Reunited by the power of pizza (Emilia ft Haytham)

Un nouveau jour se levait sur New York, baignant la ville d’une douce lumière matinale qui enveloppait les gratte-ciels d’une lueur éclatante. Cette atmosphère dynamique et sereine captivait les sens, créant une toile de fond parfaite pour la journée à venir. Les rues commençaient à s’animer peu à peu, avec des passants pressés avançant d’un pas déterminé, tandis que les cafés et les boulangeries exhalent leurs délicieux arômes dans l’air.

Malgré la cacophonie des klaxons et les taxis jaunes toujours aussi audacieux dans leur course effrénée, l’ambiance dans la rue était légère. Les bruits de la ville se mêlaient harmonieusement à une mélodie entraînante qui résonnait dans les oreilles d’Haytham, lui insufflant une énergie positive pour commencer sa journée. Après avoir déposé tendrement Eileen à l’école, il avait décidé de laisser sa voiture derrière lui, conscient que faire face aux embouteillages interminables de New York et à l’agitation frénétique en surface demanderait une patience qu’il ne possédait pas ce jour-là. Ainsi, il se dirigea vers le métro, un monde à part entière où les individualités se mêlaient dans une mosaïque cosmopolite et où les humains croisaient sans le savoir quelques créatures d’une divine engeance.

Haytham entra dans la rame de métro, accueilli par une ambiance familière et animée. L’air était imprégné d’une odeur caractéristique, un subtil mélange de métal, de cuir des sièges et d’une légère touche de parfum des passagers et passagères. Avec précaution, il choisit une place près de la fenêtre, savourant l’avantage de cette position stratégique qui lui offrait une vue dégagée sur les paysages urbains qui défilaient à toute vitesse. Sa stature imposante, son mètre quatre-vingt-onze et sa carrure athlétique le distinguaient des autres voyageurs, le protégeant de toute forme d’agression ou d’indiscrétion.

Le signal sonore retentit brièvement, annonçant le départ imminent du métro. Les portes automatiques se refermèrent avec un léger sifflement, capturant les retardataires qui se hâtaient de monter à bord. À l’intérieur du wagon, une effervescence discrète envahit l’atmosphère. Les murmures des conversations, les éclats de rire fugaces et les douces notes de musique filtrant des écouteurs des passagers se mêlaient harmonieusement. Haytham s’installa, observant avec curiosité les visages aux expressions variées qui l’entouraient. Dans ce microcosme urbain, les êtres humains se mélangeaient aux voyageurs venant de toutes parts, créant une véritable symphonie d’identités et de cultures. Le métro, tel un vaisseau souterrain, les transportait tous vers leurs destinations respectives, tissant des liens éphémères entre des individus venant des quatre coins du monde.

Un autre signal sonore retentit, strident cette fois-ci, annonçant à tous les voyageurs l’arrêt imminent de la rame. Comme une sonnerie d’alerte, il déclencha une agitation soudaine parmi les passagers. Le flot de personnes qui se précipitèrent pour monter dans le métro transforma instantanément l’intérieur du wagon. Les corps se serrèrent, s’entremêlèrent, réduisant considérablement l’espace et le confort des courageux qui avaient choisi de rester debout. Les épaules se frôlaient, les sacs se bousculaient, et une chaleur humide s’installa dans l’air, résultat de cette promiscuité soudaine. Malgré l’inconfort, les voyageurs conservaient leur sang-froid, s’efforçant de trouver leur équilibre précaire tandis que la rame poursuivait son avancée, emportant tout ce petit monde vers de nouvelles aventures urbaines.

Haytham se laissait envelopper par les douces mélodies qui émanaient de ses écouteurs, plongeant son esprit dans une bulle de tranquillité. Les notes envoûtantes s’entremêlaient harmonieusement à ses pensées, lui permettant de passer en revue les tâches qui l’attendaient au restaurant. C’était une habitude quotidienne, un rituel bien établi. Il arrivait toujours en avance pour se préparer, veillant à ce que tout soit en ordre. Dans son esprit, il se voyait déjà parcourir les couloirs du restaurant, inspectant les réserves avec minutie, vérifiant que chaque ingrédient était à sa place. Sa rigueur professionnelle l’incitait à passer en revue la salle avec précision, s’assurant que chaque table était impeccable et prête à accueillir les convives du jour.

Le dernier bip retentit dans la rame, obligeant Haytham à quitter sa place initiale pour se rapprocher de la porte automatique. Les autres passagers, tels des pions se déplaçant sur un échiquier, s’organisaient également pour être prêts à descendre à l’arrivée. Haytham saisit la barre de fer, sentant la texture froide et solide sous ses doigts. Il savait que le prochain freinage pourrait être brusque, un jeu de forces menaçant l’équilibre précaire des voyageurs. La chanson qui accompagnait son voyage toucha à sa fin, laissant un bref silence suspendu dans l’air. D’un geste habile, il appuya du bout du doigt sur son écouteur pour sélectionner une nouvelle mélodie, s’assurant ainsi de conserver la légèreté qui l’habitait.

