A sister is a gift to the heart, a friend to the spirit, a golden thread to the meaning of life

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Je tiendrais, je l’avais promis à Raban, je l’avais promis à Haytham, je me l’étais promis à moi-même, je ne craquerais pas !

Après les évènements du Guggenheim, j’avais pu récupérer mon collier avant d’être emmené à l’hôpital pour soigner ma jambe. On avait voulu me filer des antidouleurs et des sédatifs, mais en apprenant que j’étais un ancien junkie, des dispositions avaient été prises pour éviter une rechute. J’avais passé quelques jours à l’hôpital, puis on m’avait laissé sortir en signant une décharge.

Une fois chez moi, je n’étais plus sorti pendant près d’une semaine, refusant toute visite et commandant mes repas livrés à domicile. Je ne voulais plus voir personne. Toutes les émotions que j’avais ressenties avec les victimes de l’attaque avaient failli me rendre complètement catatonique et si je n’avais pas réussi à atteindre le peintre pour le calmer, les choses auraient pu vraiment sérieusement dégénérer. J’étais épuisé, je dormais à peine, j’avais des crises de tremblements. Même la musique ne parvenait pas à me calmer. J’avais peur de chercher la compagnie des autres, de peur que mon pouvoir ne me submerge à nouveau. J’avais l’impression d’avoir été pris dans des rapides de sentiments négatifs pendant des heures et que mon esprit était couvert de bleus et d’égratignures qui me faisaient mal à chaque mouvement.

Pourtant, au bout de quelques jours de repos, j’avais fini par décider de reprendre le travail. J’avais laissé la gérance de mon club à un de mes barmen pendant ma convalescence et tout s’était bien passé, mais le Tir ná nÓg était mon bébé et j’avais besoin d’en reprendre les rênes. Je boitais encore un peu à cause de ma blessure, mais pour faire bonne figure, je m’étais acheté une canne élégante dont le pommeau représentait une tête de corbeau.

Mon collier solidement attaché autour de mon cou, je m’étais donc rendu au club et y avais veillé aux diverses préparations de la soirée, me tenant au courant de la façon dont s’étaient déroulées les choses durant mon absence. On me fit savoir qu’un de mes anciens dealeurs avait voulu entrer, espérant sans doute me parler, mais qu’on ne l’avait pas laissé entrer. C’était bien. Je demandai à mes videurs de me prévenir s’il revenait quand j’étais là ou de simplement l’éconduire si je n’y étais pas.

Puis la soirée avait commencé, les clients arrivant en grand nombre pour se détendre après une dure journée de travail. Quand je vis arriver les premières vagues d’habitués, je portai la main à mon collier magique, comme pour m’assurer qu’il était bien là. Je ne voulais pas revivre une soirée comme celle du Guggenheim. Mais le spectacle devait continuer, alors je me parai de mon plus beau sourire de façade et je me mis à vaquer à mes occupations, passant parmi les gens, discutant avec les habitués, flirtant gentiment avec certains, si ces derniers semblaient intéressés, ou allant jouer un ou deux morceaux au piano, comme à mon habitude.

Vers le milieu de la soirée, je m’installai au piano sur la petite scène, pris le micro pour remercier les gens présents et leur annoncer que j’allais leur jouer un morceau de ma composition et commençai à jouer. C’était une pièce joyeuse, mais nostalgique que j’avais composée pour ma défunte sœur et son mari. J’espérais y avoir transmis tout l’amour et la tendresse que j’avais eu pour eux, et le regret qui m’habitait aujourd’hui de ne pas avoir pu les secourir. C’était loin d’être le morceau le plus sombre de mon répertoire, mais je savais qu’il avait son petit effet sur les gens qui avaient connu un deuil. Jouer cet air m’aidait à me calmer, me rappelait les câlins de Maeve et ses mots rassurants, et je pouvais me perdre un moment dans les émotions que la musique évoquait sans pour autant avoir l’impression de m’y noyer.

(c) Mr.Chaotik

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If you believe everything you feel is an illusion then you’re delusional. Your emotion is part you. You’re made with it. Denying it and thinking it is all your mind, is denying your existence
BANGERZ

A sister is a gift to the heart, a friend to the spirit, a golden thread to the meaning of life

Depuis que j'ai croisé cette femme, je me suis donnée pour mission de lui trouver son âme sœur, de faire en sorte qu'elle sourit de nouveau à la vie et qu'elle croit en l'amour, le vrai, le beau. Mais je n'en oublie cependant pas mes autres missions. J'ai d'autres personnes à aider et c'est pour cela que ce soir j'ai décidé de sortir en boite. Aussi bien pour lui trouver l'homme qui pourrait lui correspondre que pour former de nouveaux couples. Je me suis donc joliment apprêtée, j'ai lissé mes cheveux et je suis partie. Après un court trajet en taxi j'ai demandé au chauffeur de s'arrêter devant cette boite que je ne connais pas. J'aime tester de nouveaux lieux, rencontrer de nouvelles personnes. Et ce soir cet endroit m'inspire confiance. Je ne sais pas trop pourquoi mais ici que je vais passer ma soirée. Je regarde le nom de la boite. Il s'agit du Night-Club Tir nà nÒg.

Je vais directement en direction du bar et commande un sex on the beach. Je m'installe sur un tabouret et commence à regarder autour de moi. Des gens dansent sur de la bonne musique. J'aime beaucoup l'ambiance. Je décide ensuite d'aller danser à mon tour, aidant les gens au passage à se rapprocher, à faire connaissance. J'ai repéré deux ou trois âmes sœurs. Ils semblent être venus ensemble mais sans oser franchir le pas. J'agis discrètement même si personne ne peut savoir qui je suis réellement. Je danse seule, parfois avec un homme, parfois avec une femme. La soirée est magnifique mais elle le devient encore plus quand un homme s'installe devant le piano et prend la parole. Je remarque immédiatement qu'il n'est pas un simple Mortel. Je l'écoute jouer son morceau, il me prend aux tripes, il va droit dans mon cœur. Il se cache dedans de la tristesse, celle venant du plus profond du cœur...

