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How you thank depends on what you receive || ft Mélissa Méditrine

Sujet: How you thank depends on what you receive || ft Mélissa Méditrine   Ven 25 Fév - 13:49
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- 27 Février 2022, Queens Hospital Center -

Immobile, je contemplais mon reflet dans le miroir face à moi. Un soleil blanc inondait la pièce, accentuant les cernes récalcitrantes qui subsistaient encore malgré le repos forcé de ces derniers mois. Une période longue et éprouvante, qui s'était soldée par une inévitable perte de poids et d'autres cicatrices qui avaient tout de même finies par s'estomper. C'était d'ailleurs bien les seuls stigmates de cette soirée à s'être un temps soit peu effacés, les souvenirs de ma lente agonie perturbant encore mon sommeil et le cours normal de mes pensées. Si la mort m'avait attrapée dans ses filets, elle n'avait toujours pas été en mesure de m'attirer jusqu'à elle. J'en étais bien conscience, la frontière avait été mince et j'étais passée par une belle porte, comme on dit. Et cela, je le devais à une personne qui m'était alors totalement inconnue ce soir-là, et qui le serait encore aujourd'hui si je n'avais pas tenu à en apprendre davantage. Bien que tenue à l'écart de mon lieu de travail pour ma convalescence, je m'avais pourtant pu me résoudre à rester totalement désœuvrée. Ce n'était pas dans ma nature et cela ne le sera jamais. J'avais bien des défauts, mais certainement pas celui de me complaire dans l'inactivité. Et pire encore, dans l'ignorance. Il fallait que je sache, que je trouve. Qui était cette femme qui avait su m'épargner la mort avec autant d'aplomb ?
Depuis, certaines de mes interrogations avait fort heureusement trouvé des réponses car naturellement, je m'étais appliquée à mener une petite enquête sur elle. En effet, les moyens dont je disposais couplés à ceux que pouvaient brasser le BEM me permirent d'en apprendre davantage sur cette femme. Voire même, un peu trop sur certains aspects mais passons. Ma curiosité avait ainsi pu être satisfaite, et c'était selon moi, un premier pas vers la guérison. Tout au moins celle de l'esprit à défaut de pouvoir contrôler celle du corps. Ce corps encore une fois rudement malmené, qui avait bien failli me lâcher. Avec un soupir, je fermais ma veste dans laquelle je flottais un peu jusqu'en haut et attachais mes cheveux dans un chignon qui descendait en bas de ma nuque. J'en avais assez de rester enfermée et quoiqu'en disent les autres, j'étais bien décidée à transgresser les consignes -sans doute pour la première fois de ma vie- et aller m'acquitter de mes formalités de courtoisies restées en suspens. Après tout, je n'étais pas sous globe. Surtout à mon âge, où le plus gros de ma carrière était maintenant derrière moi.

Long pardessus et étole sur les épaules, je descendis l'immeuble, préférant emprunter les escaliers plutôt que l'ascenseur, quitte à prendre davantage de temps et à faire quelques pauses règlementaires. Puis, je m'arrêtais en bas de la rue, me délestant d'un petit paquet de dollars en échange d'un beau bouquet aux couleurs pastels. C'était la moindre des choses. Enfin, je me remis en marche pour rejoindre l'imposant Queens Hospital Center où travaillait la femme que je comptais remercier. L'ironie de la situation voulait qu'elle se trouvât à quelques rues de mon domicile, durant tout ce temps. Le hasard faisait parfois bien les choses. Droite comme un I, je franchissais les portes automatiques et attendis quelques instants avant de faire face à la personne qui s'occupait accueil de l'établissement.Bonjour. J'ai rendez-vous avec le Dr. Méditrine, au service de chirurgie orthopédique. Où dois-je me rendre s'il-vous-plaît ?demandais-je en m'efforçant de lui adresser un sourire cordial pour contrecarrer le ton assez sec que j'avais utilisé malgré moi. Non, ce n'était pas exactement un mensonge : Méditrine avait bien rendez-vous avec moi, sauf qu'elle l'ignorait encore, voilà tout. C'était aussi simple que ça.
Je remerciais la dame d'un hochement de tête et suivis ses instructions jusqu'à me retrouver à l'étage et le service concerné. De là, je passais outre la secrétaire médicale -de toute façon au téléphone- et scrutais les petits écriteaux disposés sur chaque porte du long dédale de couloirs alors que j'avançais d'un pas de sénateur, mes talons claquant sur le carrelage immaculé. Enfin, je trouvais la salle de repos qui fort heureusement était vide. Je m'octroyais alors le droit d'y entrer pour y attendre ma sauveuse tout à mon aise, et posais mon sac ainsi que le bouquet sur la table centrale. Ce n'était pas le grand luxe. Les choses étaient plus agréables de ce point de vue-là au BEM. Lorsque j'eus fini de juger les lieux, je mis les mains dans mon dos et m'approchais de la fenêtre, dos à la porte d'entrée pour patienter.





