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Flowers also grow among the ruins {FB} |ft. Tahia Arcuri

Sujet: Flowers also grow among the ruins {FB} |ft. Tahia Arcuri   Lun 7 Fév - 22:15
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Flowers also grow among the ruins.

- (FB) Janvier 2016, New-York -

Le quartier s'éveillait doucement, promesse d'une effervescence devenue coutumière dans le Queens. De timides rayons de soleil balayaient l'appartement silencieux et dont la vue donnait sur l'Astoria Park. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous l'avions choisi, à l'époque. Bientôt, les piétons occuperaient les rues en contrebas, traversant à grandes enjambées afin de rejoindre le travail. Je faisais partie de ceux-là. Avant.
Nous traversions le parc avec Shawn chaque matin pour nous rendre au BEM, avant de prendre le tram jusque Manhattan. C'était l'un des avantages de travailler ensemble et nous profitions de ces quelques moments de quiétude parmi les petites allées verdoyantes avant d'assumer le poids de nos responsabilités au bureau. Avec un soupir, je me décollais de la fenêtre, tirée de ma nostalgie. Si je devais désormais faire ce trajet seule, cela faisait maintenant plusieurs mois que je n'en avais pas eu la nécessité de m'y attarder tout court, car on m'avait fait entendre que ma place au BEM était compromise suite à l'accident survenu lors du dernier raid. Sur le plan physique, j'avais pourtant assez bien récupéré, mon ouïe s'étant doucement rétablie au fil des semaines. Même constat pour les autres blessures inhérentes à l'explosion, grâce aux bons soins des soignants du BEM. J'allais mieux. C'est ce que je m'évertuais à leur dire. Ne restait que cette épaule, dont la rééducation n'en était qu'à ses débuts. J'y consacrais pourtant une bonne partie de mon énergie mais on m'avait informé que le processus serait long et fastidieux. Et c'était précisément sur ce point que reposait l'avenir de ma carrière...

Posant mon café sur la table basse, je m'asseyais sur le divan. Mains jointes devant moi, j'observais la pièce en silence, mon regard glissant sur les murs, le mobilier, et sur chaque détail qui avait pu faire de cet endroit un petit coin de bonheur. Des souvenirs heureux, indissociables des choses qui étaient encore entreposées là et que je n'avais pas eu le courage de déplacer. Ces affaires n'étaient pas les miennes et je me voilais la face que de penser que tant qu'elle seront là, il restera encore un peu de Shawn entre ces murs. Mais peu importe. Je n'avais pas à me justifier. Cela rendait le vide un peu moins grand. Si je me laissais duper par ce mensonge grossier que je m'imposais à moi-même, c'était dans l'unique but d'estomper ce sentiment de solitude qui m'étreignait chaque jour, inlassablement, lorsque je franchissais le seuil de cette pièce. Solitude doublée d'une culpabilité qui était lourde à porter : j'étais son binôme, nous étions censés être indissociables et ce, quoiqu'il arrive. Il en était ainsi depuis des années. Depuis notre rencontre, à vrai dire. Et pourtant moi...j'étais là. Prompte à chavirer et à me laisser aller à la dérive, mais j'étais là. Une ironie que la vie avait décidé de mettre sur ma route de manière brutale, sans laisser de place pour les adieux.
Je soupirais, fatiguée, et baissais la tête. J'avais encore tellement de choses à lui dire...des choses que j'avais toujours remis au lendemain mais qui aujourd'hui me semblaient indispensables. Peut-être le moment était-il venu de le faire, si tant est qu'il puisse écouter de là où il est. Ayant passé près d'une décennie à éradiquer ceux qui se faisaient passer pour des demi-dieux, il m'était difficile de concevoir l'existence d'un être supérieur, capable d'accueillir toutes les âmes défuntes vers son vertueux paradis. Mais j'imagine que cela m'apaiserait davantage que de garder tout ceci secrètement enfoui en moi. Des non-dits qui rongent de l'intérieur, aussi amers que sont les regrets.

