Event hivernal

‘’Sortir ailleurs te fera le plus grand bien’’ Ont s’étaient un peu pris la tête, je devais rester à la galerie préparer la prochaine exposition et il semblait vouloir aller ailleurs alors je lui avait dit d'y aller, que je n’avais pas le temps et il avait un peu bouder, pour finir par y aller seul. La nuit avait pris sa place, j’étais pris dans les papiers, des plans prévu afin de préparer les salles, des listes de peintures qui nous seront offert pour le mois que l’exposition durerait et ont commençaient tous à fatigué, le repas venait d’arriver et les discussions allaient de bon train, même qu’on avait allumé la télévision simplement pour faire un fond sonore. Un bulletin de nouvelle spécial se fit entendre, des animaux de glaces vivant à la fête foraine, tient cette place me disait quelque chose, cela me prit plus de cinq secondes pour comprendre ce sentiment qui me taraudait, Car, il était allé à cette fête foraine.

Putain c’est pas vrai. Je dois y aller !

Manteau enfiler, mes pas de courses me menait droit à l’endroit de cette fête, par chance pas trop loin de la galerie, j'étais mal je l’avais poussé à sortir, je lui avais dit que ça lui ferait du bien de sortir de sa zone de confort et sans moi et voilà que des statues de glaces deviennent vivante et créer une cohue sans nom, j’avais peur pour lui, peur de ce qu’il pourrait ressentir, peur qu’il perd le contrôle sur ses émotions, j’espérais qu’il avait son collier, j’avais aussi peur de le retrouver blesser, quelle idée de le laisser partir seul ! Un coin de rue, j’entendis les grognement animals, les cris de peur de mortels qui essayait de fuir la fête et moi qui les repoussait pour passé, j’arrivais sur place, marchait sur des tas de barbe à papa laisser en plan au sol, des paquets de popcorn et des stand renversé, une des statues devait être passé par là. Mon oreillette dans le creux de mon oreille, j’avais lancé l’appel automatique vers mon ami, qui comme je m’y attendais ne répondit pas. Un bruit horrible se fit entendre, des personnes courraient en sens contraire, m’intimant de faire pareil, mais je devais trouver Carwynn, dos à un stand, je jetais un coup d'œil, un ours de glace, il donnait tout sons sens à l’ours polaire celui-là.

Il fallait que je passe doucement, silencieusement sans me faire voir, sans me faire toucher, j’étais passé en mode combat, merci l'entraînement reçu sur l'île, je restais sur mes gardes tout en essayant de traverser le couloir provisoir jusqu’à l’autre stand, j’avais dans l’idée de passé au travers les fils électriques de l’autre côté, mais le destin étant ce qu’il est, au moment où je me trouve au centre de tout, l’ours se retourne sur moi hurlant sa rage. Attitude de chasseur, tête baissée, épaule voûté, pattes de devant planter dans la terre, il est prêt à me charger, je n’ai pas d’épée comme sur l’arc de mon père laissé à la maison étant partie trop rapidement, il faut que je me trouve quelque chose et rapidement. Je cours dans le sens inverse tandis que la bête de glace fonce sur moi, au bout de cette rangé se trouve une autre roulotte et le corridor improvisé qui tourne, je reste devant cette roulotte de churros, dos à la cabane, j’attends la bête qui se rue sur moi tel un taureau enragé, au dernier moment je fonce tête baissé sur le côté pour voir l’ours terminer sa course tête pris dans la fenêtre de service du stand, la glace sur la neige, ça glisse.

Bon appétit.

Je repars continuant mon excursion vers le centre de la fête, je voulais trouver mon ami.

  
Les serres de l’aigle m’avaient bien lacéré l’épaule et j’avais eu de la chance qu’il ne parvienne pas à m’emporter dans les airs. Contrairement à mon père, je ne volais pas et l’atterrissage aurait été très rude. Heureusement, l’entraînement au camp m’avait servi et j’avais pu me mettre dans une position appropriée. Mais j’avais mal, j’avais très mal !

Après son passage, l’oiseau s’éleva à nouveau pour prendre de l’élan. Il avait visiblement jugé que j’étais la cible la plus adéquate, d’autant qu’à présent, j’étais blessé. Tant mieux, il ne risquait pas de s’en prendre à des gens sans défense. Quittant momentanément le volatile des yeux, je cherchai quelque chose qui pourrait me servir d’arme. Soudain l’aigle piqua à nouveau vers moi, bien décidé à m’emporter avec lui. Je me décidai au dernier moment pour un couvercle de poubelle dont je me servis comme d’un bouclier pour l’envoyer valser contre un stand vide.

« - Ah c’est moins drôle quand c’est toi, hein ! »

Le mouvement m’arracha un gémissement de douleur, mon épaule n’ayant que peu apprécié la blague, mais je pus au moins profiter de la désorientation de mon adversaire pour essayer de me trouver un abri ou en tous cas un allié.

Je gardai mon bouclier de fortune et me mis à courir, aidant de mon mieux les fuyards et gardant un œil attentif aux alentours au cas où mon ami ailé aurait envie d’une revanche. Malgré le pouvoir du collier, je sentais la peur des gens, mais au moins, elle était gérable. Il était cependant hors de question que je me serve de mon contrôle des émotions maintenant : la terreur me submergerait et je ne pourrais rien faire. Dans pareille situation, tout ce que je pouvais faire, c’était aider et espérer que les choses rentreraient vite dans l’ordre.