Sujet: Re: How you thank depends on what you receive || ft Mélissa Méditrine   Mer 2 Mar - 23:16
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- 27 Février 2022, Queens Hospital Center -

Le réveil venait de sonner. C’était la première fois depuis très longtemps qu’il sonnait pour me rappeler d’aller travailler. Je sortis du lit en faisant le moins de bruit possible. Angel dormait encore paisiblement. Dans la salle de bain, le miroir me renvoyait mon image.
J’avais pris des couleurs durant ces vacances aux Bahamas. Certains de mes collègues allaient être jaloux. Mais je m’en moquais complètement. Ce séjour dans les Caraïbes m’avait permis de me rapprocher de celui qui était devenu officiellement mon petit ami. Mais il n’avait pas tout effacé.

Encore souvent la nuit, je me réveillai en sursaut car je venais de rêver de cette soirée d’horreur que nous avions vécue au musée. Cela faisait déjà deux mois et pourtant je n’arrêtais pas d’y penser. J’avais eu l’impression de revivre encore une fois les attaques complètement atroces du camp.
J’étais pourtant habituée à gérer les situations d’urgence. Mon petit hôpital de fortune avait accompli son œuvre et les commis de la brigade d’Haytham avaient vraiment très bien géré le travail un peu particulier que je leur avais assigné.

Angel, cette montagne de muscles, cette force de la nature, je l’avais vu à genoux. Même si on venait de se retrouver dans ce musée après des semaines de silence de sa part, cette vision de ce fils de Mars blessé et à la limite de l’agonie m’avait touchée plus que je ne l’aurais pensé.
Je retournai dans la chambre, prête à partir travailler, et je jetai un dernier regard plein d’amour à cet homme allongé dans mon lit. Je devinai les cicatrices sur son corps, stigmates de son travail dont j’ignorais tout, mais aussi les cicatrices plus récentes, traces encore bien visibles de la soirée de vernissage au musée Guggenheim.

Le Queens Hospital Center, l’hôpital où j’avais retrouvé Keyleen avant qu’elle ne disparût je ne savais même pas où. L’hôpital où je travaillais comme chirurgien titulaire dans le service de traumatologie–orthopédie. J’avais hâte de m’y remettre et d’opérer à nouveau mais cette fois dans de meilleures conditions que la dernière fois que j’avais utilisé mes talents de médecin.
Rien n’avait changé pendant mes deux mois d’absence. Un signe avec un sourire à l’hôtesse de l’accueil, un bonjour rapide dans le bureau de mon chef pour lui montrer que j’étais de retour. Dans la salle de pause, des conversations se turent à mon entrée, d’autres se firent à voix basses. Tout cela me passait au-dessus de la tête.

