Long time no see - Mélissa & Angel

Hey hello!
Long time no see.

Réfectoire de la Novum Olympum - 20h50

Ça faisait un moment que je n'avais pas vu Scott. Il était toujours enfermé dans la Novum Olympum et il sortait peu. J'étais allé aux funérailles de sa mère. J'avais connu cette femme en allant avec mon pote dans son bout de pays durant l'été. Cette femme était extraordinaire. Une véritable force de la nature. Il suffisait de la voir franchir les rapides avec son canot comme si de rien n'était pour le comprendre. Elle avait toujours le sourire et elle faisait de la bouffe géniale. Sa mort m'avait touché. Une mort douce à ce que l'on disait et c'était une bonne chose. J'avais profiter de l'occasion pour venir aussi aider les jeunes demi-dieux. J'aimais bien les pousser dans le gymnase avec leurs compétences. Je détestais enseigner et j'avais choisi ma voie au grand désespoir du directeur des lieux.

Là, j'étais mort de faim comme toujours. Il faut dire que nous étions toujours les bienvenus pour revenir ici si l'envie nous en prenait. Je n'avais pas de missions en ce moment, alors autant en profiter. J'étais donc dans la cuisine du réfectoire sans la moindre gêne et je croquais dans une pomme avant de me décider à me faire un sandwich. Je balançais les ingrédients sur le plan de travail avec ma pomme dans la bouche. Oui, j'avais la grande classe quand je voulais, mais Angel ne serait pas Angel sinon. Je n'allais pas perdre mes bonnes habitudes. Je chantonnais un peu en croquant une autre fois dans ma pomme avant de continuer à fouiller.

- Hey merde ... Ils ont changé la mayonnaise de place... Fait chier !

Je grognais comme toujours en fouinant. Je ne me rendais pas compte que la charmante médecin était entrée dans la cuisine. Il faut dire que je devais faire un sacré boucant. Je n'étais pas toujours le plus subtile du bataillon. Je continuais de grogner sans trouver le foutue pot. J'avais une sainte horreur de la moutarde donc hors de question. J'aurais dû sortir et aller me prendre un hot dog dans un stand au coin de la rue finalement.

- Non, mais vous faites chier sérieux ! Il est où ce putain de pots de mayonnaise !

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Réfectoire de la Novum Olympum - 20h50

Depuis que je travaillais pour le Queens Hospital Center en tant que chirurgien orthopédique, je n'avais pas pris de jours de repos. J'adorais mon travail, je ne disais jamais non à une garde supplémentaire, à des vacations dans le service des urgences.
Mon chef de service était venu me voir pour me dire qu'il était temps de faire une pause et de profiter d'une semaine de vacances bien méritée. Il avait même fini en me disant qu'il était hors de question de me revoir dans l'hôpital les dix prochains jours.

En arrivant chez moi, je préparai une valise avec un minimum d'affaires dedans. Je pensai à prendre juste mon carnet spécial cours de potions. Je comptais bien voir Chiron et travailler avec lui sur les blessures magiques et comment les soigner.
Une fois la barrière magique passée, j'admirais la Novum Olympum et tout le paysage qui l'entourait. Je pris une grande inspiration et m'aperçus à quel point cela faisait longtemps que je n'étais pas venue et à quel point j'avais l'impression d'être chez moi à l'Académie.

Les journées promettaient d'être chargées durant ce petit séjour dans mon monde mythologique. Après avoir déposé mes affaires dans un des bungalows, je partis en direction du réfectoire car j'avais une faim de loup. Je pris tout le nécessaire pour me faire un super club sandwich et repartis en direction de ma chambre afin de le préparer et de le déguster.
C'était une mauvaise habitude que j'avais prise durant mes études de médecine et j'avais toujours eu du mal à m'en défaire. Je profitai de mon repas tout en relisant mes notes sur les derniers cours sur la confection de potions de soin.

Quelques dizaines de minutes plus tard, je ramenai tout ce que j'avais emprunté à la cuisine du camp. En y entrant, je m'aperçus que je n'étais pas la seule à venir faire une razzia sur les provisions après la fermeture du réfectoire.
Je reconnus un des enfants de Mars que j'avais croisé à plusieurs reprises lors d'événements au camp. Je l'entendais râler. En m'approchant, je compris le grief de sa colère : le pot de mayonnaise que je tenais dans les mains.

