Chapitre 1 : Des cris dans la tempête
Cela débuta lors d’une nuit orageuse. Le ciel était aussi noir que de l’encre, le vent soufflait si fort qu’on redoutait un typhon. La pluie tombait en cascade. L’allée du parc était à peine éclairée par les lampadaires, ces lumières artificielles qui bataillaient contre les ténèbres de Nox. Clapotant dans les flaques d’eau glacée sur les vielles dalles, un couple qui cherchait à résister à l’intempérie, se protégeant avec les manches de leur manteau ou leur sac contre le vent et l’eau qui se jetaient sur eux. Ces quelques mètres qui les séparaient de leur véhicule à la sortie du parc, semblaient s’être rallongés en kilomètres dans cette tempête.
Soudain, la femme s’arrêta. Son regard se perdit dans l’obscurité entre les arbres. Son mari la remarqua juste à temps, il s’arrêta aussi, étonner du comportement de sa femme. Il l’appelle, haussant la voix pour se faire entendre par-dessus les hurlements du vent et de la pluie. Mais elle ne semblait pas l’écouter. Elle était comme hypnotisée, quittant la sécurité de l’allée pour s’enfoncer dans l’espace vert. Surprit, son époux, s’élança à sa poursuite, l’appelant sans avoir de réponse. Le chemin était difficile, l’herbe trempée fouillée tout le bas de son pantalon, l’eau passait à travers ses chaussures lui offrant une sensation désagréable. Puis enfin, il la retrouva. Sous une espèce de Saule pleureur, la femme se tenait là, comme en admiration devant une statue grise.
La sculpture était humanoïde, la figure dans l’ombre ne permettait pas de savoir si c’était une femme ou un homme représentait. Elle avait les bras joints, tenant quelque chose dans ses creux et le mari découvrit presque médusé la chose que la statue berçait de ses bras de granite.
Un enfant oui, un bébé de quelques mois au moins, qui pleurait à plein poumon. C’étaient ses cris qui ont alerté son épouse. Le maris fut choqué que sa femme eut put entendre les pleures du nourrissons dans tout ce vacarmes. Si le visage de la femme fut trempé par la pluie, ce sont ses larmes de joie qui mouillaient davantage ses joues. De ses mains délicates, elle arracha l’enfant des bras de la statue pour protégé le nourrisson sous son manteau. Un bébé abandonné dans ses langes, n'ayant ni note, rien laissée pour l’identifier, mise à part cette étrange pierre avec un symbole gravé dessus inconnu. Le couple se mit d’accord d’aller voir la police pour les prévenir de cet ignoble abandon. Mais l’homme voyait au visage de sa femme qu’elle s’était déjà amourachée de cette petite fille.
Chapitre 2 : La fille des airs
L’enfance d’Alejandra ne fut pas malheureuse. Elle ne manquait de rien, bénéficiant de tout l’amour que ses deux parents avaient à lui offrir dans cette ville de Santa Fe au Nouveau-Mexique. Adoptée, elle ne le sut qu’à ses sept ans. La mère voulait qu’elle se sente comme leur vraie fille. Mais le père ne voulait rien cacher. L’enfant fut surpris, mais comprenait, se montrant reconnaissante pour ses deux parents de l’avoir sauvée cette nuit d’orage. Mais elle devenait de plus en plus curieuse sur ses origines. Lors de son dixième anniversaire, ses parents lui montrèrent l’étrange pierre qu’ils ont trouvés sur elle, avec ce symbole inconnu que personne ne pouvait interpréter. Alejandra la garda donc avec elle, pensant qu’elle lui porterait chance et des réponses un jour.
Son enfance fut plutôt classique. La jeune fille possédait un certain charisme qui imposait le respect aux autres enfants du quartier. Elle n’hésitait pas à se mesurer à ceux paraissant plus fort qu’elle pour protégé les plus faible. Mais elle possédait aussi des aptitudes incroyables. Au sport, surtout, elle était plus rapide et plus forte que ses camarades provoquant bien des jalousies. Ce n’était en rien significative, mais ses parents ont commencé à s’inquiéter quand des changements physiques se sont opérés chez elles. Cela a commencé par des tâches sur sa peau. Aucun médecin n’arrivait à identifier ce que cela pouvait être. Puis un jour, lors d’une ballade en famille avec des amis, une paire d’ailes était apparu dans son dos, la faisant planer et chuter avant de disparaître.
Elle rapporta à ses parents ce qui venait de lui arriver, mais ces derniers crurent en l’imagination débordante d’un enfant. Ceci-dit le phénomène se reproduisait devant eux. Hélas, seule la fillette pouvait voir ses propres ailes, alors que père et mère virent leur enfant planer, s’agiter dans les airs et s’écraser. Ses parents ont gardé cela secret, tout en cherchant des explications et de l’aide ailleurs sans jamais rien trouver. Ils sont passés par plusieurs médecins et experts, et même un prêtre, pensant leur fille possédée à un moment. Jusqu’à ce qu’un jour, un homme se présenta à leur porte. Il était grand, mince, portant un long manteau et un chapeau feutré. Sa barbe rousse était négligée et Alejandra aurait juré avoir vu des oreilles en forme de tubes et des cornes retournées, mais petites sous son couvre-chef.