D'autres minutes passèrent avant que je ne me décide enfin à me lever, incertaine. J'ignorais si c'était la meilleure chose à faire, ni même si cela changerait quelque chose, ou si cela ne se solderait pas par une simple perte de temps. Depuis ses funérailles, je n'y étais pas retournée. A quoi bon, il ne s'y trouvait même pas. Son corps n'avait jamais pu m'être dignement restitué après l'explosion et seule sa plaque avait permis de l'identifier. Même là, c'était un vide que personne n'était parvenu à combler. Mais cela restait néanmoins le seul endroit où je pouvais me rendre...cette plaque impersonnelle gravée qui s'était vue recevoir les honneurs il y a bientôt un an de cela. Piètre réconfort pour tout ce qu'il laisse derrière lui. Cette absence devant le marbre ne servait qu'à me blâmer et n'était certainement pas synonyme d'oubli. La veuve préférait chérir plutôt que fleurir et les gens pouvaient bien parler sur elle cela ne l'atteignait pas. Eux n'avaient pas à subir les affres de la nuit, lorsque les images du raid venaient rompre le sommeil. Son visage à mes côtés avant le drame, la détonation et l'impact, l'impuissance...des cauchemars flirtant avec l'insomnie, désormais réglée comme du papier à musique. Qu'ils dorment donc, les médisants, entourés de chaleur et de bras aimants pour soutenir leurs songes. 

Les rues de New-York se révélaient finalement décevantes, bien que les premières heures du jour s'annonçaient prometteuses. Le vent était cru et pénétrait les vêtements à la moindre bourrasque. Je ne m'étais autorisé aucune fantaisie, arborant un tailleur sombre, camouflé sous un long manteau assorti. Mes mains gantées en resserraient le col alors que je marchais lentement, la tête baissée, somme toute légèrement déconnectée de la réalité devant l'objectif que je m'étais fixé. Mes talons claquaient à intervalles réguliers avant de s'arrêter devant une boutique de fleurs ironiquement appelée "Le pouvoir de l'amour". Rien que ça. Voilà un nom tout à fait ridicule et son propriétaire mériterait d'être amputé d'une partie de son chiffre d'affaire pour l'exemple.
D'un autre côté, les fleurs faisaient partie du rituel lorsque l'on se rendait au cimetière et si je voulais bien faire les choses peut-être devrais-je m'en procurer. Shawn ne méritait pas que je vienne les mains vides. Mes yeux se posèrent sur la décoration majoritairement rose, puis sur les petites lampes disséminées dans la pièce semblables à de petites étoiles. Hmf. Retenant une grimace de dégoût, je tournais la tête pour tenter d'apercevoir un autre fleuriste, quelque part dans la rue. Si je pouvais éviter d'entrer dans le monde niaiseux de Barbie alors je le ferai sans hésiter, même s'il n'était question que d'un bouquet de fleurs. Malheureusement pour moi, cette chose semblait être le seul commerce de ce genre dans les environs et je devrai m'en contenter sans faire la fine bouche. C'est donc passablement raide et après avoir plaqué un air que j'essayais de rendre neutre sur mon visage que j'entais, faisant tinter le carillon de la porte qui représentait un petit cupidon ailé. Ben voyons. Je pris quelques secondes pour analyser l'endroit puis lançais un simple Bonjour. d'une platitude telle qu'il serait difficile de l'égaler un jour, avant de me diriger vers l'étal le plus à droite. Même si la boutique était d'une laideur sans nom, on ne pouvait nier qu'elle proposait un très large choix de composition. Si bien que je me retrouvais vite perdue entre les senteurs, les couleurs et les textures délicates qui m'entouraient. Et si je devais être honnête avec moi-même, je n'avais strictement aucune idée de ce qui était le plus approprié dans mon cas, et ce qu'il convenait de déposer sur un monument commémoratif.





Sujet: Re: Flowers also grow among the ruins {FB} |ft. Tahia Arcuri   Mar 15 Fév - 11:22
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- (FB) Janvier 2016, New-York -

La Saint Valentin est dans moins d'un mois. Je commence déjà à prévoir les fleurs dont j'aurais besoin pour ce si beau jour. Je réfléchis aux bouquets que je pourrais préparer pour les âmes sœurs. Il faut que tout soit parfait pour ce jour magique qui prône l'amour. J'ai même prévu des petits cœurs à planter dans les bouquets et j'ai commandé de jolies petites cartes. Dans ma boutique c'est toujours la Saint Valentin mais pour ce jour si particulier il faut que j'en mette plein les yeux à mes clients. Une fois mes commandes passées je retourne à l'avant de la boutique et je l'ouvre enfin. Il est l'heure d'accueillir les premiers clients. Je vérifie que tout est en place. Chaque petit détail à son importance, comme les lumières disséminées un peu partout dans la pièce pour que cela soit féérique. Comme des petites fées qui se cacheraient parmi mes fleurs. Je replace quelques tableaux qui ont pivoté. J'en ai un qui représente Cupidon, une représentation que les humains s'en font. Un bel homme musclé avec un arc et des flèches avec un cœur au bout. Je n'ai vu mon père qu'une fois et je peux dire qu'il ne ressemble pas du tout à cela. Il est mille fois plus imposant, ses ailes mille fois plus belles... On ne peut dessiner sa beauté à mes yeux.