Il quitta le métro avec agilité, préférant gravir les marches d’escalier plutôt que de s’appuyer sur l’escalator. Pour Haytham, être en forme était une priorité, digne de son héritage en tant que fils de Mars, le dieu de la guerre. La fermeté de ses pas témoignait de sa détermination à rester en pleine forme malgré le passage inéluctable du temps. Chaque marche qu’il franchissait était un défi lancé à l’horloge du temps, une affirmation de sa vitalité et de son énergie. Les signes de l’âge étaient indéniables, mais il refusait de s’y soumettre.

Après avoir rapidement achevé son ascension, Haytham se dirigea vers la rue où se trouvait son restaurant, situé à quelques mètres de là. Ses pas assurés témoignaient de son expérience et de sa familiarité avec ce chemin bien connu. En chemin, il croisa le regard familier de quelques collègues restaurateurs qui le saluèrent chaleureusement, témoignant de l’estime qu’ils lui portaient. Haytham répondit avec un sourire cordial, reconnaissant les liens tissés au fil des mois dans cette communauté de passionnés de la gastronomie.

Arrivé devant l’entrée de son restaurant, Haytham prit un instant pour contempler avec fierté l’enseigne qui arborait le nom de son établissement, le « Vésuvio ». Autrefois, une simple pizzeria appartenant à Gino, qu’il avait fréquentée lorsqu’il était adolescent, le lieu avait maintenant une toute nouvelle allure. Il s’était transformé en un charmant petit restaurant à la décoration moderne et élégante. Les murs en briques apparentes créaient une ambiance chaleureuse et accueillante, tandis que les touches de bois et les éclairages subtils ajoutaient une note d’élégance à l’ensemble. De larges baies vitrées laissaient entrer la lumière naturelle, créant ainsi une atmosphère lumineuse et agréable à l’intérieur. Les tables étaient soigneusement dressées, prêtes à accueillir les convives qui viendraient savourer les délices culinaires préparés par Haytham et son équipe.

Une fois à l’intérieur, Haytham se précipita pour se changer et revêtir sa veste blanche de chef, puis il entreprit de démarrer toutes les tâches nécessaires avant de se faire rejoindre progressivement par son équipe. Peu à peu, l’arôme enivrant des épices et des herbes fraîches se répandit dans la cuisine, enchantant les sens, tandis que la brigade s’affairait. Haytham aimait observer l’effervescence de son équipe, l’harmonie qui régnait au sein de cette petite brigade composée de chefs et de serveurs dévoués.

Le service commençait tranquillement, mais sûrement. Chacun s’affairait à sa tâche. Hay, qui avait une vue imprenable sur la salle depuis l’ouverture près du four à pizza, remarqua une jeune femme entrer et s’installer à une table dans un coin. La familiarité qu’il ressentit en la voyant le poussa à quitter la cuisine et à s’approcher pour saluer la demoiselle.

« — Bonjour ! » Leurs regards se croisèrent, et il la reconnut presque instantanément, cette petite fille qu’il avait accompagnée il y a de nombreuses années. Les souvenirs affluaient tandis qu’Emilia se levait de sa chaise pour prendre le demi-dieu dans ses bras. La surprise de l’étreinte était palpable, mais Haytham ne semblait pas en être offusqué. Il affichait un large sourire en prononçant le prénom de sa protégée « — Emilia ! » Après cet échange chaleureux, elle se rassit, les joues légèrement rougies par l’étreinte inattendue. Hay observa la salle, qui n’était pas encore bondée, et décida alors de s’asseoir en face de la jeune femme, qui avait surmonté la gêne du câlin, et se risqua à lui poser quelques questions.

« — Cela fait bien deux ans, à peu près. Je suis désolé, j’ai peu donné de nouvelles en réalité. Les choses se sont enchaînées si vite depuis que j’ai repris ce restaurant. Il y a eu les travaux et bien d’autres choses encore. Et pour répondre à ta dernière question, figure-toi que cet endroit était l’une des institutions du quartier en matière de pizza. J’y venais quand j’étais plus jeune, quand je m’échappais de la colonie. Et toi, alors, raconte-moi tout. Qu’est-ce que tu deviens ? Cela doit bien faire quinze ans, non ? »

Parfois, le destin s’amuse à mettre sur votre chemin des personnes que vous ne pensiez jamais revoir. Et c’est exactement ce qui se produisit en présence d’Emilia, qu’Haytham avait protégée du BEM il y a plus d’une décennie. « Ça ne me rajeunit pas », pensa-t-il avec légèreté, un sourire nostalgique flottant sur ses lèvres. Le temps avait laissé sa marque sur eux, mais cette rencontre inattendue était une lueur d’espoir dans l’obscurité de leur passé tumultueux.