L’homme se présenta comme un contact d’un des médecins consultés par le père et étant experts dans les « anomalies » que connaissait Alejandra. Il travaillait dans un camp où les enfants comme elle vivaient et recevaient l’aide nécessaire. Il l’avait si bien vendu que ses parents acceptèrent après l’intervention du médecin qu’elle se rende dans ce camp à New-York.
Sur le chemin, l’homme au chapeau feutré expliqua peu à peu la véritable raison de ce camp. Un lieu unique où les enfants comme elles étaient des demi-dieux issus de l’union d’un dieu romain et d’un mortel. Ne le croyant pas, l’homme dévoila sa véritable nature, celle d’un homme recouvert de duvet, aux petites cornes et oreilles de chèvres, un faune qui guidait les enfants comme elle. Après deux autres petites démonstrations, il finissait par la convaincre et donc lui expliquer également que le cas d’Alejandra était unique, mais que cette histoire d’ailes devait la relier à un dieu boréal ou uranien.
Chapitre 3 : La vie au camp
Le camp des sang-mêlé était un endroit à la fois plaisant et intimidant. C’était comme rentrer dans un monde de rêve, entouré de jeunes de son âge, entraîner à devenir des héros affrontant des monstres. Alejandra s’y voyait, elle s’imaginait comme une sorte de super-héroïne déguisée, portant une belle armure et portant un pseudo comme Angel ou quelque chose ainsi. Dans ce camp, elle apprit tout ce dont elle avait besoin de savoir sur les mythes et les dieux. S’entraîna pour devenir une guerrière. Elle était douée avec des doubles épées. Ainsi qu’à utiliser son don avec les ailes arrivant à les faire apparaître peu à peu à volonté.
Pour ce qui était du sociale, c’était mieux qu’une colonie de vacances. Bien sûr, elle connut quelques frictions avec d’autres, comme tous les enfants. Mais arrivaient à se faire plusieurs amis, tant avec les demi-dieux que les créatures travaillant au camp. Sa nouvelle vie ne lui déplaisait pas, mais c’était dur de garder tout cela caché à sa famille, devant dissimuler de nombreuses choses par un travestissement de la vérité.
Du côté de la direction, on s’interrogeait à son sujet. Surtout pour savoir de qui elle était la fille. Aucun dieu ne l’avait reconnu jusque-là. Zéphyr ? Cupidon ? Victoria peut-être. Et qu’elles étaient ces étranges taches qui avec le temps augmentaient et parfois grossissaient ? Alejandra voudrait bien le savoir aussi, curieuse de ses origines et ne supportant plus d’être ignoré par ce père ou cette mère comme si elle avait honte d’elle. Mais elle se consola dans ses premières missions, avec ses amis et surtout… Avec son premier amour. Yvan, un immigré russe fils de Mars qui admirait la force et les compétences de la jeune fille.
Sa vie au camp ne lui déplaisait pas, même si le siens lui manquaient. L’Eté était attendu avec impatience pour retourner les voir et profiter de leurs présences avant de revenir au camp et ainsi de suite.
Avec Yvan, ils étaient le soleil et la lune. Le garçon rêvait de grandeur, d’accomplir des choses incroyables comme mener des batailles ou vaincre de puissants adversaire pour rentrer dans la légende. Alors qu’Alejandra hésitait avec une vie plus calme, mais avec son envie de jouer les supers héroïnes, ils trouvaient un accord pour concorder leur projet respectif.
Chapitre 4 : Le monstre de la nuit
Cette nuit fut annoncée par des cris. « On nous attaque ! Un monstre est entré ! » Ceux avertis courraient leur arme à la main. Yvan était un des premiers à venir voir ce qu’il se passait avec son glaive. Une des pensionnaires disait affoler qu’une créature s’était introduite dans le camp près du dortoir où se trouvait Alejandra. Inquiet pour celle qu’il aimait, le jeune russe fonçait à la rencontre du monstre pour découvrir sur les lieux trois statues d’enfant terrifié.
Dans la pénombre, il entendit des pleurs d’une femme accompagnés de sifflements dans le coin de la salle sombre. Arme en main, le fils de Mars approchait prudemment, se tenant prêt à frapper quand la créature lui parla, suppliant de ne rien faire. Yvan finissait par reconnaître cette voix et avait du mal à croire qu’il s’agissait de sa douce Alejandra. Il ne comprenait pas, elle non plus. Elle restait dans le noir pour ne pas lui faire de mal, expliquant que le soir, elle se sentait vraiment mal et que durant la nuit, la douleur l’avait prise avant de finir ainsi.