Je pris un café et je partis en direction du poste de soins afin de me mettre à jour concernant les dossiers des patients en cours. Trois piles se dressèrent rapidement devant moi : les consultations, les pré-op et les post-op.
Je finissais la première pile quand je reçus un appel de la dame de l’accueil m’informant que mon rendez-vous était arrivé et que la dame montait à l’instant même dans le service de traumato. Je la remerciai en étant un peu surprise. Je regardai rapidement mon planning de consultations et vis que personne n’était prévu pour moi aujourd’hui.

J’entendis finalement des talons claqués sur le sol carrelé du service et s’arrêtaient vers ce qui était une des salles de repos pour les familles et les accompagnants. Ma consultation surprise ? Sûrement. Je refermai le dossier que j’étais en train d’étudier et me dirigeai vers la salle.
Par la porte, je vis une dame dos à la porte en train d’admirer la vue qu’il y avait depuis la fenêtre. Cette silhouette ne m’était pas inconnue, pourtant je fus incapable de resituer dans quel contexte j’avais pu rencontrer cette dame.

« Excusez-moi madame. Je suis le Docteur Méditrine, on m’a dit que vous me cherchiez. Que puis-je faire pour vous ? »






Sujet: Re: How you thank depends on what you receive || ft Mélissa Méditrine   Mar 16 Aoû - 1:27
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- 27 Février 2022, Queens Hospital Center -

Pour être honnête, la vue n’avait rien d’exceptionnel. Mais elle avait au moins le mérite d’être différente de celle que je fixais depuis maintenant deux mois, consignée dans mon appartement. Tout changement était donc bienvenu, même si cela devait simplement se résumer à cela pour le moment. Braver les recommandations avait finalement eu du bon, et sortir de mes quatre murs était quelque peu rafraîchissant, quand bien-même il n’était question que d’un hôpital, précisément celui qui m’avait accueilli au seuil le plus critique. Coïncidence bien amère.
Je ne gardais que très peu de souvenirs de cette soirée d’horreur, à peine quelques bribes de l’attaque. Certains visages réussissaient à s’imposer indistinctement lorsque j’essayais de me concentrer. Mon transfert jusqu’ici restait lui aussi, confus mais c’était pourtant bien là que je m’étais réveillée le lendemain, dans la plus totale léthargie. Oh, comme j’avais détesté les jours qui avaient suivis, le manque de contrôle que je pouvais ressentir et le temps qui semblait subitement s’étirer de manière anormale pour me faire déguster un peu plus encore ! Je reniflais avec dédain au rappel de ces moments, tant éprouvants que déplaisants. Si encore cela avait servi à quelque chose, ou au moins pu faire de cette mission un succès…le peintre s’était éclipsé, et nous avions perdu deux membres de notre équipe. Un échec sur toute la ligne. Je ne pouvais tolérer cela. Pour l’heure, j’avais eu interdiction de poursuivre l’enquête, ayant pour directive de me concentrer sur mon rétablissement afin qu’il soit le plus prompt possible, mais j’entendais bien exploiter les quelques pistes que nous avions toutefois réussi à grapiller tant bien que mal. Cette petite ordure n’avait plus beaucoup de temps devant lui, nous le retrouverons. C’était une promesse. J’étais déterminée, quitte à ce que j’arpente moi-même chaque rue de la ville pour y parvenir. A croire que frôler la mort permettait de forger sa volonté avec plus de rigueur et de voir les choses sous un autre angle. En tout cas, on pouvait dire que j’en faisais une affaire personnelle.

J’avais serré les dents, me laissant d’ores et déjà envahir par l’animosité persistante et la rancœur. Mais les pas que j’entendis dans le couloir adjacent me tirèrent de ces pensées hostiles, et me ramenèrent à la réalité qui était aujourd’hui plus douce. La voix dans mon dos s’annonça et je pivotais pour faire face à la jeune femme qui était exactement comme je l’avais gardé en mémoire, le teint hâlé mis à part. Oui, c’était bien elle. Celle qui s’était occupée de moi, dans les cuisines du musée. J’eus un sourire, l’un de ceux que peu de gens peuvent se vanter d’avoir vu : simple, authentique.Vous avez déjà bien assez fait pour moi, Docteur. Je ne pourrais vous en demander davantage. assurais-je en guise de préambule. Je décroisais les mains et quittais mon poste pour m’approcher.Je devine que vous ne vous souvenez pas de moi, mais rassurez-vous, il n’y a aucun mal à cela. Il faut dire que la dernière fois que nous nous sommes vues, j’étais loin d’être au meilleur de ma forme.Je tendis le bras pour une poignée de main, rendue assez formelle de part le métier que j’exerçais :Elisabeth Caldwell, l’une de vos patientes du musée Guggenheim, si on peut exprimer les choses ainsi.