À mon grand soulagement, j’aperçus une tête bien connue et oh combien rassurante dans cette cohue : Raban était venu ! Pourquoi était-il venu ? Pourquoi s’était-il mis en danger ? N’était-il pas occupé à sa galerie ?

Je décidai de remettre ces questions à plus tard et me dirigeai vers lui, mon couvercle de poubelle dans une main et l’autre posée sur ma blessure, tandis que je gardai un œil aux alentours.

« - Raban ! »

[i]Bravo Raban, tu le pousses à sortir et il se retrouve en danger et qu’est-ce que tu trouves de mieux à faire, te joindre à la partie. Je me tournais cette phrase en boucle dans ma tête depuis mon arrivée, ma chance était-elle que j’avais déjà croisé la route d’une de ces statues de glace, je m’en sortais sans dégât, mais tout de même. Je voulais simplement m’assurer que mon ami n’est rien, physique et surtout émotionnel, pas question qu’on repart à zéro, il venait de s’en sortir bon sang ! Je courais au travers des stands de nourriture, les manèges installés là et arrivaient dans la pièce centrale, enfin je crois je vis l’aigle au loin tomber, qui a eu l’idée de créer des statues aussi gigantesque, j'en voulais au monde entier pour cette idée dans le fond. J'allais repartir, quand le grognement de l’ours se fit entendre, tout près, il avait réussi à se sortir la tête des churros apparemment, et il ne semblait pas du tout content. ‘’Raban’’ Je me tournais vers la voix, il était là et l’ours aussi, le sol tremblait sous le poids de la course de l’animal glacé et mon ami qui me rejoignit aussi vite, armé d’un couvercle de poubelle et l’épaule en sang, moins de chances que moi.

Tu fais les poubelle ?

L’humour, je n’ai jamais succombé à la panique, car elle vous bloque les sens et entre nous deux, il perd suffisamment le contrôle comme ca sans que je n’en rajoute. Un autre hurlement de rage, l’ours avait dû suivre mon odeur et m’a retrouvé, dos collé à mon meilleur ami, je vis la bête fumer de l’épaule et des naseaux, enragé et blessé, il m’en voulait définitivement. Je fis face à nouveau à Carwynn, l’embrassa rapidement, soulagée de le voir sur pieds et lui vola son couvercle que je fis voler comme un frisbee direct dans l’épaule du molosse. L’ours continuait de courir vers nous, le couvercle se planta dans sa blessure et son hurlement déchira le ciel, il se laissa tomber au sol, finissant sa course à pied. J’étais soulagé, cette connerie était terminée, je pouvais m'occuper de l’autre blessé qui occupait mon dos et me faire pardonner.

Prochaine fois si tu ne veux pas sortir, ce n’est pas plus grave.


Je pris mon ami dans mes bras, évitant l’épaule lacéré, j’étais soulagé de l’avoir contre moi, sur pieds et sain d’esprit, la cohu que cela devait être pour un empate je ne voulais pas imaginer s’il n’avait pas son collier.

  
Ainsi immobile dans les débris du chalet, je laissais les minutes s'écouler, accusant le coup. J'entendais les cris autour de moi et les piétinements affolés, les crissements sur la neige désormais rougie du sang des malheureux ayant croisé le chemin d'une créature ensorcelée. Peu à peu, la douleur qui s'était diffusée dans l'ensemble de mon corps s'estompa jusqu'à ne se localiser qu'à certains points plus précis. Sans surprise, je ressentis un vif élancement dans la nuque, là où l'aigle avait manqué de m'étrangler et je dû m'y reprendre à plusieurs fois pour parvenir à tourner la tête de quelques centimètres. De la même façon, la sensation de brûlure qui progressait dans ma jambe gauche était bien trop persistante pour être anodine. Il valait mieux rester tranquille pour le moment... Alors, je vis l'aigle fondre à nouveau dans la foule, non content de m'avoir blessée et d'avoir un triste palmarès bien fourni d'autres victimes à son actif. Il y eut un grand fracas non loin et le vacarme qui perça le ciel me laissa deviner que quelqu'un avait enfin réussi à toucher le volatile. Parfait.

C'eût été trop beau que de penser que le rapace avait tiré sa révérence car bientôt, il arpenta de nouveau les airs. Avec précaution, je tâtais ma ceinture du bout des doigts, chanceuse de constater que parmi toutes les collisions endurées, mon arme de service était toujours solidement maintenue dans son fourreau. Du matériel qui venait de faire ses preuves, solide comme on l'exigeait au BEM. Je pris l'arme en main et levais le bras à la perpendiculaire, attendant l'occasion parfaite pour descendre le piaf. Celle-ci se présenta une poignée de seconde plus tard, et sans une once d'hésitation mais avec beaucoup d'intuition et d'adresse, j'appuyais sur la détente. La détonation issue du coup de feu me plongea dans le silence quelques instants mais je vis avec une certaine satisfaction l'aigle dégringoler et s'écraser définitivement au sol. Voilà qui est fait, cible hors d'état de nuire.

