Locked in desire - Elias, fils de Cupidon

Emilia Wellington quitta la Nouvelle-Zélande quand elle avait 18 ans pour les Etats-Unis, pour essayer d'y devenir l'artiste qu'elle fantasmait d'être selon le rêve américain. La réalité du terrain lui était vite révélée cependant : quiconque rêve d'être artiste... galère, quelque soit le pays dans lequel on essaye de percer. Sauf si on rencontrait la bonne personne. Comme Phoebus, Dieu des Arts.

Ce n'est évidemment pas la personne qu'elle rencontra : ce n'était que dans les films où une jeune étudiante rencontrait pile l'être divin ou surnaturel qui incarnait ce qu'elle rêvait d'être pour la faire percer. Phoebus, elle ne supposa son existence que plus tard, mais elle n'eut jamais l'occasion de le rencontrer.

En revanche, Erik Epithuméô lui faisait du charme. Beaucoup de charme. Jeune homme qui lui fit une commande un jour, ce qui n'avait l'air d'être qu'une rencontre éphémère entre une artiste et son client certes séduisant devint finalement une longue nuit torride, la plus intense qu'Emilia ne connaîtra de toute sa vie.

Puis Erik disparut. Il ne revint jamais pour prendre sa commande auprès d'elle, à sa déception d'ailleurs. En cherchant pour essayer de le contacter, elle ne trouva jamais de trace d'un certain Erik Epithuméô. Il n'existait pas. C'était un faux nom, ce qui ne la choqua pas : l'art et les faux noms, c'était récurrent. Mais le mystère de cet Erik restait entier... Et sa peine aussi.

D'autant qu'elle tomba enceinte de lui.

Une tragédie, pour une jeune artiste qui n'arrivait pas à percer. Alors que le petit Elias grandissait dans son ventre cependant, l'oeuvre qu'Emilia avait réalisé pour le mystèrieux Erik se fit remarquer. Ange ou muse, il faut croire qu'il avait incarné la parfaite inspiration pour faire quelque chose que les gens aimeraient.

Elias vit le jour, né d'une mère célibataire épaouie dans son art, mais éternellement déçue de cette union volatile qui ne resterait qu'un passage flou dans sa vie. Si Elias demandait, il savait qu'il avait des origines de la Nouvelle-Zélande, la nationalité américaine par sa naissance, et du sang grec par son père, supposait Emilia à cause du nom dont elle ne savait rien en réalité. Ce ne serait évidemment pas sa dernière peine : son fils était un aimant à problème.

Elias entrait alors dans l'adolescence quand le premier incident survint. A l'entrée du collège, à ses 11 ans, d'un instinct sportif Elias voulu tirer à l'arc, sans réellement justifier à sa mère d'où lui venait cette passion soudaine. Et c'est qu'il était bon ! En à peine un an, le jeune commençait déjà à remporter les compétitions collègiennes de la région, puis de l'Etat. Un jeune garçon, qui entrait dans la puberté, premier dans le sport qu'il pratiquait, athlétique et plutôt beau pour son âge... A 12 ans, Elias coucha pour la première fois.

Pour la deuxième fois plutôt rapidement ensuite.
Et la troisième fois.
Et trop de fois, selon ce que sa pauvre mère apprendrait.

Elias avait 13 ans lorsqu'il découvrit que son seul sourire certes ravissant ne lui permettait pas d'être ce personnage de série pour adolescents qui attirait tout le monde. Lorsqu'il réussit à attirer un garçon dans son lit, qui le détestait à la seconde d'avant, Elias se douta de quelque chose.

Puis, lorsqu'il fit renvoyer une de ses professeurs, il commença à soupçonner un don surnaturel chez lui : il ne s'était rien passé, avec cette dame. Mais Elias la provoqua, et elle se mit soudainement à lui faire des avances. Ce n'était pas normal. (C'était même illégal... pauvre femme).

Et la suite, vous vous en doutez : tout se débloqua. La revendication de Cupidon, la découverte des camps pour demi-dieux, l'entrainement de sang-mélés... Et surtout, l'apprentissage de ce don étrange. Les demi-dieux étaient plus résistants que les mortels au charme surnaturel d'Elias, mais étrangement, ça créait en lui une sorte de défi. Elias fut rapidement rangé parmi les éléments perturbateurs chez les progénitures divines, et pourtant classé auprès des descendants de Phoebus et Diane pour ses talents au tir à l'arc. Un prodige respecté... et exaspérant à la fois.

L'année de ses 17 ans, la B.E.M. attaqua et Elias découvrit ainsi sa volonté de combattant dans cet affrontement. Découverte qui ne mena pas à de grandes prousses historiques, car l'issue fut tout autant sinistre. La nouvelle Olympe fut donc créée, et Elias changea.
Chiron en fut témoin, le jeune demi-dieu était bien plus discipliné en combat et en sport. Bien sûr, on ne retirait pas au fils du désir ses envies de séduction. Mais Elias était plus raisonnable. Plus subtile. Parfois, ça voulait dire plus joueur. Et à de nombreux égards, plus charmant encore.

Il reçut un arc à ses 18 ans, de Cupidon. Et il demanda à être Recruteur, dans une volonté intérieure d'affronter le monde. Gouter à ses plaisirs, ses tentations, et toutes ces nouvelles personnes à conquérir, tout en faisant face au danger présent partout. Des plaisirs, il ne s'en priva pas. Il connut pas moins de cinq mariages à Las Vegas, avec des hommes et des femmes qu'ils ne connaissaient jamais au delà des dernières heures précédant la cérémonie douteuse. Et des dangers, il n'en manqua pas non plus. Elias, on le répétera jamais assez, était un vrai aimant à problèmes.

Une vie palpitante, plus ou moins.

Et un jour il devint père : croyez-le, ça avait de quoi resaissir un homme et changer ses plans.

Une simple rencontre. Il avait 21 ans. Elle, une fille plus âgée que lui de deux ans. Une simple nuit. Une seule nuit de plaisir. Et, tel père tel fils, cette simple nuit retraça le schéma de sa propre naissance. Mia Nelson était la fille d'une amie à la mère d'Elias. Mia avait 23 ans, et c'était le ventre rond qu'elle retourna en Nouvelle-Zélande pendant qu'Elias brillait par son absence.

Il ne voulait pas vraiment abandonner ce fils. Et étonnement, les adieux entre Mia et Elias ne furent pas si violents. C'est même lui qui donna à l'enfant un prénom. Alois. Mais Elias était un demi-dieu : il bougerait, forcément. Et Elias était le fils de Cupidon : il avait encore bonne quantité de désir à dépenser. Donc il partit, et arrêta sa vie de recruteur pour laquelle, soyons honnêtes, il n'était pas vraiment raisonnable.

Il se posa ainsi à la nouvelle Olympe plus durablement, et commença une vie d'enseignant. Combattant reconnu depuis qu'il était jeune, ses capacités à transmettre ses talents n'étaient pas à douter.

Sa capacité à s'empêcher de faire ce sourire ravageur en revanche... Il fallait être fou pour y croire.

Elias a aujourd'hui 24 ans. Père d'un fils mortel de trois ans quelque part dans le monde qu'il ne voyait pas grandir. Jeune professeur reconnu, parfois apprécié, parfois considéré trop strict, au combat et au tir à l'arc. Séducteur éternel qui essayait toujours de se challenger auprès de tous ces sang-mélés et créatures plus résistants que la moyenne mortelle et qui étaient donc bien plus désirables à son gout.

Oh ce sourire. On a tendance à oublier que Lucifer aussi était un ange avant de devenir un diable.

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