustrée ces derniers temps, sur le plan sexuel et globalement... Wow, j'ai quand même pas mal parlé du sexe non ? Tu sais, tu as le droit de me frapper si je dis trop de conneries. C’était comment ? » demandait-il à présent, appréhendant quand même un peu, la réponse de l’intéressée.

21 mars 2017

Tam avait regretté instantanément son hésitation. Il fallait dire que sa grossesse avait réellement été une période noire de sa vie aussi bien physiquement que psychologiquement, et si aujourd’hui, elle s’était faite à cette vie de famille qu’elle n’aurait jamais imaginé et encore moins souhaité, cela n’avait pas été le cas quelques mois plus tôt. Désormais, tout rentrait dans l’ordre et le demi-dieu et sa mortelle pouvaient reprendre le cours de leur vie, après toutes les épreuves traversées, et ça commençait par leur passion commune : s’envoyer en l’air.

- Je t’aime aussi ! répondit-elle dans un élan de passion tandis qu’elle était sur lui à le chauffer outrageusement pour reprendre où ils en étaient restés.

A vrai dire, passée la petite hésitation, Tam reprit son entrain légendaire, repartant à l’assaut du corps de son demi-dieu de fiancé qui n’était pas en reste en terme d’imagination. A croire que ces longues semaines d’abstinence avaient été mises à profit par leurs petits cerveaux pour renouveler le stock d’idées. Malgré tout ce temps sans pouvoir se donner l’un à l’autre, c’était finalement comme s’ils n’avaient jamais vécu cette diète, ils se connaissaient toujours par coeur et savaient comment faire plaisir à l’autre. La nuit tombait peu à peu, mais l’Américaine n’avait rien vu venir, trop occupée qu’elle était à satisfaire l’homme de sa vie. Leurs corps luisait de sueur après tout cela, et ce n’était pas seulement dû à la chaleur des Maldives. Tam observait les étoiles, sur son nuage après avoir pris un pied d’enfer, chose qu’elle désespérait de connaître à nouveau un jour tant l’attente avait semblé interminable. Hay reprit alors la parole, tirant à sa compagne un air amusé.

- Ah parce qu’il faut une préparation spéciale pour s’envoyer en l’air ? Tu m’en diras tant, j’ai loupé ma vie alors ! dit-elle en le taquinant.

Elle se tourna vers lui, sentant qu’il voulait dire autre chose. Elle ne fut pas déçue du voyage.

- Sérieux ? Genre vraiment, ouais t’as vraiment dit ça… Waow Big Ben quoi ! Hay… je crois que t’as jamais été plus mauvais en métaphore que ce soir. Pour le « Penseur », on repassera !

Puis, elle se redressa pour mieux le regarder dans les yeux.

- Oh, ma Guimauve au chocolat… Ecoute-moi bien, faut vraiment que je te remette les idées en place parce que sinon tu vas continuer à dire de la merde et il se peut que je me fâche. Oui, toi et moi on adore s’envoyer en l’air, je pense que c’est probablement l’activité commune qu’on fait le mieux, ça et botter le cul de Lagon, mais c’est moins hot, j’avoue. Bref, oui le sexe a son importance, mais eh, ça aurait pas été la fin du monde si… ton Big Ben s’était retrouvé hors service. Je pense qu’on a assez d’imagination pour gérer autrement. Et puis, sérieux, comment je pourrais me lasser de toi ? Y’en a qu’un pour sortir des conneries plus grosses que lui, et c’est toi !

Elle lui sourit en penchant la tête sur le côté pour mieux le regarder.

- Je t’aime, l’Amour ça va au-delà du sexe. La preuve, j’ai jamais été amoureuse d’un de mes plans-cul. Je n’ai jamais aimé que toi et ce avant même de connaître tes exploits au pieux. Tu crois vraiment que ça pourrait s’arrêter ? Surtout après tout ce que tu m’as fait… Je crois que j’ai usé mon stock d’inquiétude jusqu’aux premiers pas d’Eileen.

Tam se racla la gorge avant de continuer.

- C’était comment… voyons laisse-moi réfléchir… sur une échelle de un à parfait, faut reconnaître que ne plus être encombrée par un ventre habité qui nous sépare, c’est vraiment le top ! Je crois qu’à un moment donné des oiseaux se sont envolés tellement ils en avaient marre de m’entendre couiner, c’est dire… Franchement, j’en reviens pas que tu puisses douter de toi à ce point. C’est presque mignon. J’ai pas l’habitude à vrai dire. Tu sais, moi c'était en songeant à ce soir que j'appréhendais. Genre, en imaginant qu'enfin on allait pouvoir s'y remettre. Mais j'avais la trouille, j'avais peur de pas en être capable, et puis de pas retrouver les mêmes sensations... Eileen m'a quand même pas mal ruinée. Et puis finalement je me suis dit que j'allais te faire confiance et qu'on verrait quand on y serait. Je suis désolée d'ailleurs d'avoir un peu plombé l'ambiance au début... Tu m'en veux pas j'espère ?

Elle lui sourit à nouveau avant de se lever et lui tendre la main.

- Un bain de minuit dans ce petit lac, ça te dit ?