L'arme fut rangée après avoir dûment servi et commençant à ressentir sérieusement les effets du froid, je tenter prudemment de bouger. Voilà qui m'apprendra à laisser mon manteau à des inconnues. Lentement, je me tournais sur le côté avant de me redresser. Mais au moment de prendre appui pour relever, ce fut la jambe droite qui flancha, et je laissais échapper une brève exclamation de douleur avant de retomber lourdement. Sans doute était-elle cassée ou que sais-je d'autre, mais toujours était-il que je n'arrivais pas à poser le pied. Péniblement, j'entrepris alors de me soulever à la force des bras (heureusement encore en assez bon état pour ça !), aidée par les nombreuses planches et autres épaves de ce qui était à l'origine un stand de bougies fantaisie. Se redresser était une chose, se déplacer en était une autre et il me fallait maintenant trouver une solution, ou une âme charitable pour m'aider à marcher. Une tâche loin d'être aisée car après une épreuve comme celle-là, chacun voudrait soit quitter les lieux au plus vite ou aurait déjà bien trop à faire avec ses proches. Et c'était bien naturel.

Ours polaire : 3/3
Gorille : 3/3
Aigle : 3/3

Je restai sur mes gardes après avoir donné le coup fatal au Gorille géant. J'aperçus au loin l'Ours qui s'effondra de par mes sens en alerte. Mais mon attention et toute mon inquiétude restait sur Melissa prise au piège dans les griffes de l'Aigle de glace. Au plus le temps passait, au plus je me disais qu'il serait illusoire de vouloir l'abattre moi même et espérer rattraper Melissa avant la fin de sa chute. Même avec ma vitesse divine, je n'étais pas sûre d'y arriver, et l'affection que j'avais pour cette collègue et amie rendait difficile de rester sereine face à cette situation qui arriverait tôt ou tard. Et il fallut ce qui me parut une éternité bien que cela ne dura objectivement que quelques minutes avant qu'un coup de feu retentit de quelque part dans la zone provoquant la chute inerte du volatile géant. Dès que les griffes de celui-ci relâchèrent son étreinte sur Mélissa je m'élançai immédiatement sans même réfléchir. Je fis un arrêt en l'air à sa hauteur pour la rattraper, redevant visible un instant aux yeux de la foule qui était plus bas avant de fixer une zone éloignée de la foule et aussi discrète que possible pour y atterrir en suscitant le moins d'attention indésirable. Bien que sportive, ma force musculaire n'était pas ce qui me caractérisait le plus, je déposai donc mon amie assez rapidement après avoir atterri. Je la mis en position assise dans le but de la laissai reprendre son souffle et dans le cas que les griffes de l'aigle ait pu lui créer des blessures. Je posai délicatement une main sur son épaule en la regardant dans les yeux, encore inquiète de son état.  

Melissa, comment tu te sens? Tu es blessée? Ne te relève pas trop vite, c'est normal si tu es un peu sonnée, c'est l'effet de la vitesse.

Autour de nous la chute des créatures semblait à la fois ramener un certain calme, et en même temps une panique nouvelle. Celle de tout un chacun désirant retrouver un ou plusieurs proches perdu de vue durant cet incident dont je ne comprenais pas la cause. Comment ces...choses avaient elles pu arriver ici et de quoi pouvaient elles être issues. Elles auraient forcément attiré l'attention de la police ou de témoins au minimum si elles étaient venues depuis un autre endroit. Tout cela n'avait strictement aucun sens! Mais pour le moment, j'essayais autant que possible de faire abstraction de cette panique faite de noms criés à travers Central Park et de me concentrer sur Melissa. Je l'observai et n'eus pas l'impression de déceler une quelconque blessure. La situation avait aussi quelque chose de particulier car quand on s'était rencontré toutes les deux en 2015 lors des deux attaques du BEM, Melissa avait été celle qui m'avait soigné à deux reprises, une fois à chacun de ces deux évènement sordides. Et elle avait aussi été témoin de la peine que j'avais éprouvée en apprenant la disparition définitive de ma petite amie du campement des Demi Dieux. J'eus un presque sourire du changement de rôle entre nous et décida que cela pourrait être un moyen de dédramatiser la situation.

Pour une fois que c'est pas toi qui me sauves, plus qu'une fois avant d'être quittes il me semble.

Je n'avais aucunement le désir que ce genre de situation lui arrive encore en vrai, mais je me disais que cela pourrait la faire sourire. Je me disais également qu'elle serait bien assez prompte à s'en vouloir de ne pas déjà être en train de courir partout pour aider un maximum de personnes. Affinité divine quand tu nous tiens.

  
J’étais vraiment ravi de voir Raban, malgré l’inquiétude qui était la mienne. Si l’une des statues le blessait ou s’il lui arrivait quelque chose, je ne me le pardonnerais pas.

Alors que j’arrivais à la hauteur de mon ami, je pus voir l’ours polaire se diriger vers nous. Ma blessure m’élança et je grimaçai, mais le trait d’humour du peintre me fit sourire. J’allais lui répondre quand je vis l’ours se mettre à courir vers nous. Mais je n’eus pas le temps de prononcer un mot pour avertir Raban avant qu’il se tourne vers moi, m’embrasse, me prenne le couvercle de poubelle et le lance dans l’épaule de la créature qui s’effondra sous la blessure. Par tous les Dieux, que c’était beau ! Pour un peu, on se serait crus dans un conte de fée. Avec Raban dans le rôle du prince charmant, un rôle qui lui allait particulièrement bien, il fallait dire.