"Oups, je suis désolée. C'est moi qui l'ai, je l'ai emprunté pour me préparer mon repas tout à l'heure. Le voilà." Je lui tendis le pot rempli du précieux condiment. "Je préfère la mayonnaise à la moutarde. Désolée encore de l'avoir piqué." Je lui fis un grand sourire, ça aidera peut-être à me faire pardonner d'avoir piqué le pot de mayonnaise.

Hey hello!
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Que l’on soit clair. Dans la vie, j’avais pris la décision de rester seul. J’avais bien croisé une charmante infirmière qui m’avait donné un coup de main, mais elle avait disparu. Dommage. Heureusement que je ne m’étais pas attaché à cette dernière. Je m’étais dit que cette fois, ce serait sans doute ma chance et que je pourrais avoir quelqu’un un peu à mes côtés. C’était bien moi être agent pour l’armée américaine, mais je n’avais pas de vie sentimentale. Je couchais avec des femmes de partout dans le monde en prenant un mâlin plaisir. Je partais et je revenais sans savoir si j’allais réellement revenir. Chaque mission, j’avisais mon frère pour qu’il prenne un grand soin de ma maison et de mes effets. Je ne craignais pas réellement la mort. Je craignais surtout que l’on s’en prenne à ceux que j’aime et mon travail était de m’assurer qu’ils seraient en sécurité. Les jeunes demi-dieux ici étaient tout aussi importants. J’aimais venir donner un coup de main. J’avais des compétences que d’autres n’avaient pas en bon fils de Mars que j’étais.

Je grognais en cherchant la mayonnaise avant d’entendre une voix derrière moi. Je me redressais avant de me tourner pour voir la charmante demi-dieu. Je lui faisais directement un sourire en coin avant de prendre le pot dans mes mains avec douceur. Impossible d’en vouloir à une belle femme comme ça.

- Tu devrais être puni pour ça Mélissa. Vol de mayonnaise ! En même temps, je suis d’avis que Chiron devrait investir dans un second pot.

Je m’appliquais à beurrer mon pain en levant le regard vers cette dernière. Couteau directement dans l’évier et pot dans le réfrigérateur. Je la regardais dans les yeux avant de m’approcher avec mon sandwich dans les mains.

- Je croyais que tu bossais à l’hôpital. Il y a des jeunes qui sont malades ou alors tu es là pour le plaisir ?

Simplue curiosité. Il faut dire que j’étais allé fort en entrainement avec d’autres jeunes. Les plus vieux entre autre chose. Je me passais la main dans les cheveux. J’avais tendance à connaître pas mal le nom de tout un chacun sans faire le moindre effort. Pas si bête à tête de Mars quand on y pense. Je n’étais pas qu’une montagne de muscles.

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Réfectoire de la Novum Olympum - 20h50

Jusqu’à cette année, je n’avais jamais pensé avoir besoin d’un homme dans ma vie. Mais quelques imprévus et coups de blues de temps en temps m’avaient fait comprendre que le soutien d’une autre personne auprès de moi pouvait s’avérer important.
J’avais bien fini par adopter un chat pour avoir un peu de compagnie quand je rentrais chez moi après une longue journée de travail. Je l’avais appelé Ocyalé, un nom que j’avais trouvé dans un de mes livres sur les Amazones que j’essayais de lire.

Mais un chat ne remplaçait pas un humain. Il m’écoutait à moitié lui raconter ma journée et mes états d’âmes quand je n’arrivais pas à contenir mes larmes mais je n’avais pas de mots de réconforts même s’il me gratifiait de ronronnements et de câlins.
Qu’est ce qui m’avait fait prendre conscience de tout cela ? Sûrement le départ de ma meilleure amie Keyleen. Elle était infirmière dans le même hôpital que moi et on se racontait presque tout depuis qu’on s’était retrouvées. Mais elle était partie du jour au lendemain, sans dire où elle allait.