Ces choses-là n’étaient pas simples de base, mais elles l’étaient encore moins lorsque cela concernait un épisode assez traumatisant. Peut-être était-ce également le cas de la jeune femme, je n’insistais donc pas davantage afin de ne rien brusquer.Je ne vous dérangerai pas longtemps car vous devez probablement être très occupée, mais je voulais simplement vous remercier pour votre bienveillance, votre réactivité, et pour les soins que vous avez bien voulu m’apporter ce soir-là. Je pense pouvoir dire sans me tromper que sans votre intervention, je ne serai plus là pour en parler aujourd’hui. Je plaçais le bouquet que j’avais prévu à son intention entre ses mains, ne lui laissant guère l’occasion de le refuser.Ce n’est que peu de chose comparé à ce que vous avez fait pour moi, Docteur Méditrine, mais j’ai bien peur de ne je jamais parvenir à trouver d’équivalent qui soit un jour suffisant.





Sujet: Re: How you thank depends on what you receive || ft Mélissa Méditrine   Sam 20 Aoû - 15:35
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- 27 Février 2022, Queens Hospital Center -

Elle se retourna à ma question et là, je la reconnus. C'était l’employée du BEM que j’avais soignée lors de cette horrible soirée de vernissage au musée. Elle avait retrouvé quelques couleurs au niveau de son visage même si le blanc était encore dominant.
A sa vue, mes pensées repartirent des semaines en arrière et les souvenirs du Guggenheim remontèrent à la surface. La tranquillité du début de soirée, la dispute entre mon nouveau beau-frère et sa femme puis le moment où tout avait dégénéré.

Je ne savais toujours pas comment la situation avait fini par se calmer, j’étais beaucoup trop occupée à essayer de maintenir notamment cette femme en vie dans la cuisine pour me renseigner sur le reste.
J'obligeai mon esprit à revenir à l’instant présent et à la présence de la quarantenaire entre les murs de l’hôpital, pile le jour de ma reprise du travail. Était-ce une coïncidence ou s’était-elle renseignée au préalable ?

Je n’eus pas le temps de continuer à me poser d’autres questions. Elle prit la parole en me disant que j’avais déjà fait suffisamment pour l’aider. Elle finit par me donner son nom et son prénom. J'avais donc affaire à madame Elisabeth Caldwell...  
J’essayai de garder un visage calme et serein même si mes émotions explosaient intérieurement. Je me promis de demander des informations sur le rôle de cette femme lors des différentes attaques du camp auprès de Chiron.

“Je me souviens très bien de vous, même si les circonstances de notre rencontre n'étaient pas des plus agréables. Au grand désespoir de certains de mes amis, j’ai une très bonne mémoire des visages. Je suis heureuse de voir que vous allez mieux.” lui dis-je en serrant la main qu’elle me tendit avec toute la politesse dont j’étais capable.

Elle continua son discours en me remerciant pour tous mes bons soins à son égard et me donna un bouquet de fleurs qu’elle avait à la main et que je n’avais pas forcément remarqué jusque-là. Je l’acceptai ne voulant pas la blesser en refusant.

“Je n’ai fait que mon travail vous savez. Merci pour les fleurs, même si cela n'était pas nécessaire. Le plus beau des cadeaux pour nous, médecins, c’est de voir nos patients se sentir mieux et rentrer chez eux.”