Une fois l’ours détruit, mon sauveur se tourna à nouveau vers moi et me prit dans ses bras en me disant que la prochaine fois que je ne voudrais pas sortir, je n’avais pas besoin de le faire. Je souris tendrement et lui caressai les cheveux avant de le regarder dans les yeux, mes mains sur ses joues.

« - Oh je ne regrette pas d’être sorti, Sunshine. Surtout après une telle démonstration. »

Puis, sans réfléchir, je l’embrassai tendrement à mon tour avant de le serrer contre moi, sans me soucier de la douleur de mon épaule. Je tremblais un peu à cause du froid, de la douleur et de l’adrénaline, mais j’étais bien dans les bras de Raban. Pendant un instant, j’oubliai où nous étions et me laissai bercer par la respiration de mon ami.

« - Merci d’être venu, Raban. Merci pour tout. »

  
Qu'allais-je pouvoir faire pour me sortir de cette situation ? Où était Eileen ? M'avait-elle entendu et écouté ? Etait-elle de nouveau en sécurité ou risquait-elle d'être blessée ? Même si elle avait un pouvoir de régénération digne de celle de son oncle et de son père. Merci au sang de Mars qui coulait dans ses veines.
Le temps me paraissait long, très long toute seule suspendue à plusieurs dizaines de mètres du sol. Je n'aimais pas ce sentiment d'impuissance et d'insécurité qui commençait à grandir en moi. Je fermai les yeux et me concentrai sur mes autres sens, pour voir si je ne pouvais pas trouver une échappatoire à ma situation.

Ce fut à ce moment-là que j'entendis une voix dans ma tête. Une voix familière, amicale et rassurante. "Emilia" Je poussai un ouf de soulagement. Mon amie était dans le coin et pouvait m'aider à ne pas trop me faire mal si je devais tomber de ma prison de glace volante.
L'aigle recommença à faire des tours au-dessus du marché de Noël, je pouvais les sentir même si je ne voulais pas jeter un regard vers le sol. Mon kidnappeur changea brusquement de direction comme s'il avait aperçu une autre proie à son goût. Je le sentis descendre en piquet. Je regardai où nous nous dirigions afin de voir si je pouvais recevoir de l'aide ou m'évader.

Je reconnus assez rapidement la nouvelle cible de mon pilote ailé, il s'agissait du patron du Tir nà nÒg. Cela faisait au moins deux demi-dieux de plus dans ce marché infernal en plus d'Haytham et moi. Vu les pouvoirs des uns et des autres, il allait falloir qu'on travaillât de concert pour limiter les dégâts.
Mais avant tout ça, il fallait que je me débarrassai de mon geôlier. Je vis le fils de Cupidon lancer ce qui ressemblait à un couvercle de poubelle sur mon binôme de vol. Il avait dû faire mouche, car l'aigle reprit de la hauteur et laissa tomber son attaque. J'essayai à nouveau de me dégager de sa prise tant que la hauteur où je me trouvais restait raisonnable.

Pas de chance pour moi, le volatile resserra sa prise autour de mon corps et je sentis un craquement assez rapidement identifiable pour l'urgentiste que j'étais.

"Eh merde..."

Le retour au bloc opératoire risquait d'être un poil délicat et sûrement douloureux. Mais ce n'était pas le moment de me préoccuper de ma journée de travail, je ne serai pas d'une très grande utilité si je ne m'en sortais pas. Ce fut le bruit d'une détonation qui me sortit de mes pensées et aussi la sensation que la prise de l'aigle sur moi était moins forte.
Je pris mon courage à deux mains et grâce à quelques contentions qui me tirèrent des grimaces de douleur, je réussis à me libérer et entamai ma chute. "Emilia, où es-tu ?" A peine eus-je le temps de finir ma question que je sentis une force m'attraper et m'emmener à bon port, loin du tumulte de la foule.

Je voulus me relever aussi vite le sol touché mais elle m'en empêcha arguant que je risquai de me sentir un peu sonnée à cause de la vitesse. Elle s'enquit également de mon état de santé. Je grognai légèrement en mettant ma main au niveau de mes côtes cassées.

"Ca va, rien que des côtes cassées. Je vais m'en sortir. Merci en tout cas d'avoir été là Mia, je ne sais pas dans quel état j'aurai terminé sans ton intervention."

Je la pris dans mes bras et la serrai très fort. Je lui avais sauvé la vie dans le passé, elle venait de faire la même chose pour moi aujourd'hui. Sa remarque sur le sujet m'arracha un rictus douloureux mais tellement essentiel pour le moral. Je retentai de me mettre debout ce que j'arrivai à faire assez rapidement.
Je regardai autour de moi afin de me rendre compte de l'ampleur des dégâts causés par les trois animaux de glace. Il y avait tellement de personnes que je pouvais, que je voulais, aider. Mais une seule me vint en tête et m'obsédait depuis le début de mon vol non désiré.

"Eileen, il faut qu'on retrouve Eileen. J'espère qu'elle est saine et sauve sinon ses parents vont me tuer. Viens, on part à sa recherche."

J'attrapai la main de ma collègue et amie et je l'entraînai en direction de la grande roue et du local technique de l'attraction.