Revenons au fils de Mars se trouvant devant moi dans la cuisine de l’Académie. Angel, car il s’agissait bien de lui, avait l’air de se calmer quand je lui tendis le pot de mayonnaise. J’avais déjà eu l’occasion de discuter avec lui, mais cela remontait à plusieurs années en arrière.
Il me répondit avec tout l’humour qui le caractérisait que je devrais être punie. Cela me fit sourire et même légèrement glousser bien malgré moi.

« Je plaide coupable votre honneur ! Tu viendras témoigner en ma faveur le jour de mon procès ? » lançai-je en faisant semblant de l’implorer. « Mais tu sais que tu pourrais être accusé de complicité de disparition de mayonnaise. Chiron ne rigole pas avec la nourriture. Et il ne voudra jamais acheter un pot de plus, sauf peut-être si tu lui fais les yeux doux. »  dit-je en riant.

Il se prépara son casse-croûte, rangea vite fait les ustensiles et s’approcha de moi en me regardant dans les yeux. J’avais l’impression de passer au scanner et qu’il m’étudiait jusque fond de mon âme. Au lieu de me mettre mal à l’aise, bizarrement, je me laisserais volontiers me noyer dans son regard… Il demanda la raison de ma présence à l’Académie : boulot ou plaisir.

« Un peu des deux. Le plaisir de prendre un peu de temps pour moi et le boulot car Chiron me dispense encore des leçons sur les blessures d’origine magique et comment les soigner. Mais oui, en repartant d’ici, je reprendrai ma place à l’hôpital.
Il parait que j’avais plein d’heures à écouler donc mon chef de service m’a obligé à partir en vacances.
Il faut croire que j’aime un peu trop mon travail à son goût. En parlant des personnes qui aiment leur boulot, ça se passe bien avec les jeunes ? Combien en as-tu amoché lors du dernier entraînement ? J’en ai croisé quelques-uns qui n’en menaient pas large ! »

Je savais qu’Angel venait donner des cours sur le maniement des armes régulièrement et j’avais déjà dû soigner certains de ses étudiants. Les premiers temps, je pestais contre ses méthodes mais après avoir vu l’horreur durant les deux attaques du camp, j’avais revu ma position.
On avait perdu beaucoup trop de monde dans notre camp parce que pas assez de combattants ou pas assez formés. Toute notre vie, nous devrons vivre avec une menace persistante au-dessus de nos têtes. Autant être préparé dès le plus jeune âge.

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Elle avait vieillie la belle doctoresse. J’avais vieilli moi aussi, mais je gardais cette remarque pour ma personne. C’était sexy les cheveux blancs ici et là à ce que l’on disait et vu le nombre de femmes que je m’étais enfilé dans les dix dernières années, il faut croire que j’avais du charme un tantinet. Enfin bref, elle était bien roulée et je n’allais pas manquer de lui faire du charme pour le simple plaisir … de lui faire du charme entre deux bouchées de sandwich tard le soir. Je me mettais à rire alors qu’elle parlait de Chiron et de la bouffe. Elle n’avait pas tord à ce niveau. Chiron avait toujours été pointilleux.

- C’est peut-être pour ça qu’à une autre époque, je faisais le mur pour nourir convenablement avec de la pizza tu ne crois pas ? Je pense surtout que mes yeux ne serviront à rien. Je vais me prendre une claque derrière la tête. Toi, par contre, t’as un petit air angélique. Bats des cils en faisant une moue, ça devrait te blanchir.

Je questionnais la dame sur sa venue en ce lieu. Je la regardais comme je regardais tout le monde avec un extra fille bien foutue. Elle le méritait de tout façon. Je m’appuyais sur le plan de travail avant de prendre une bouchée de sandwich en écoutant sa réponse directement. Un sourire en coin alors qu’elle parlait de ma personne. Je n’étais pas SI brutal que ça.

- Je suis juste venu donner quelques cours pour apprendre à botter des fesses en quelques étapes faciles. Sache que je ne suis pas le seul responsable s’ils n’écoutent pas les consignes de sécurité et je fais toujours attention avec les gamins. Il y en a toujours qui se prennent pour des fanfarons.

Que les gens pensent ce qu’ils veulent, apprendre à se battre était nécessaire pour les jeunes demi-dieux. Se défendre était important. Certains n’aimaient pas donner des coups, mais ils devaient savoir comment se protéger de ces derniers. Je continuais de regarder Melissa dans les yeux avec un petit sourire en coin.