Je pris un instant pour sentir le doux parfum que dégageait son cadeau. Cela me permettait aussi de mettre un peu d’ordre dans mes pensées et de pouvoir reprendre le contrôle de mes émotions. Il était hors de question que je lui montrasse mon animosité envers elle et l’organisation qui l’employait.
Je regardai à nouveau Madame Caldwell toujours me demandant si cette visite était si innocente qu’elle voulait faire croire jusqu’à présent. Oui, j’étais devenue très suspicieuse notamment depuis la deuxième attaque du camp.

“Vous êtes venue jusqu'ici juste pour me remercier ou avez-vous besoin d’autre chose ? Vous souhaiteriez peut-être avoir accès à votre dossier médical ou me poser des questions sur ce que j’ai pu faire ce soir-là pour vous maintenir en vie ?”





Sujet: Re: How you thank depends on what you receive || ft Mélissa Méditrine   Jeu 22 Déc - 12:00
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- 27 Février 2022, Queens Hospital Center -

Contre tout attente, le Docteur Méditrine m'annonça se souvenir de moi, un aveu qui ne manqua pas de me surprendre étant donné la confusion et le désordre qui régnaient ce soir-là. Sans doute en aurais-je été flattée si cela avait été dans d'autres circonstances, autrement plus heureuses. Cela étant, il semblerait que je sois parvenue à marquer les esprits et ce, sans avoir eu toute ma raison. Peut-être devrais-je m'en inquiéter ? J'avais de lourdes responsabilités sur mes épaules au sein du BEM et l'idée d'avoir pu les évoquer lors de ces divers états d'inconscience et de léthargie me contrariait. Néanmoins, je conservais quelques doutes quant à cette éventualité : au vu de mon état et des nombreuses blessures préoccupantes dont j'avais été meurtrie, il était peu probable que j'eus été en mesure de dispenser un discours ou des bribes d'informations cohérentes. Ni même en capacité d'aligner plusieurs mots à la suite, exploit que je ne me souviens pas avoir fait. Mes secrets semblaient donc bien gardés.

Elle serra la main que je lui proposais, politesse obligée dans toute relation normale. J'espérais ne pas avoir besoin de la revoir après aujourd'hui, auquel cas cela voudrait dire que je doive de nouveau passer entre ses mains de médecin, ce dont je me passerais bien. Alors, autant que cet ultime échange soit exemplaire, afin qu'elle conserve un bon souvenir de moi. C'est d'ailleurs dans cette même optique que j'avais pis soin d'apporter des fleurs, qu'elle accepta également, s'attardant à en respirer les effluves un bref instant. Si dans le cadre de mon travail, je me montrais intransigeante et sans aucune empathie pour ces créatures divines qui souillaient notre monde, il en était autrement lorsqu'il s'agissait d'évoluer en-dehors de ce cadre. Cette fois, j'avais fait fi de toute cette charge agressive et agissais sans arrière-pensées. J'éprouvais simplement de la reconnaissance envers cette personne, j'avoir pu être là pour moi, au moment où j'en avais le plus besoin. C'est ce que je lui expliquais lorsqu'elle me posa la question :Vous semblez surprise mais non, il n'y avait aucune autre raison à ma visite. C'était déjà suffisant, vous ne croyez pas ? La conversation aurait pu s'arrêter là, j'aurais pu repartir et la laisser vaquer à ses autres occupations, qui ne manquaient sans doute pas lorsque l'on travaillait dans un établissement comme celui-ci. Mais pourtant, le docteur se proposa de m'éclairer sur cette fameuse soirée et ce qui s'y était réellement passée. Je me figeais, immobile pour les quelques secondes que je laissais à vide. L'offre était intéressante et attentionnée, mais non moins délicate. Depuis mon réveil, je n'avais eu de cesse de tenter de rassembler mes souvenirs, de reconstituer les zones manquantes de ce vernissage au musée. En vain. Les mêmes zones d'ombres persistaient toujours et j'en ressentais une certaine frustration. A contrario, je n'étais pas certaine que ces réponses qui pouvaient maintenant m'être révélées puissent me faire du bien. Raviver ces sombres moments et remettre sur le tapis tout ce que j'avais pu éprouver s'annonçait difficile...