Je sers quelques clients et quand je vois un couple venir je ne peux m'empêcher de ressentir leur amour hésitant. Au besoin je tire discrètement une petite flèche en souriant. La naissance d'âme sœur... Que c'est beau... D'autres personnes viennent pour s'offrir des fleurs à eux-même. J'ai toujours une petite attention particulière pour elles. Je leur donne un peu de mon amour pour les faire sourire, pour réchauffer leur cœur. J'aime que les gens soient heureux. Au bout de quelques heures je dois retourner en arrière boutique pour préparer un énorme bouquet qu'on m'a commandé par téléphone. J'entends soudain mon petit carillon et je souris. Encore un nouveau client. Je suis en joie mais... Plus je m'approche et plus quelque chose cloche... Lorsque je vois la personne, une femme, sa tristesse m'envahit... Elle est ici pour du chagrin... Je n'aime pas du tout ce que je ressens. Cela me rend si triste mais je me ressaisis et je lui souris.

Bienvenue Au Pouvoir de l'Amour. Que puis-je faire pour vous charmante dame ? Pour qui sont les fleurs que vous désirez prendre ? Et pour quelle occasion ?

Sans doute lui remonter le moral... Lui trouver le bouquet qui lui réchauffera le cœur... J'ai tellement envie de la prendre dans mes bras... Elle semble tellement souffrir à cause de l'amour. Son cœur est brisé, même pire... Je n'ai que rarement ressenti ce genre d'émotions... Ce n'est pas bon pour elle... Je me demande ce qui lui arrive... Tant de noirceur en elle... Même son visage est froid et sa voix neutre...Sans aucune chaleur... Je n'ai pas eu le choix que de lui poser quelques questions mais je sais bien que les réponses ne vont pas me plaire... Elle n'est pas joyeuse donc ce n'est pas pour une jolie occasion... Tout en la regardant mon regard se pose rapidement sur ses mains. J'ai envie de voir si elle est mariée ou non. Ce qui n'expliquerait pas son état mais qui m'aiderait peut être... Mais elle porte hélas des gants... Je laisse mes ailes se déplier durant un petit instant. Elles ont le don de me faire du bien, de me détendre. Et j'en ai besoin... Elle dégage quelque chose que je n'aime vraiment pas...  





Sujet: Re: Flowers also grow among the ruins {FB} |ft. Tahia Arcuri   Ven 25 Fév - 1:10
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- (FB) Janvier 2016, New-York -