[i]Moi qui avait pensé qu’il aurait une soirée mémorablement calme, mais pas mémorable à ce point, arriver sur place ce fut la cohue, des gens couraient dans tous les sens, hurlaient, j’avais aider une mère à reprendre son fils dans ses bras afin de fuir. J’avais moi-même fui un ours de glace qui se prenait pour un taureau enragé et quand finalement je trouve mon meilleur ami, il fout une baffe de couvercle de poubelle à un aigle tout aussi glacé. Je ne comprenais rien de ce qui arrivait, mais le soulagement de voir Carwyn sain et sauf, enfin en un morceau, fut si grand que je l'embrassais juste avant de nous débarrasser de ce foutu ours, quel cliché que je fais, digne d’un conte de fée. Je m’excuse, lui dit que finalement il n’a plus besoin de sortir s’il ne le veut pas et sa réponse me fait rire, malgré tout ce qui vient d’arriver, il ne regrette rien et surtout avec ce que je viens de faire, on est pas demi-dieu pour rien après tout.

Ouais bien on est ce qu’on est.

Réponse vague, mais je ne peux pas dire à voix haute ce que nous sommes, pas dans une telle cohue en plein central park, des plans que le BEM soit tout proche et qu’on se fasse prendre, non pas question, de toute façon je sais qu’il me comprend. À son tour, il m’embrasse, surpris, je le suis, content également, notre relation est tellement compliqué tout en état si simple, on agit tout simplement, on a envie, on va voir l’autre aucune question simplement ce qu’on ressens, j’aime beaucoup et en même temps je ne saurais l’expliquer. Un câlin, je passe ma main dans ses cheveux tout en regardant autour, trois statues de glace ne prennent pas vie comme ça, il devait y avoir une explication pour ce désastre et Carwyn était blessé, il fallait en finir au plus vite.

Comment est-ce que..

Tout en posant la question, je pris mon foulard et le passa sur son épaule, en croix par son torse, au moins cela arrêtera un peu le sang, le temps qu’on le recou.

Le gorille était désormais totalement incapable de causer du tort, ce qui constituait une situation flagrante. Et par une surprise encore plus grande, c’est Emilia qui était à l’origine de ce miracle salvateur. Hay restait sans voix. Bien sûr, il aurait pu s’approcher pour féliciter la jeune femme, mais évidemment, son esprit était attiré par autre chose. Immédiatement, les poils de son corps se dressèrent, provoquant en lui une sensation extrêmement désagréable. Son instinct lui laissait entendre qu’un autre malheur possible se profilait, bien plus redoutable qu’une attaque d’oiseau gelé ou d’ours mal dégrossi.

La tension était à son comble dans l’air, et Hay tentait désespérément de comprendre les signes qui se manifestaient autour de lui. Soudain, un grincement sourd résonna, suivi d’un autre, attirant son regard inquiet vers la grande roue. Ce qu’il vit alors lui glaça le sang : un premier câble se détachait lentement, menaçant l’équilibre déjà précaire de la structure. La panique s’empara de lui alors qu’il prenait conscience des conséquences désastreuses d’un tel incident. La sécurité des personnes à bord de la grande roue était gravement compromise. Les cris d’effroi et les pleurs se mêlaient, créant une atmosphère angoissante. Cependant, l’angoisse atteignit son paroxysme lorsque le demi-dieu Eileen, d’une apparence si fragile, apparut à la vue de tous, sortant de l’espace confiné à l’intérieur de la grande roue, désormais dangereusement instable.

Hay sentit une boule d’appréhension se former dans son estomac. Il devait agir rapidement pour sauver sa fille et les autres passagers pris au piège. Ignorant le danger imminent, il se précipita vers la petite, son amour et sa préoccupation pour sa sécurité remplissant ses pensées.

«— Mon amour, il faut partir rapidement pour te mettre en sécurité ! » murmura-t-il avec urgence à sa fille. Il chercha des yeux quelqu’un qui pourrait les aider et remarqua une femme aux dents acérées et aux griffes menaçantes. Un frisson d’effroi parcourut son corps. Cette créature était étonnamment semblable à celle qu’il avait été contraint de tuer quelques années auparavant aux Maldives. Il savait qu’elle n’était pas une option sûre, contrairement à l’homme qui passa devant eux.

« — Hé, vous ! » lança-t-il en s’adressant à Darren White, un homme qui semblait à la fois solide et fiable. « — Protégez-la ! » Hay ne lui laissa pas le temps de répondre et se précipita de nouveau vers la grande roue, déterminé à éviter un drame imminent.

Tout s’était enchaîné rapidement, bien trop vite pour que je puisse en saisir toute l’ampleur. J’aurais pu me retrouver assis au cinéma, devant le dernier film d’action à la mode, et cela aurait été la même chose. Cependant, je ne me trouvais pas devant l’imposant écran de cinéma, mais face à une réalité bien tangible.

Dans cette réalité, les événements se sont déroulés avec une rapidité déconcertante, m’emportant dans un tourbillon d’émotions. Chaque instant était chargé d’une intensité qui aurait pu rivaliser avec les scènes les plus palpitantes du cinéma. Mais, contrairement à Jason Statham, je n’avais pas ses talents hors du commun. Je devais donc essayer de rationaliser la situation. Malheureusement, mes efforts n’avaient pas suffi à vaincre l’adversaire, même s’il s’agissait d’un simple oiseau gelé. Si seulement j’avais pu y parvenir.

