Art mightbe divine as they say (Emilia ft Raban)

J'étais du genre à m'intéresser à beaucoup d'arts différents, être plutôt éclectique à ce qu'on me disait. Disons que l'art en général avait toujours été un moyen de me ressourcer et à me canaliser aussi dans cette presque hyper activité qui me caractérisait et me faisait un peu aller dans tous les sens. Les deux éléments qui m'aidaient à calmer étaient le sport et l'art. Musique, films, théâtre, peinture et encore d'autres. Parfois je combinais même en courant avec de la musique dans les oreilles, le top du top pour moi. Avec mon métier de sage-femme, je ne pouvais pas participer à l'effervescence culturelle de New York comme je l'aurais aimé mais je grapillais ce que je pouvais quand je le pouvais. Et j'avais eu la chance de ne pas travailler pour cette exposition d'un peintre dont j'avais entendu parler et le peu que j'avais pu en voir me plaisait beaucoup. Son style avait quelque chose de touchant à mes yeux, et même plus que ça, ses toiles avaient quelque chose de carrément captivant, étrangement.

Comme à mon habitude, j'avais commencé ma journée par un petit footing dans mon quartier que j'aimais tant, à la fois pour son côté majoritairement hispanique et à la fois un quartier dans lequel les personnes LGBT y étaient mieux traitées en général. C'est autant ma session de sport que c'est une balade dans mon voisinage et la possibilité de voir quelques voisins, même une seconde, se sentir faire partie de cette communauté de cette partie de la ville. Après une bonne douche, je m'apprêtai un minimum avec élégance, une petite session de maquillage pour souligner mes traits en légèreté, et une robe multicolore et un peu excentrique je dois dire. J'aime quand il y a de la couleur quitte à sortir des codes, ça m'est égal, la vie m'avait appris qu'on me traiterait comme différente quoi qu'il arrive alors autant l'assumer fièrement. En plus de ma tenue un petit sac à main d'un rose pâle pour mes petites affaires personnelles que je fis pendre sur mon épaule et l'instant d'après j'étais partie rejoindre le métro pour me rendre à cette galerie d'art. J'attendais ce moment depuis un certain moment, et donc tout du long du chemin l'anticipation se créait un peu par curiosité de découvrir les toiles de cet artiste en vrai pour la première fois.

C'est avec une petite boule au ventre d'excitation de découverte que j'arrive devant la galerie un grand sourire aux lèvres et avec une attitude très décontractée bien que je ne me sente jamais totalement à mon aise dans des endroits "distingués" de ce genre. Comme si je n'y appartenais pas ou que ma place ne se trouvait pas dans ce genre d'endroit, je ne saurais mieux l'expliquer. Je suivis d'autres personnes qui semblaient présentes dans le même but que le mien et arrivai dans ce grand espace présentant les fameux tableaux que j'espérais voir depuis plusieurs mois maintenant. Je commençai à faire discrètement le tour de plusieurs tableaux en toute discrétion, presque avec la peur de ne passer inaperçue dans un endroit comme celui-ci, peur de ne pas avoir les codes ou de faire une gaffe trahissant ma condition sociale de plus basse extraction que la plupart de ces gens présents. Soudainement, j'aperçus de loin un homme très élégant et très beau qui était entouré de plusieurs personnes avec qui il parlait, il était trop loin pour arriver à discerner son visage mais un élément me frappa, l'aura qu'il dégageait au travers de la Brume et que je pouvais voir, typique des demi-dieux. D'un côté je serais curieuse de pouvoir lui parler et d'un autre côté le courage de faire le pas pour aller vers lui me manque dans la gêne que cet endroit peut susciter en moi. Je décide donc de rester à observer les tableaux en faisant attention à rester au maximum visible de cet homme que je sais qui ne pourra certainement pas raté mon aura arc en ciel si, comme je le pense, il peut voir à travers la Brume. Après un certain temps, j'ai l'impression d'entendre des pas qui se dirige vers moi et venant de derrière moi, j'espère que c'est lui sans savoir exactement car je n'ose pas jeter un coup d'oeil dans la direction des bruits de pas.

@Raban A. Harker