Méditrine attendait un retour et mon silence semblait de plus en plus malvenu. Je ressentais finalement une sorte d'urgence, face à cette occasion qui ne se représenterait sans toute pas une deuxième fois.Et bien je...oui, c'est d'accord. Merci beaucoup...acquiesçais-je à mi-voix.Pour tout avouer, je ne m'étais pas préparée à résoudre tout ceci aujourd'hui.ajoutais-je avec sincérité en tirant la chaise la plus proche vers moi. Je m'y asseyais lentement, les mains entrecroisées sur la table, en prévision des dures nouvelles qui allaient probablement tomber.Mais je peux entendre ce que vous avez à me dire et à me montrer, Docteur. assurais-je avec un peu plus de fermeté. J'en avais vu d'autres au cours de ces longues années au service du BEM, je serai capable de me maîtriser quand bien même cela me toucherai personnellement. Je patientais donc ainsi, soucieuse, dans l'éventualité où la jeune femme avait besoin de se munir de documents pour appuyer ses dires. Mieux valait rester assise.





Sujet: Re: How you thank depends on what you receive || ft Mélissa Méditrine   Lun 30 Jan - 15:49
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- 27 Février 2022, Queens Hospital Center -

Je ne savais pas d’où m’était venue cette idée improbable de parler de cette fameuse soirée à cette femme quasi inconnue à mes yeux. Était-ce pour m’aider à exorciser les horreurs de cet événement ? Pensais-je que cela pouvait l’aider psychologiquement à mettre ces images au rang des mauvais souvenirs ? Ou était-ce pour moi ?
Car même si cela faisait plusieurs semaines que tout ce fiasco avait eu lieu, je me réveillai encore en sursaut certaines nuits. Heureusement, un regard sur le corps de mon beau Marsien me calmait mieux qu’un tranquillisant ou un anti-dépresseur. Mais que se passerait-il quand il devra repartir en mission ? Comment allais-je pouvoir retrouver mon calme ?

Madame Caldwell mit un peu de temps avant de me répondre. Je ne pouvais qu’imaginer le débat intérieur qui devait se jouer chez elle. Je ressentais bien le mien depuis mon retour à New York. Les Bahamas avaient été une parenthèse enchantée mais la dure réalité m’avait frappé à peine le pied posé sur le sol américain.
Après un long combat interne, elle finit par accepter d’en savoir plus sur la fameuse soirée même si d'après ses dires, cela n’était pas le sujet de sa visite qui était, toujours selon ses dires, purement dans le but de me remercier de mes bons soins. Je la vis s’asseoir se préparant à tout ce que je pourrais lui dire.

“Laissez-moi juste un instant le temps d’aller chercher votre dossier médical. Cela sera plus simple pour vous montrer et vous expliquer ce que chaque personne a bien pu faire pour vous maintenir en vie puis pour vous soigner.”

En quittant la pièce, je pris une grande bouffée d’air. Je m’aperçus alors que tout le temps de ce petit entretien, aussi bref qu’il fut, j’avais oublié de respirer ou presque. Je profitai de ce moment de répit pour mettre un peu d’ordre dans mes idées. Il allait me falloir être professionnelle devant elle et faire attention de ne compromettre personne de ma “famille”.
Je pris donc le chemin de notre office afin de prendre le dossier concernant l’employée du BEM. J’avais appris qu’un ordre avait été donné pour procurer son intégralité à une personne s’étant présentée comme le médecin personnel de l’employeur de Madame Caldwell et qui avait également ordonné la destruction de son contenu une fois la copie donnée.