Quand l'homme a terminé de jouer je m'approche de lui lentement. Je vois bien ses ailes... Je vois bien qu'il est comme moi... Mais... Qui est-il ? Pourquoi suis-je attiré par lui ? Pourquoi est-ce que je ressens le besoin d'aller le voir pour faire connaissance ? Mon sourire revient et je l'aborde enfin. Depuis qu'il a commencé à parler j'ai eu envie d'aller le voir...

- Bonsoir, j'ai beaucoup aimé votre chanson. Elle va droit au cœur. Je m'appelle Tahia.

Je lui tends la main. J'ai l'impression de le connaître... Et pourtant je suis sûre que je ne l'ai jamais vu. C'est vraiment très étrange comme sensation. Je le dévisage, cherchant à comprendre. Je crois que le plus simple serait de lui demander, sans le braquer pour autant. Mais lui aussi a du voir que je suis comme lui... Peut être qu'il va faire le premier pas.

(c) Mr.Chaotik

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Je laissai mes doigts courir, danser sur les touches blanches et noires sans que j’aie besoin d’en conscientiser le mouvement. Je connaissais ce morceau, je savais où chercher en moi l’émotion dont j’avais besoin pour le jouer.

Une fois que la dernière note se fut envolée et que les applaudissements retentirent, je souris et me relevai, appuyé sur ma canne, avant de descendre de scène en faisant signe au DJ de reprendre la relève. Je ne m’étais pas rendu compte que je tremblais avant d’être abordé par une jeune femme quand je ne connaissais pas. À travers la Brume, je vis qu’elle avait de petites ailes qui me firent penser à celles qu’on attribuait généralement à mon père. Je n’en avais moi-même pas hérité, mais on m’avait parlé de cette particularité. Cette inconnue était-elle fille de Cupidon ? Je lui souris doucement et lui tendis la main à mon tour. Ce fut à ce moment que je réalisai que je tremblais. Espérant qu’elle ne le remarquerait pas, je lui serrai la main avant de lui répondre.

« - Bonsoir, ma chère. Je vous remercie de votre compliment. Je suis Carwyn, Carwyn Aidan Keegan, le propriétaire de ce club. Soyez la bienvenue. »

La musique avait recommencé à être un peu forte et bientôt il faudrait presque crier pour s’entendre. Je décidai de profiter de cet état de fait pour me pencher à son oreille.

« - Excusez-moi de vous poser cette question, mais : vous êtes une fille de Cupidon ? »

Les ailes étaient clairement visibles à ceux qui voyaient à travers la Brume, alors je ne sentais pas le besoin d’être subtil dans mes questions. J’espérais qu’elle me pardonnerait mon côté direct. Si elle était effectivement l’une des filles du Désir, alors j’avais une nouvelle sœur à connaître. La rencontrer à cause d’un air parlant de ma défunte jumelle semblait dicter par la Destinée elle-même.

(c) Mr.Chaotik

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Je suis concentrée sur le musicien, je l'écoute et je suis captivée par la mélodie. Il dégage tellement d'émotions... C'est si... Touchant... J'aime les émotions, j'aime les sentiments ; c'est normal, je suis une fille de Cupidon... Il est important pour moi que les gens s'expriment, osent montrer ce que ressentent leur cœur. Et lui, il le fait. J'applaudis comme les autres personnes pour lui montrer que ce qu'il a fait était magnifique. Je bois doucement mon verre puis je vais vers lui. Il est comme moi, un demi dieu, je le vois à travers la brume. Mais je ne peux pas lui poser de question, je n'ose pas à cause du monde qui nous entoure. Je n'arrive pas à savoir qui il est, ce qu'il est exactement... Je ressens de l'électricité quand nos mains se touchent et je le dévisage un peu avec un petit sourire sur les lèvres. Je sens son tremblement mais je fais comme si de rien était. Ainsi donc je parle au propriétaire du club... Intéressant...

- Vous avez un club magnifique Carwyn. Il s'y dégage quelque chose de magique.

Sans doute parce qu'il est un demi dieu... Il donne quelque chose de beau à ce lieu... Le DJ remet de la musique, un son qui couvre celui de nos voix. Je m'approche un peu plus de lui pour mieux l'entendre. Je me mord la lèvre en entendant ce qu'il me demande. Je suis bête, forcément qu'il a vu qui j'étais... Si j'ai pu le voir à travers la brume, lui aussi peut me voir...

- Je suis une de ses filles oui, et vous ?

Cela ne me gêne pas de lui répondre. Je suis fière de qui je suis, fière de mes missions. L'amour est la plus belle chose qui existe et j'aime la partager avec les autres. Mais pour le coup, je me sens un peu idiote de ne pas arriver à voir qui il est... Je penche légèrement la tête sur le côté pour regarder derrière lui. Ses ailes ressemblent aux miennes. Est-ce qu'il serait possible qu'il soit un de mes frères ? Est-ce que lui aussi est un enfant de Cupidon ? Cela serait incroyable ! On pourrait s'unir pour créer des couples, on serait tellement plus efficace à deux. Et puis, il faudrait qu'il me raconte sa vie, qu'il me dise tout sur lui ! Qu'il m'explique pourquoi il a chanté une chanson si triste... Et voilà, la curiosité prend le dessus...

(c) Mr.Chaotik