Yvan était partagé entre la compassion envers son amour et ce devoir d’enfant divin envers les créatures dangereuses. Il était partagé, mais ne voulut faire aucun mal à la jeune femme. Attrapant une couverture, il recouvrit la créature sans croiser son regard pour l’emmener vers les responsables voir s’ils auraient une solution ou au mieux des explications. Tout ce qu’on découvrit, c’était qu’elle fut fille ou descendante de gorgone. Ce qui expliquerait l’étrange symbole sur sa pierre. Que la transformation a prit du temps, mais que cette nuit, sans savoir pourquoi, elle fut brutalement achevée. Garder Alejandra était trop dangereux, surtout qu’elle ne contrôlait pas ses nouveaux pouvoirs, mais s’en débarrasser n’était pas une solution non plus, du moins pour tout le monde.
Yvan ne supportait plus cette situation, il sentait que quoi qu’il décide de faire, cela aurait des répercussions sur le bel avenir qu’il s’était imaginé. Alors, il aida Alejandra à s’enfuir. Elle voulait partir aussi, ne plus faire de mal à ses amis, mais elle aurait aimé que son jeune amour l’accompagne, ce qu’il refusa, disant que c’était mieux qu’ils se séparent, car leur avenir commun devenait impossible. En larme, mais compréhensible, Alejandra partie.
Chapitre 5 : Une nouvelle vie
Alejandra vécus dans les rues de New-York. Une femme, une enfant surtout, isolée et perdue dans la Grandville. Elle était tentée de rentrer chez elle, mais avait peur de tuer par accident ses parents aimants. La brume au moins cachés sa nouvelle apparence qu’elle redécouvrit à travers une vitre ou une flaque. Une femme à la peau recouverte d’écailles vertes, de grands yeux jaunes. Ses longs cheveux noirs se sont entortillés pour devenirs des serpents qui dansaient autour de sa tête, et ses ongles ressemblaient à des griffes. Quant aux ailes, elles apparaissaient quelques fois dans son dos, semblant venir à volontés. Voilà ce qu’elle était devenue, un monstre.
Pour survivre, elle vivait cachée dans des bâtiments abandonnés, ou en construction. Volées de quoi manger ou se vêtir. Les jours, elle cherchait de quoi se substanter, l’estomac qui la tiraillait, l’odeur alléchante d’un hot-dog dans un stand qui tourmentait son estomac comme les pommes qui narguaient Tantale. Et la nuit, c’était la lutte contre le froid, le vent. Sans compter qu’il n’y avait pas que les marginaux qui hantaient ses refuges, mais des créatures dangereuses. Elle se souvenait au début avoir croisé une sorte de chimère qui vivait près des égouts et la terrifiait. Mais maintenant, les quelques créatures qu’elle croisait semblés la craindre avec les jours qui passent.
Pétrifié, cela lui arrivait. Mais par erreur… Ou pas. Elle se souviendra toujours de cet homme à moitié fou et belliqueux qui tentait dans la crasse de la forcer avec un couteau et qui, pendant la lutte, s’était changée.
Durant ses premiers mois, Alejandra fut prise dans un affreux doute, ne sachant plus trop ce qu’elle voulait. Aidez les autres, protégés, les plus faibles furent toujours ses principes, mais là, c’était comme si la tentation de devenir pleinement une gorgone s’agrandissait, devenir un monstre haineux de l’humanité. Ce qui l’aida à choisir fut cette soirée où une famille qui sortait d’un cinéma fut agressée par une bande de voyous. Voulant secourir, ou bien juste le besoin de se défouler, Alejandra mit en pièces les agresseurs. L’enfant de la famille qui ne voyait pas très bien Alejandra s’était écrié « Super ! Une héroïne nous a sauvées ! »
Depuis ce jour, Alejandra s’entraîna pour devenir plus forte, ne plus laissé ce « don » la dominé, mais que ce soit elle qui le contrôle. Elle s’exila un temps en campagne pour ça et les résultats ont fini par porter leurs fruits après plusieurs années. Bien que la brume puisse éviter quelques fois que quelqu’un finisse pétrifié par exemple, elle découvrit qu’elle pouvait aussi décider de changer quelqu’un en pierre ou non. Mais elle voulait faire plus, ne pas s’arrêta là.
Voulant devenir le genre de femme qu’elle a toujours rêvé d’être, Alejandra rentra dans l’Académie de Police où elle travailla dur pour obtenir ses mentions. Sa vie changeait pleinement et elle était heureuse de se voir maîtresse de son destin en arrivant à aller là où elle voulait. Ses années dans l’académie ne furent pas évidentes, beaucoup d’obstacles, mais cela la motiva as se surpasser et devenir majeur de sa promotion. Ainsi diplômée, elle put rejoindre un poste de Police dans New-York où allait s’écrire un nouveau chapitre de sa vie.