Cependant, dès que j’ai cessé de chercher des explications rationnelles, la douleur provenant de ma poitrine blessée m’a rappelé à la réalité que j’essayais de maintenir à distance. C’est à ce moment-là qu’une adolescente dotée de pouvoirs spéciaux et d’un héritage semi-divin, dont j’étais cruellement dépourvu, est intervenue pour me sauver. La blessure me brûlait, comme une égratignure qui ne ressemble en rien à un petit bobo soigné avec du mercurochrome. Cependant, je pourrais me vanter d’avoir une cicatrice de guerre.

Malgré tout, au-delà de cette histoire de cicatrices, toute mon attention était focalisée sur les autres, sur ceux et celles qui ne peuvent se défendre contre ces créatures de glace. Mon esprit se tournait naturellement vers mon intrépide amie Callie, qui ne manquerait certainement pas de capturer quelques clichés sensationnels de cette situation. Et mes pensées se tournaient également vers Lici, une créature mythologique qui, malgré son statut, ne pouvait se défendre de la meilleure des façons.

« — Bordel de merde ! » m’échappai-je, réalisant que je ne pouvais me résoudre à rester les bras croisés. « — Lici ! » lançai-je, espérant que l’évocation de son nom suffirait. Je m’apprêtais donc à me lancer corps et âme dans cette nouvelle quête, mais c’était sans compter sur le destin, qui avait décidé de me confronter à ce demi-dieu cogneur que j’avais rencontré lors de cette mémorable soirée au musée.

« — Vous ? » laissai-je échapper, feignant la surprise, avant qu’il ne me confie un petit être innocent entre les mains. « — Quoi ? Attendez ! » Il voulait que je la protège, moi.

La situation prenait une tournure encore plus complexe. Me voilà maintenant responsable de la protection de cette créature vulnérable.

  
Depuis plus d'une heure, à la Novum Olympum, le sommeil de Chiron était perturbé. Un drôle de pressentiment l'habitait. Le centaure se leva et se dirigea silencieusement vers son bureau. Là, il remarqua que le coffret était vide. Les voleurs n'avaient même pas pris la peine de le ranger. À cet instant, il sut que quelque chose de grave se produisait. Se dépêchant, il croisa un Custos du nom de Donatias, fils de Chronos. Ensemble, ils réveillèrent Wildia, une Magister et fille de Mercure, qui les conduisit à Central Park en un temps record grâce à son don hérité de son père.

Sous leurs yeux, l'endroit qui se voulait à l'origine festif ressemblait à un véritable champ de bataille.

"Le Bureau ?" demanda Donatias.

Chiron secoua la tête de gauche à droite avant d'indiquer du menton les trois jeunes qui se disputaient le collier, brillant de toute sa puissance au-dessus de la tête du demi-dieu de quinze ans qui tentait d'empêcher son comparse de s'en emparer. Ils étaient tous les trois un peu ramollis et sonnés, à l'instar de leurs avatars de glace qui, eux, étaient désormais immobilisés.

Chiron fit un signe au Custos qui, utilisant son pouvoir divin, ralentit le temps à tel point qu'il semblait figé. Seuls les nouveaux arrivants semblaient avoir échappé à cet étrange sortilège. Chiron prit le temps d'observer attentivement la situation qui se déroulait.

"Ils sont devenus de plus en plus inconscients", lâcha-t-il en s'approchant des trois jeunes demi-dieux qui détenaient le fameux collier.

" Attention ! " s'exclama Wildia en désignant la grande roue.

En effet, avant d'être efficacement neutralisé, le gorille s'en était pris à la grande roue dont certains passagers étaient encore présents dans les nacelles du haut. L'attraction était à présent penchée et sur le point de tomber.
Le collier, conscient de ce qui se tramait, brilla intensément, mais se retrouva malgré lui sous le sabot de Chiron. Celui-ci marmonna une formule mystérieuse qui sembla désactiver le bijou. Aussitôt, toutes les créatures disparurent dans un épais nuage de vapeur d'eau et les objets redevinrent inanimés. La grande roue revint à sa position initiale.

" Que faisons-nous maintenant, monsieur ?" demanda Wildia.

Le centaure grimaça en se penchant pour ramasser le bijou qu'il prit entre ses mains.

"Utilisons les pouvoirs de Somnus à bon escient, ils peuvent s'avérer très utiles."

Il approcha le bijou de sa bouche et souffla dessus. Une fois de plus, le collier se mit à briller intensément. Chiron murmura une nouvelle locution latine et presque immédiatement, la lueur chaude du bijou se transforma en une lueur froide. Ensuite, il s'éleva dans les airs et créa un imposant dôme qui entoura les lieux.

"Les mortels n'auront aucun souvenir de ce qui vient de se passer", déclara-t-il d’une voix presque solennelle.

"Et les autres ?" questionna le jeune Donatias.

"Ils n'auront pas cette chance."

Wildia contacta ses comparses demi-dieux de la brigade des pompiers de New York afin qu'ils viennent porter secours et confirmer la version de Chiron.

 Le centaure se dirigea vers ce qui faisait office d'estrade sous les regards intrigués. Puis il fit signe à Donatias de rendre au temps sa vitesse normale.

"S'il vous plait! lança-t-il pour attirer l'attention.  De toute évidence nous venons d'être victime d'un violent tremblement de terre."

La sirène des secours retentit alors et plusieurs camions de pompiers et ambulances arrivèrent afin de prendre en charge les blessés.