- J’aurais dû me blesser volontairement, j’aurais passé plus de temps en ta charmante compagnie même si je guérie plus rapidement que la moyenne. J’aurais eu droit à un pansement avec un câlin et un baiser ?

Le roi de la subtilité c’est moi et personne d’autres. Je lui tendais l’autre partie de mon sandwich.

- C’est gratuit.

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Réfectoire de la Novum Olympum - 20h50

Notre conversation restait pour le moment d’une futilité déconcertante. Rien de très intéressant à retenir, sauf que c’était lui qui avait lancé la tradition des virées nocturnes pour s’approvisionner en pizzas. Ça m’avait sauvé la vie plus d’une fois surtout quand Chiron tenait absolument à nous faire manger des aliments infects.
Je rigolai à nouveau quand il évoqua le fait que Chiron allait lui mettre une claque derrière la tête alors que moi, juste avec un regard il allait me disculper de toutes accusations me concernant. Rien qu’à imaginer la scène, un sourire béat se dessina sur mon visage.

Il me parla ensuite de ses cours avec les jeunes du camp et du fait qu’il n’était pas l’unique responsable des blessures qu’ils subissaient durant les entrainements. Il les prévenait des risques encourus et pourtant certains continuaient à jouer les têtes brûlées.
Je ne pouvais m’empêcher de regarder chaque partie de son corps pendant qu’il me parlait. Je voyais chaque muscle se dessinait sous ses vêtements à chacun de ses gestes. Serais-je en train de le déshabiller du regard ? J’en pris soudainement conscience.

Mes joues rougirent légèrement à cette simple idée. Je repris rapidement contenance mais ça ne dura pas très longtemps car Angel évoqua le fait qu’il aurait dû se blesser afin de passer plus de temps avec moi.
Il n’y avait plus aucun doute, il était en train de me draguer ouvertement. Loin de me refroidir, j’appréciai le moment car cela faisait toujours plaisir de se sentir ainsi courtisée même si dans mon cas la dernière fois commençait à dater.

« Tu voudrais passer plus de temps avec moi ? Tu n’as pas besoin de te blesser pour ça. Mais si c’était le cas, je crois que tu aurais eu le droit à un bisou magique et un câlin en prime. »

Je lui souris tout en me rapprochant de lui. J’étais comme attirée par son charme ou par ses yeux, ou peut-être un peu des deux. Il me tendit la moitié de son sandwich en me disant que c’était gratuit. Je l’attrapai délicatement.
Nos mains se frôlèrent et je sentis une chaleur monter tout le long de mon bras et revenir sur mes joues.

« Merci, Angel » lui dis-je. Je pris une petite bouchée de ce casse-croûte tardif. « Il est divin. Tu comptes rester encore combien de temps à l’Académie ? C’est juste pour savoir si tu vas t’en préparer d’autres afin de venir te les piquer. » Je me mis à rire doucement.

Une chose certaine me concernant, je n’étais vraiment pas douée pour draguer. Pourquoi lui avais-je dit cela ? Parce qu’intérieurement, je mourais d’envie de le revoir après ce soir. Je connaissais sa réputation auprès des femmes, mais je m’en fichais éperdument.
Il y avait quelque chose en moi qui me disait que je ne serai pas qu’un numéro sur sa liste. Il avait ce côté rassurant qui me mettait en confiance. Je continuai à manger doucement son sandwich tout en le regardant droit dans les yeux.

Être un fils de Mars c’était d’avoir la guerre et la bagarre dans le sang. J’en étais une excellent preuve à niveau d’ailleurs. Je ressentais que la femme en face moi ne me voulait pas de mal et je tentais de ne pas anticiper ses gestes. Je le faisais parfois même en hors combat. C’était assez rigolo à faire en fait. Je voyais qu’elle me regardait alors que je parlais. J’avais un petit sourire en coin et je la laissais faire. Si elle avait envie de me voir m’entrainer, elle serait complètement la bienvenu. Tiens … Ça me donnait une bonne idée ça. Sourire mesquin avec un petit rire que je tentais de cacher pour l’instant. Je plongeais ensuite dans la drague en la regardant. Elle était une belle femme et une demi-déesse. Je n’allais certainement pas me plaindre et me priver de lui faire du charme. J’avais toujours aimé ça de toute façon.