Les yeux pétillants d’Emilia reflétaient la joie de retrouver celui qui l’avait sauvée autrefois. Une brève accolade, empreinte d’une chaleur familière, les connecta aussitôt. Haytham ne pouvait s’empêcher d’être curieux, son esprit s’éveillant à de nombreuses questions. Il se sentait dépassé par la rapidité de la fille d’Arcus, dont les interrogations fusèrent à une vitesse grand V. Il pouvait voir son esprit avide de réponses, sa soif de connaissances la propulsant dans une quête incessante. Et c’est avec bienveillance qu’il consentit à lui raconter sa vie, ressentant une pointe de regret de ne pas avoir pu lui donner de nouvelles, ni en recevoir de sa part. Cependant, il remarqua que cela ne semblait pas offusquer la jeune femme, bien au contraire. Elle semblait simplement heureuse de les retrouver et de partager ce moment avec lui. Haytham acheva son récit personnel et, naturellement, ressentit le besoin d’en apprendre davantage sur le parcours d’Emilia.

« — Donc tu es devenue sage-femme ? » Haytham était impressionné par ce choix qui sonnait presque comme une vocation pour la demoiselle. Il se souvenait de son tempérament vif et imaginait qu’elle parvenait à gérer la pression de manière admirable. « — De ce que je me souviens, tu avais toujours du tempérament. J’imagine donc que tu fais face à ces défis avec une détermination inébranlable. Et effectivement, je n’ose imaginer à quel point cela doit être fabuleux d’aider à donner la vie. » Son regard se perdait légèrement dans ses pensées, imaginant le miracle de la naissance et l’importance du rôle d’Emilia dans ce processus.

Le demi-dieu ressentait une profonde admiration pour le chemin qu’elle avait choisi, et à sa moindre mesure, se sentait fier d’avoir pu contribuer, en quelque sorte, à tout cela. Il se rappelait clairement le jour où il l’avait protégée du BEM, une menace qui aurait pu changer le cours de sa vie. Savoir qu’Emilia avait surmonté cette épreuve et avait ensuite embrassé une carrière aussi noble que celle de sage-femme, remplissant le monde de nouvelles vies et d’espoir, était une source de satisfaction pour lui.

« — Ah, le pourquoi du comment de ma présence ici. C’est toute une histoire. Mais je vais privilégier la version courte pour ne pas trop t’assommer. En fait, un jour, j’ai fini par me découvrir un réel intérêt pour la cuisine. Ça remonte à cinq ou six ans, lorsque je suis retourné vivre quelque temps à La Nouvelle-Orléans, dans la maison où j’ai grandi, avec ma femme. » Il lui montra presque aussitôt son alliance avant de reprendre son récit. « — Ma mère était la gouvernante de sa famille. Nous avions une cuisinière, française qui plus est, qui nous préparait de délicieux petits plats et qui m’a tout appris. Et lors de mon retour à La Nouvelle-Orléans, il y a cinq ou six ans, elle a remarqué mon intérêt pour la cuisine. Ma femme était enceinte, ce qui m’a donné l’occasion de m’exercer pendant des mois. Et il s’est avéré que je m’en sortais plutôt bien. C’est pour le chapitre cuisine. Quant à cet endroit précis, il avait une valeur sentimentale pour moi. J’y venais avec mon meilleur ami quand j’étais plus jeune. Lorsque j’ai découvert que le bâtiment était à vendre, je n’ai pas hésité une seule seconde. »

Haytham sentit une lueur d’excitation en partageant cette nouvelle facette de sa vie avec Emilia. Il pouvait voir qu’elle était sincèrement intéressée et curieuse de découvrir ses talents culinaires. L’idée de créer des plats savoureux et de partager des moments chaleureux autour d’une table semblait lui apporter une satisfaction profonde. Et en investissant dans ce lieu chargé de souvenirs, Haytham avait trouvé un moyen de fusionner son passé avec son présent, un symbole tangible de l’évolution de sa vie.

Haytham remarqua la gêne d’Emilia et ses efforts pour ne pas déranger ou accaparer son attention. Il sentit son cœur se serrer devant sa réaction excessive, comme si elle ne méritait pas de recevoir autant d’attention de sa part. « — Emilia, je tiens à te rappeler que c’est un réel plaisir pour moi d’être ici avec toi. Tu n’accapares en aucun cas mon temps, je suis ici parce que je le veux. Et j’apprécie réellement cette occasion de te connaître davantage et de partager nos expériences. Donc, s’il te plaît, ne te sens pas mal à l’aise ou coupable. » Haytham lui adressa un sourire chaleureux, espérant apaiser ses inquiétudes.