Ça y est ! Enfin, leurs deux corps, plombés par l'abstinence, s'étaient retrouvés comme au premier jour. Hay lui-même avait fini par croire que jamais plus un tel miracle ne pourrait avoir lieu. Que jamais plus, il ne pourrait entendre ces petits gémissements avant l'extase. Que jamais plus il ne subirait les traces d'ongles sur ses omoplates. Que jamais plus, il ne sentirait cette bouche tentatrice et aventureuse, le mener vers le paradis des hommes satisfaits avant qu'il ne passe le relais à ses mains pour rendre au centuple le plaisir dont il venait d'être affublé. Ce qui venait de se passer à l'instant, balaya ce vent de négation et remit en quelque sorte les compteurs à zéro. Et peut-être n'était-ce pas plus mal après tout ce qu'ils avaient enduré. Un nouveau départ qui se solda toutefois par la plus pourrie des métaphores.

« - Rien qu'à voir ta tête, j'ai compris que je venais de faire une mauvaise pioche. Je te rassure, j'ai honte d'avoir dit un truc aussi bof. Ce n'est même plus une métaphore à ce stade, mais un naufrage, une bérézina. Mais d'où tu compares ton attribut à un monument ? » Il fit mine de cacher son visage derrière ses mains, comme quand ils étaient enfants et qu'il faisait semblant de compter lors des parties de cache-cache. Ainsi, il profitait de l'écart entre ses doigts pour voir les agissements de la demoiselle. « - C'est bon ? Tu crois que le masque de la honte peut enfin tomber ? Fais-moi promettre à l'avenir de ne jamais plus parler du Big Ben. Sinon quoi je t'autorise à me frapper ! Ça m'apprendra à voir trop ... petit. Non, je plaisante. J'ai compris la leçon, plus de métaphore, plus de comparaison pour parler de » Et pour illustrer son propos, il fit mine de regarder vers le bas tandis que sa fiancée se redressait pour mieux le fixer suite à ce qu'il avait dit après le naufrage du Big Ben.

Des paroles plus sérieuses qui obligèrent la demoiselle à en faire de même, car de toute évidence, il fallait rassurer un certain demi-dieu qui préféra laisser l'espace nécessaire à sa chérie pour qu'elle puisse faire entendre son monologue avant de reprendre la parole à son tour. « - Ah ! Mon dieu, qu'est-ce que j'ai pris mon pied à lui botter le cul à ce Lagon. » Il lui sourit de plus belle, ravit d'exhumer ce souvenir qui en plus de mettre en exergue ce « bottage » de cul comme l'on en fait plus, permis à Haytham de se remémorer un tout autre instant, qui avait indubitablement changé sa vie. « - Moi, je me souviens surtout de la pelle que tu m'as roulée. C'était tellement grisant, jamais encore, je n'avais désiré une femme, aussi fort. Moment sérieux et peut-être barbant, je te préviens ! Je commence. Bébé, je crois qu'inconsciemment, j'ai eu peur que tout ce qui nous soit tombé sur la tronche, mais plus encore l'abstinence forcée à cause justement de ce qui nous ait tombé sur la tronche, nous éloigne. Et par fierté je ne voulais rien laisser paraître. Et là, je te balance maladroitement le coup du « le sexe entre nous, c'est important quand même » Putain, je débine des conneries aussi grosses que le Big Ben, c'est dingue. S'envoyer en l'air, c'est génial, mais t'aimer, c'est encore mieux. Le sexe ce n'est pas la vie, c'est une activité sympa, qu'on va pouvoir reprendre au passage. Non vraiment, je crois qu'inconsciemment, j'avais besoin d'être rassuré et aussi de t'entendre faire ta guimauve. Ouais, je sais, tu vas me fusiller du regard, mais j'adore quand tu me dis que tu m'aimes et que tu m'as aimé avant même de connaître mes exploits olympiens au pieu. Mais tu veux bien flatter un peu mon ego en me disant comment s'était ? »

Il se redressa un peu plus, pour mieux l'écouter. La demoiselle au centre de toutes les attentions, commença par se racler la gorge au grand dam du demi-dieu qui n'hésita point à le faire entendre. « - Ah non, quand on se racle la gorge, c'est qu'on a quelque chose de délicat ou désagréable à annoncer. Je me tais ? Oui, c'est préférable, je t'en prie, dis-moi tout ! » Tamara reprit alors la parole prenant grand soin de ménager le suspens titillant les nerfs déjà bien à vif de son guerrier « - Hum...hum... » laissa-t-il entendre tout en acquiesçant « - Ouais c'est vrai que le ventre arrondi c'était moyen sur l'échelle du confort, mais ta poitrine... Je pourrais en parler des heures, mais ce n'est pas le propos. Je te laisse continuer, je la ferme, promis. »

Et c'est ce qu'il fit pour l'entendre dire des choses adorables d'une part et une incertitude semblable à la sienne. « - J'appréhendais aussi surtout avec l'opération. Je ne regrette pas de l'avoir fait, mais j'ai quand même flippé après coup de me retrouver impuissant. Donc je ne peux pas t'en vouloir d'avoir plombé l'ambiance. Si tu ne l'avais pas fait, je crois qu'à un moment, je l'aurais fait. Tu sais, avant je doutais peu, voire pas du tout. Mais avant, j'étais aussi tellement en colère, j'en voulais au monde entier, j'étais un connard, doublé d'un putain égoïste. Mais depuis que je t'ai retrouvé, certes, je commets pas mal de bourdes, mais je ne me suis jamais senti aussi humain et ce n'est pas plus mal. Sur ce, j'accepte votre invitation madame. Un bain de minuit nous fera vraiment beaucoup de bien. » Et il se leva à son tour pour saisir la main qu'elle venait de lui tendre. Ils prirent donc la direction de la petite cascade qui se trouvait à proximité de leur nid d'amour.