Travailler au BEM impliquait un certain nombre de responsabilité et par extension, de sacrifices, bien qu’ils aient toujours été pleinement consentis pour ma part. Pas une seule fois, je n’avais regretté mes choix de carrière, que ce soit en rejoignant l’armée, puis en intégrant le Bureau par la suite. J’avais pu voir des choses que les civils ne pouvaient même pas imaginer et j’avais aussi été témoin d’actions somme toute assez extraordinaires. Parfois, j’y avais même pris part. Mais à contrario, il y avait des choses courantes de la vie pour lesquelles je n’étais pas accoutumée et qui pourtant, faisaient partie du commun. Comme aller chercher des fleurs, par exemple. C’est idiot, mais je n’ai pas souvenir d’être entrée chez un fleuriste un jour…ceci dit, en voyant la décoration niaiseuse de celui-ci, je me rendais compte que cela ne m’aurait de toute façon pas manqué le moins du monde. Il est vrai que je n’avais pas pour habitude de me déplacer moi-même, donc si par le passé j’avais eu besoin de compostions florales, les gens avaient fait le trajet pour moi. C’était l’un des privilèges des responsabilités dont je parlais précédemment : il n’y avait pas de place pour ces basses besognes quand l’esprit était occupé ailleurs. Mais puisqu’aujourd’hui, ces responsabilités m’étaient retirées et que je me voyais privée d’une quelconque occupation professionnelle, me voici toute disposée à m’acquitter de cet achat en personne. Et puis de toute façon…c’était bien trop privé cette fois pour que je me résigne à confier cette tâche à un autre. Il fallait que je le fasse. Pour Shawn.
Il y avait bien-sûr les inconditionnelles roses, les rouges, les blanches. Les Poinsettias emplissaient également les étages, à défaut de s’être retrouvées sur les longues tablées de Noël. Les compositions, assemblées avec soin, faisaient de l’œil aux passants et volaient la vedette aux bouquets de fleurs coupées. Et je me tenais là, parmi ce patchwork de couleurs, silhouette sombre qui tranchait avec ce joyeux décor. Assurément, je ne me sentais pas à ma place ici. Et c’était d’autant plus vrai que je ne parvenais pas à me décider. Idéalement, j’aurais aimé faire le plus vite possible et ressortir aussi prestement que j’étais entrée. Mais la réalité était finalement toute autre, et je devais avouer que cela me contrariait un peu. Je savais que cela allait être difficile, je ne me voilais pas la face. Mais très honnêtement, je ne pensais pas rencontrer ces difficultés aussi tôt. Dire que je n’étais même pas encore arrivée au Mémorial…peut-être n’étais-je finalement pas encore prête pour cela tout compte fait.

Comme il fallait s’y attendre, le stupide carillon avait alerté la gérante de l’établissement et bientôt en effet, j’entendis des pas venir dans ma direction. Puis une voix claire et chaleureuse se dressa dans mon dos et je pivotais. Une jeune femme toute menue s’était approchée, un large sourire éclairant son visage. Etonnamment, c’était exactement l’image que je me faisais d’une femme ayant décoré sa boutique avec des petits angelots et des loupiottes scintillantes partout. Elle était à sa place, elle. A n’en point douter. Au bout de quelques secondes, lorsque j’eus fini de l’étudier, je desserrais enfin les lèvres pour lui répondre.Comme vous pouvez vous en douter, je souhaiterais acheter une composition. Ce serait pour mettre…pour mettre en extérieur.achevais-je après un instant d’hésitation, sans me départir de cette retenue qui me faisait office de barrière naturelle. Si au départ, j’avais l’intention de dire tout autre chose, je m’étais ravisée à la dernière seconde, préférant en dévoiler le moins possible. Mes raisons ne regardaient que moi. D’ailleurs, je la trouvais déjà bien intrusive, l’inconnue et j'avais sciemment éludé au moins la moitié de ses questions. Avait-elle réellement besoin de tous ces détails pour me vendre quelque chose ? Ce n'était que des fleurs après tout, pas un article de prêt-à-porter sur-mesure. Elle pouvait même simplement me donner le plus cher que cela me serait bien égal. J'étais de toute façon un peu près certaine de ne plus jamais la revoir par la suite, donc je n'allais pas m'offusquer d'un potentiel geste non-commercial. En vérité, je n'avais qu'une seule envie : celle de repartir. Mon idée était mauvaise et je m'en rendais compte, j'étais tout simplement ridicule à errer dans les rayons de fleurs comme toutes ces femmes à la recherche du plus beau bouquet pour décorer le salon. Mon achat n'avait pas vocation à décorer quoique ce soit, ça ne rendrait pas les choses plus belles et ça ne parviendrait pas non plus à réparer ce qui a été détruit. Ces fleurs, personne ne s'extasiera devant elles, ou n'aura envie de se perdre dans leur parfum. Elles auront simplement le mérite de s'envoler moins vite que toutes les confessions que j'avais à dire, même si elles aussi elles finiront bien par disparaître au bout d'un certain temps. Rien ne reste vraiment...