Consigne :
- Ceci est le dernier tour, vous pouvez donc faire part des réactions et ressentis de vos personnages sur ce qu'ils ont vécu et ce dont ils se rappellent, suivant leur espèce.
- Comme toujours, tenez compte des posts des autres.
- Le post restera ouvert une semaine.
- Merci infiniment pour votre participation, nous espérons que vous vous êtes amusés.

  
Raban ne comprenait pas pourquoi j’avais choisi de le surnommer Sunshine, au-delà de la référence évidente à son père. Il ne voyait pas que dans le brouillard des émotions tumultueuses des gens, quelqu’un de calme et de compréhensif comme lui était un véritable rayon de soleil. Il était venu me trouver à mon arrivée au camp, tant d’années auparavant. Je sortais à peine de mon séjour en hôpital psychiatrique à l’époque et j’avais encore du mal à me laisser approcher. Il avait su trouver les mots pour m’apaiser et notre amitié était née comme ça.

À présent, dans cette fête foraine qui ressemblait plus à un champ de bataille, j’étais dans les bras de Raban et je me sentais en sécurité. J’avais mal, je saignais, mais je me sentais en sécurité. Le peintre me fit un bandage de fortune, s’interrogeant sur la raison de tout ce désordre. Je devais bien avouer que je me posais la question aussi. Qu’est-ce qui avait pu provoquer tout ça ? Un demi-dieu ayant perdu le contrôle, comme au Guggenheim ? Un objet divin tombé entre de mauvaises mains ? Si c’était la seconde option, quel objet était tombé entre quelles mains ?

« - Je ne sais pas. Un moment, j’étais en train de gagner une grosse peluche au chamboule-tout, et l’instant suivant, il y avait une panique et des objets qui volent, puis les statues qui s’animent. J’étais content d’avoir mon collier, les paniques et les mouvements de foule, ça peut être très très dur pour moi. »

Je posai une main sur son épaule et le regardai avec tendresse, malgré la fatigue qui commençait à poindre. Je le laissai prendre soin de moi, tandis que je regardai autour de nous. Mes yeux s’écarquillèrent en voyant la grande roue se mettre à vaciller, mais soudain tout rentra dans l’ordre. Comme en un claquement de doigts. Je secouai la tête, me demandant si j’avais halluciné.

Mais une voix attira mon attention. Chiron. Evidemment. Qui d’autre ? Il annonça à la volée qu’un tremblement de terre avait secoué la fête.

« - Le tremblement de terre, il avait de méchantes serres… » murmurai-je à Raban, tentant de faire de l’humoeur.

Un homme s'était précipité vers moi pour récupérer la petite chose qui semblait délicieuse. Je compris que c'était son père, j'avais senti l'odeur de son sang de demi-dieu. Sûrement qu'il s'était blessé quelque part à cause des créatures de glace. Mais l'odeur de son sang était bien plus appétissante que celle du sang de sa fille qui semblait plus dilué. Heureusement, il s'était éloigné. J'avais mal partout, j'étais désorientée et je cherchais Darren sans savoir par où commencer. Tout était chaotique autour de moi et j'avais cet horrible sentiment de déjà-vu, avec ce qui s'était passé sur mon île , quand j'avais tout perdu, y compris ma liberté et mes ailes.

- Darren ! appelai-je encore mollement.

J'essayais avancer pour le trouver, j'essayais de me fier à mon odorat mais tout se mélangeait. Quand enfin je l'aperçus, il avait la petite quart-déesse dans les bras. Avait-il changé d'avis et me gardait-il un repas au chaud ? Non, c'était sûrement autre chose. J'avançai vers lui péniblement, et à peine étais-je arrivée à sa hauteur que tout sembla rentrer dans l'ordre, les créature étaient toutes hors d'état de nuire, et soudain un centaure se mit à nous parler, entouré de deux demi-dieux. Qui était-ce ? Et que racontait-il ? Ce n'était pas du tout ce qui s'était produit.
Je vis alors une femme débouler sur nous et arracher le petit festin des bras de Darren. Son visage... Je n'eus rien le temps de dire mais je venais de la reconnaître. Mon visage s'assombrit. J'aurais voulu la tuer, elle et sa fille d'ailleurs, mais je n'eus rien le temps de dire et je n'étais pas en état. Mais voir cette personne qui avait contribué à mon malheur me fit me sentir très mal. Je regardai Darren, les yeux pleins de larmes.

- On peut rentrer à la grotte s'il te plaît ?

Tamara ne pouvait laisser cette fille inconsciente sans défense, mais d'un autre côté, son instinct de mère lui disait d'aller chercher sa fille au plus vite. Faisant fi des douleurs dans son corps elle alla auprès de la jeune femme évanouie et lui mit une paire de gifles pour l'aider à reprendre conscience. En parallèle, les bruits terrifiants émis par les créatures et leurs exactions cessèrent, signe que le danger était vaincu. Redressant la tête, l'agent de terrain constata qu'en effet, ils n'étaient plus là.
Elle attendit quelques secondes que la demoiselle reprenne conscience avant de se relever, tremblante.

- Ne bougez pas, ok ? Les secours vont arriver.