Comme je n’étais pas dans le service à ce moment-là, et parce que de toute façon je n’aurais pas obéi, j’avais ma copie personnelle dans mes archives. Il m’arrivait souvent de relire certains de mes dossiers notamment les plus complexes afin de voir avec du recul si une autre approche aurait été plus intéressante ou plus efficace.
J’attrapai donc le fameux dossier qui s’appelait encore “Jane Doe, nuit au musée” mais que j’allais enfin pouvoir nommer correctement après le départ de la principale intéressée. Je profitai du trajet retour pour me replonger dedans même si les détails étaient toujours gravés dans ma mémoire. Je m’installai sur la chaise en face de Madame Caldwell et ouvris le dossier sur la table entre nous.

“Concernant ce fameux soir, je ne pourrai vous parler que des événements qui se sont déroulés dans les cuisines car c’est là que j’ai passé le plus clair de mon temps. Pour ce qu’il s’est passé dans le reste du musée, malheureusement, je ne vous serai d’aucune aide.”

Ceci posait, je pris une grande inspiration et commençai mon récit.

“Vous êtes arrivée dans les cuisines du musée dans les bras d’un homme d’un certain âge. Cela faisait déjà un petit moment que les cuisines ne servaient plus de cuisine mais de salle d’urgences. Il vous a installé sur un des plans de travail encore disponible. J’ai eu énormément de mal à savoir si vous étiez toujours en vie ou en arrêt. Entre le brouhaha environnant et celui venant du hall d’entrée du musée, vous ausculter a été assez sportif.”

Je marquai une petite pause plus pour moi afin de reprendre mon souffle que pour elle pour assimiler ce que je venais de dire, il n’y avait rien de bien intéressant dans mes propos pour le moment.

”Vous êtes donc arrivée avec trois plaies pénétrantes dans le thorax. Des plaies causées par des flèches d’après les récits des uns et des autres et d’après mes constatations. Deux plaies ne présentaient aucune urgence vitale. Ce n’était pas le cas de la troisième.  
Quelqu’un avait pris le temps de vous faire des pansements compressifs sur chacune de vos blessures. Je les ai donc enlevé afin de les désinfecter correctement et recoudre ce qui pouvait l’être."


Nouvelle pause, j’avais fait exprès de ne pas m’étendre pour le moment sur la plaie la plus grave. Comment lui expliquer que je lui avais enlevé une flèche presque mortelle sans aide extérieure et sans faire aucun dégât interne supplémentaire ? Je pris une grande inspiration et poursuivis mon récit.

“Concernant la plaie la plus inquiétante, j’ai dû y aller de façon très lente et méthodique afin d’éviter de vous achever définitivement. La flèche passait très près de votre cœur et d’une artère très importante de votre poumon gauche.
En y allant très progressivement, je lui ai fait faire le chemin inverse à ce qu’elle avait déjà fait à l’intérieur de votre corps. Ce n’était vraiment pas le moment pour moi de trembler ou de sursauter. Heureusement, le calme était en parti revenu dans les cuisines ce qui m’a permis de pouvoir me concentrer sur cette tâche hautement difficile.
Une fois le corps étranger sorti, j’ai désinfecté abondamment la plaie avant de la recoudre elle-aussi et remettre un pansement propre. Heureusement aussi pour vous, la tempête dans le musée s’est calmée peu de temps après et les secours vous ont pris en charge en priorité. C’est là que se termine ma prise en charge vous concernant.”


Je me sentais vidée, l’horreur de cette nuit, les émotions ressenties durant tout l’événement remontaient à la surface. Mais contrairement aux dernières fois où j’y avais pensé, les sensations actuelles n’étaient plus les mêmes.  
Je me sentais plus en paix avec moi-même, comme si refaire le déroulé de cette soirée devant une des invitées m’avait servi de thérapie autant qu’à elle voire plus que pour elle. Je levai les yeux vers Elisabeth Caldwell afin de voir sa réaction à ce que je venais de lui dire.





Sujet: Re: How you thank depends on what you receive || ft Mélissa Méditrine   
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