Sujet: Re: Flowers also grow among the ruins {FB} |ft. Tahia Arcuri   Lun 11 Avr - 19:38
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- (FB) Janvier 2016, New-York -

À chaque pas que je fais, mon cœur se serre, il souffre tout comme cette femme qui attend, seule, dans ma boutique. Elle est sombre, triste... Son visage ne dégage rien de chaleureux et pourtant, je sens au fond d'elle une beauté rare. Une magnifique personne qui est enfermée loin quelque part à cause de sa peine. Elle a le cœur brisé... Je reconnais ce symptôme, cette souffrance et je n'aime pas ça... Pourtant, je garde le sourire, prête à l'aider et à lui donner un peu de mon amour pour lui réchauffer son cœur en miettes. Je me met à lui poser des questions pour savoir quel bouquet choisir. Je me demande où a bien pu partir sa chaleur, qui a bien pu la rendre comme cela... Je détends mes ailes et m'enroule dedans après quelques petits battements pour me réchauffer, pour me détendre. Un frisson me prend quand elle se met enfin à parler. Elle n'entre pas dans les détails... Elle ne m'explique pas ce qu'elle veut réellement... Mettre en extérieur ? Cela laisse encore tellement un vague choix. Il y a tellement de possibilités différentes... En terre, en pot, dans un vase... Cela change tout... Je ne sais pas vers quoi me diriger et puis il faut choisir la plante aussi, chacune a une signification particulière.

- Je suis sincèrement désolée mais il me faut un peu plus de détail. Vous désirez des fleurs coupées ou à mettre en terre ? J'ai besoin de connaître l'espace aussi dont vous disposez. Et ce que vous cherchez à dire. Ou est-ce seulement pour sublimer votre jardin ?

Je sais que je me montre intrusive, que je pose des questions sans doute un peu trop personnelle pour elle... Mais il le faut. Je ne veux pas me tromper dans mon choix. Ce n'est pas une personne ouverte, accueillante mais j'espère qu'elle me laissera l'aider... J'aimerais pouvoir lui retirer un peu de sa peine qui semble si grande, si imposante. Une telle noirceur comme j'ai si peu vu... Elle a subi un deuil... Je ne vois que ça. Mais est-ce qu'elle a perdu son âme sœur ? Non... Je sens que quelqu'un l'attend quelque part... Son cœur ne demande qu'à se reconstruire auprès de quelqu'un... Je range mes ailes dans un petit soupir et souris à la femme.

- Si vous désirez des fleurs coupées je peux vous proposer des oeillets rouges, des lys, ou encore des pensées. Si vous souhaitez un bouquet je pourrais vous proposer des roses lavande, de grands asters Monte Cassino violets, des hydrangées miniatures vertes, des chrysanthèmes miniatures violets, des œillets verts et des œillets miniatures roses arrangés avec de l’eucalyptus parvifolia, du lierre vert et de la gaylussacia. Cela ferait une magnifique bouquet. Mais si vous préférez des fleurs à planter, comme nous sommes encore en hiver, je pourrais vous proposer un camélia, un hellébore dit la Rose de Noël, un jasmin d'hiver, un mahonia exotique ou encore un chèvrefeuille d'hiver. Je peux vous montrer.

Je sais qu'elle n'a rien compris... Je me doute bien qu'elle ne doit pas y connaître grand chose en fleur, mais c'est bien pour cela que j'ai besoin de connaître un peu plus de détail... J'ai de plus en plus l'impression que c'est pour fleurir une tombe mais tant qu'elle ne me le confirmera pas, je ne peux pas forcer... C'est son cœur brisé qui m'a donné la réponse... C'est son regard qui m'a aidé à comprendre. Je veux l'aider à guérir... Je pense lui offrir un bouquet de pivoines et de marguerites... La première pour la guérison et la seconde pour l'optimisme. Avec des lilas sans doute car cela signifie l'espoir... Oui... Il faudra que je lui prépare en plus ce bouquet... Lui faire comprendre que la vie peut être belle et qu'elle n'est pas seule, que des gens pensent à elle et sont prêts à l'aider... Mais en voyant comment elle est je pense qu'elle ne l'acceptera pas... Elle tente de passer pour une femme forte mais je ressens cette souffrance, j'entends ce cri silencieux poussé par son palpitant...  