- J’aime les baisers magiques et les câlins surtout si ça vient d’une belle doctoresse brune avec des yeux magnifiques.

Bon, mon regard avait descendu sur son décolleté. Pas ma faute. Elle se rapprochait de moi et je lui tendais la moitié de mon sandwich. Je prenais une bouchée avant de la regarder toujours dans les yeux. Je regardais également son visage ainsi que les traits qui le composaient. Elle avait tellement bien vieilli au final. Étrangement, je n’avais pas croisé Scott ce soir. D’habitude, il venait toujours me faire un sermon sur ma consommation de sandwich nocturne. Tant ! J’en profiterais avec la belle dame.

- Normal qu’il soit divin, il a été fait par un demi-dieu.

Je lui faisais un clin d’oeil avec un sourire avant de prendre une autre bouchée. J’avais faim et je ne pouvais pas répondre à ses interrogations la bouche pleine car ce serait complètement impoli. Je m’appuyais davantage sur le plan de travail avant de me passer une main sur la nuque en haussant les épaules.

- Aucune idée sincèrement. J’attends que l’on m’envoie un nouveau contrat. Je n’habite pas très loin d’ici donc je peux revenir au besoin comme je fais toujours même si je m’absente longtemps … Tu sais quoi ? Maintenant que tu as rempli ton estomac sommairement, j’ai bien envie de voir quelque chose.

Je terminais ma bouchée de sandwich avant de tout balancer dans l’évier. Je prenais la main de Melissa et je l’entrainais au travers des couloirs avant de siffler un jeune qui tentait de faire son subtil pour aller je-ne-sais-où.

- Va te coucher !

Un juron de sa part et je rigolais. Je continuais de marcher en gardant Melissa contre moi et direction la salle d'entraînement. Des armes étaient à notre disposition. Je la lâchais et je retirais mon haut en laissant les lumières tamisées. Pas la peine de tout allumer. Je regardais les armes d’entraînement avant de me tourner vers elle.

- Ça fait combien de temps que tu ne t’es pas réellement entraîné Melissa ?

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Réfectoire de la Novum Olympum - 20h50

Ma question sur la durée de son séjour à l’Académie avait l’air de le laisser perplexe. Il avait ce tic tellement charmant, avec sa main sur la nuque et le petit haussement d’épaule qui allait bien. Je devais rougir à nouveau, je sentais mes joues s’enflammer une nouvelle fois.
Il m'expliqua que tout dépendait de son employeur et du début d’un nouveau contrat. Intérieurement, je ne voulais pas que cela fut trop tôt. Le moment que nous étions en train de vivre était très agréable. Je n’avais pas envie que cette petite bulle qui grandissait autour de nous n’éclata trop vite et me ramena brusquement à la réalité.

Il venait de terminer son casse-croûte et sans que je le vis venir, m’attrapa la main pour m’emmener je ne savais où. Quelle idée venait de traverser sa tête ? Où voulait-il aller ? Au lieu d’avoir peur, je me laissai conduire par mon rencart non prévu du soir.
Nous marchions dans les couloirs du camp toujours main dans la main. La rencontre avec un des jeunes élèves voulant faire le mur n’effaça même pas le sourire qui était dessiné sur mon visage. Je devais avoir un air des plus niais, chose qui m’arrivait rarement voire jamais.

Pas de chance pour le couche-tard, beaucoup de chance pour moi. Angel me serra contre lui. Je sentis mon cœur s’emballer au contact de ce corps musclé. Je me sentais en sécurité dans ces bras. C’était vraiment une sensation nouvelle pour moi.
D’aussi loin que je pouvais m’en souvenir, je n’avais jamais rien ressenti de tel avant. Je le connaissais à peine et pourtant, j’aurais été capable de le suivre n’importe où s’il me l’avait demandé. Notre escapade du soir prit fin dans la salle d’entrainement. Son domaine.