Et en effet, les sirènes ne tardèrent pas à se faire entendre. Lorsqu'elle sortit du bosquet de sapins, elle aperçut enfin Eileen dans les bras d'un homme qu'elle ne connaissait pas. Elle s'approcha aussi vite que possible avant de voir un femme clairement d'origine mythologique se positionner auprès de l'homme. Ses dents et ses griffes ne laissaient pas place au doute et elle était sûrement dangereuse. Tam se mit à courir comme elle le pouvait et arracha des bras de l'homme sa fille qui s'exclama de joie en la voyant. Sans mot dire, elle s'éloigna avant que le centaure ne prenne la parole. Serrant sa fille dans ses bras elle n'écouta que d'une oreille absente. Le fameux Chiron... Haytham parlait un peu trop de lui, mais Tam ne redoutait qu'une chose c'est que qu'il prenne un jour sa fille pour la faire étudier dans son camp de demi-dieux.
Un tremblement de terre alors ? Waow elle avait dû prendre un sacré coup sur la tête celle ne s'en souvenait même pas. Elle essaya de se dissimuler aux yeux de sa boss pour ne pas qu'elle l'a voit avec la petite qui racontait avec ses mots ce qu'elle avait vu.

- On va chercher papa, ok ?

Voyant un camion d'ambulance arriver, elle alla leur donner la position de la jeune femme qui avait perdu connaissance à côté d'elle. Ils essayèrent bien de proposer à Tamara de la prendre en charge mais elle les envoya chier en bonne et due forme comme elle savait si bien le faire.
Arrivée hors du parc, elle sortit enfin son téléphone pour envoyer un message à Hay, pour signifier qu'elle avait Eileen et la position où elles se trouvaient, à l'abri des regards.

Comment en suis-je arrivé là ? Tout se brouillait dans ma tête, comme les souvenirs flous d’une soirée trop arrosée. Et ma gueule de bois était d’une intensité dévastatrice, capable de me désorienter complètement. Quoi qu’il en soit, j’avais dans mes bras une adorable petite fille. Ses boucles brunes encadraient son visage angélique, illuminé par des yeux étincelants de curiosité. Cependant, ce qui me perturbait profondément était la présence de l’homme qui semblait son père. Je l’avais déjà croisé lors de cette soirée folle au musée. Il maniait le bouclier avec une dextérité presque comparable à celle de Captain America lui-même. Mais en plus d’être un demi-dieu, il avait cette aura indéniable qui empêchait quiconque de lui dire « non », surtout lorsqu’il s’agissait de jouer les baby-sitters. Et c’est exactement ce que je m’apprêtais à faire alors qu’il s’en allait déjà défendre la veuve et l’orphelin, ou du moins affronter ces créatures glacées qui semblaient tout droit sorties d’un film à gros budget.

« — Tu as un prénom au moins ? », demandai-je à la petite, dont la bouille innocente laissait présager une réponse pleine de tendresse et de surprise. « Eileen », me fit-elle entendre avec candeur, avant que la surprise ne m’assaille. En effet, Lici venait enfin d’apparaître, ce qui m’enleva un poids considérable. Le sourire m’envahit aussitôt, et j’aurais presque pu la serrer dans mes bras si je n’avais pas eu la petite Eileen et cette imposante griffure sur le torse. Tiens, d’ailleurs, la douleur commençait à se faire ressentir, mais par fierté, je préférais ne rien laisser paraître. D’autre part, d’où venait cette imposante griffure ?

« — Lici ! » Je l’inspectai du regard, histoire de m’assurer qu’elle allait bien, sans en avoir la moindre certitude. « — Je joue les baby-sitters, mais ça ne va pas durer. »

Au loin, sur un semblant de pupitre, un homme semblait pourvu de plus d’informations. De sa voix grave, il nous fit entendre que nous venions de vivre un tremblement de terre puissant, assez pour tout retourner sur son passage. C’était donc ça. Pourtant, je n’en avais aucun souvenir, du moins, je crois.

Une femme brune se détacha de la foule. Son visage m’était étrangement familier. « — Merde ! », lâchai-je lorsque ma mémoire cessa enfin d’être défaillante. Effectivement, il y avait de quoi avoir peur. Cette femme était une agente de terrain, je l’avais croisée au cours de mon immersion dans les locaux du BEM. Elle m’arracha presque la gamine des mains et je compris, à ma plus grande surprise, qu’il était très probable qu’elle soit la mère de la petite. D’ailleurs, ma théorie se confirma presque aussitôt lorsqu’elle fit entendre au petit ange qu’elles devaient s’en aller retrouver le fameux père.

Mon regard s’attarda donc sur Lici qui venait de croiser le regard de l’agent furibond. Et je compris, après coup, qu’il s’était probablement passé quelque chose entre elles. Lici semblait crispée, presque paralysée. « — Hey ma belle ! » Je me rapprochai prudemment, assez pour passer une main bienveillante sur son épaule. Elle avait les larmes aux yeux et me suppliait de partir d’ici. Son regard trahissait la peur et l’urgence.

« — Ok, on va rentrer d’accord ! » Je l’entraînai hors de la foule, grimaçant légèrement à chaque mouvement, ma blessure devenant de plus en plus douloureuse. Je serrai doucement sa main dans la mienne pour la rassurer alors que nous nous éloignions de la scène chaotique. « — Il faut que j’arrive à savoir si Callie va bien. »

Je dégainai donc mon portable, mes doigts tremblant légèrement d’appréhension, et tentai d’appeler ma nouvelle recrue. La tension montait en moi alors que j’attendais désespérément une réponse de l’autre côté de la ligne. Les secondes semblaient interminables, tandis que nous nous frayions un chemin à travers les rues animées.