Sujet: Re: Flowers also grow among the ruins {FB} |ft. Tahia Arcuri   Mar 16 Aoû - 16:54
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- (FB) Janvier 2016, New-York -

Comme pour toutes les choses que je ne parvenais pas à maîtriser jusque dans les moindres détails, j’étais sur la réserve, voire même sur la défensive et cela devait sans doute se ressentir. Mais malgré cette barrière apparente, la femme ne sembla pas vraiment satisfaite par ma réponse et réclama davantage de détails. Trop de détails. Une partie de moi voulait rebrousser chemin et ressortir tout net de cette boutique en claquant la porte mais maintenant que la conversation était engagée, il était inconvenant et bien trop tard pour le faire. Imperceptiblement, je resserrais les doigts sur la sangle de mon sac à main et tentais de prendre sur moi pour ne pas tout envoyer promener. Et d’ailleurs, qu’est-ce que j’en savais moi de l’espace dont je disposais ? Personne de censé ne se rend dans ce genre d’endroit pour y prendre des mesures, à ce que je sache. Après un silence pesant de quelques instants, je me décidais tout de même à lui répondre en y mettant un peu du mien. Plus vite cette conversation et cette transaction seront terminées et plus vite je pourrai m’en aller.Bien-sûr, je comprends.fis-je par politesse, alors que j’étais bien loin de le penser. Des fleurs restent des fleurs non ? Aucune raison d’en faire toute une histoire.Elles ne sont pas pour le jardin. En fait, je n’ai même pas de jardin.déclarais-je platement. Comme à peu près 90% des New-Yorkais qui s’entassait dans les buildings du centre-ville. Ce qui expliquait certainement mon manque d’intérêt pour le domaine du végétal, en plus de ne pas avoir de temps à y consacrer de toute façon. Le jardinage était un loisir de vieille personne, c’était ennuyeux, fade et on n’avait rien à y gagner. Certains diraient qu’il s’agit de s’occuper et de prendre soin d’autre chose que de soi, mais personnellement, c’était une notion qui m’était totalement étrangère et je m’en accommodais très bien.
La femme changea alors d’angle d’attaque et m’assomma de son latin avec une liste de plantes et de fleurs longues comme le bras. Je l’observais d’un œil passablement décontenancé n’ayant d’ores et déjà retenu aucune des propositions qu’elle venait de m’énoncer.  De nouveau murée dans le silence, je la laissais poursuivre, estimant que c’était la meilleure tactique à adopte. Plus elle parlait, et moins j’avais à le faire. D’autant plus que la jeune femme semblait être capable de faire la conversation pour deux. Expression impénétrable, je restais stoïque, laissant son monologue glisser sur moi comme une couverture sans saveur. Finalement, elle me proposa de m’accompagner dans le choix de ma future composition, devinant qu’il serait plus simple d’illustrer ses propos avec du concret plutôt que de continuer me rebuter avec des mots. Je clignais des yeux. Pardon, vous dites ?Oh, et bien…comme vous voulez, oui.fis-je, prise au dépourvu…un réflexe prudent que je regrettais déjà. Quelle perte de temps que de déambuler dans les gaylussatruc et les autres plantations, ce n’était certainement pas le genre de choses que j’étais habituée à faire et que l’on apprenait à l’armée ou encore au BEM. Peut-être dormirais-je un peu moins sotte ce soir, si toutefois je parvenais à enregistrer ne serait-ce que la moindre variété ou nom de fleur. Tout bien considéré, l’écouter parler était peut-être moins contraignant. Guindée et toujours aussi raide, je m’avançais d’un pas, restant emmitouflée dans mon long manteau à la manière de ceux qui s’apprêtaient à prendre congé.Vous savez, je ne suis pas difficile. Je suis à peu près certaine que n’importe quel bouquet fera l’affaire… lançais-je en balayant les allées du regard en espérant la décourager. Du coin de l’œil, je repérais la caisse et calculais le nombre d’arrêts potentiels qu’il me faudrait endurer pour y arriver.

La présence de la femme me rendait nerveuse et me poussait à prendre mes distances, sa façon de m’observer avec une certaine forme d’insistance aussi et je n’étais pas mécontente qu’elle me tourne brièvement le dos pour me montrer le premier spécimen. Quelque chose clochait avec elle et si j’avais accepté de la suivre, j’avais tout de même laissé quelques pas entre nous. D’une nature déjà hermétique et méfiante, rendue encore plus vraie par l’exercice de mes fonctions, je n’arrivais pas à la cerner malgré tous ses larges sourires et les efforts qu’elle faisait pour satisfaire sa nouvelle cliente. C’était étrange de se démener autant pour une inconnue, personnellement je ne le ferai pas. On ne sait jamais sur qui on peut tomber, et parfois, même avec les gens que l’on pensait connaître, on pouvait avoir de mauvaises surprises. J’étais bien placée pour le savoir…  





Sujet: Re: Flowers also grow among the ruins {FB} |ft. Tahia Arcuri   
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