Il me lâcha la main, alluma la lumière en faisant bien exprès de la laisser tamisée. Il enleva ensuite son haut et je vis ce corps que je n’avais fait qu’imaginer jusque-là. Et la réalité était supérieure à ce que j’avais imaginé. Chaque muscle était parfaitement dessiné, résultat d’un entrainement régulier et bien mené.
Il se retourna vers moi, sa question me désarçonna et me fit sortir de mes pensées. Mon dernier véritable entrainement ? La date de mon dernier véritable entrainement ? On passait une bonne soirée jusque-là, je croisais les doigts pour qu’il ne me fisse pas un cours comme à ses élèves…

« Ça remonte à une éternité… De mémoire, je pense que le dernier véritable entrainement que j’ai pu faire, c’était lors de ma dernière année en tant qu’élève ici. J’ai toujours préféré rester dans les tribunes ou à l’infirmerie les fois suivantes, je me sentais plus à ma place.
Tu comptes vraiment me faire une séance d’entrainement de maniement aux armes maintenant ? »

Je n’en menais pas large. J’avais dû faire une belle grimace en posant ma dernière question. Je m’approchai de lui autant avec l’envie de le faire changer d’avis qu’avec l’envie de toucher ce corps si parfait. Pour des raisons purement médicales, évidemment.

« Je te demanderai juste de faire attention à mes mains. Tu sais que j’en ai besoin pour travailler. Parce qu’opérer avec des doigts en moins risque d’être un peu compliqué. »

Du bout des doigts, je suivis le tracer d’une cicatrice qui m’avait l’air assez récente. Il y en avait d’autres à divers endroits de ce qu’il m’était donné de voir. Angel devait avoir un boulot dangereux et s’enticher de cet homme risquait de me donner beaucoup de soucis.
Mais bizarrement, j’avais envie de tenter l’aventure…

Est-ce que j’allais changer un jour ? Je ne le pensais pas. Je ne voulais pas changer en fait. Ma vie était complexe et mon air de bad boy me convenait parfaitement. Je ne cherchais pas à avoir une relation stable ou quelque chose du genre. Je bossais tout de même comme agent indépendant pour l’armée américaine. Je partais souvent pour des missions dangereuses et la personne qui oserait s’attacher à moi souffrirait souvent … Beaucoup trop … Je ne pouvais pas me permettre ça. Je laissais déjà mon frère et sa famille derrière moi. Mes nièces me manquaient atrocement à chaque fois et pourtant, je partais et je revenais au rythme des missions que l’on me proposait. Ma vie resterait ainsi encore un sacré moment dans tous les gars. Fils du Dieu de la guerre et pas pour rien dans un certain sens.

Je traînais Melissa jusqu’à la salle d'entraînement. C’était, sans l’ombre d’un doute, l’endroit que je préférais le plus dans toute cette zone appartenant aux demi-dieux comme nous. Haut retiré après une lumière allumée pour éclairer cette pièce que je considérais comme mon sanctuaire. Je serais devenu enseignant, je crois que j’aurais été vers le combat, mais j’avais choisi une autre voie. Je me retournais à ses paroles et je me mettais à rigoler alors qu’elle ronchonnait. Elle s’imaginait quoi ? Que j’allais lui foutre une raclée ? Elle était bien drôle celle-là. Je devenais de marbre avec que mon regard s’embrasait à mesure qu’elle touchait ma peau. Calme dans toute ma hauteur à la fixer. Les muscles stables en la regardant toujours.

- Tu penses réellement que je serais du genre à m’entrainer avec toi en faisant en sorte que tu te blesses Melissa ? Tu me déçois légèrement sur ce point.

Je venais toucher son menton en remontant son visage vers le mien. Sourire idiot sur mon visage avant de caresser sa joue et m’éloigner alors qu’elle avait caresser mes cicatrices. Oh, j’en avais de belles alors que certaines étaient plus rosées que d’autres avec le temps. Je n’en avais pas honte. Je prenais une épée d'entraînement. Elle ne serait pas blessée, pas avec ce que j’avais en tête. L’art de la guerre et de se défendre, ce n’était pas pour tous, mais je considérais que nous devions savoir nous défendre en cas de besoin. J’en prenais une pour moi, bien plus lourde quoique la sienne faisait son poids. Je lui donnais. Maniement à une main pour ma part.

- Le combat c’est comme le sexe Melissa. Il faut de l’endurance, de la force et comprendre l’autre avant même de savoir ce qu’il fera. En la matière, sache que je sais toujours en avance ce que fera mon adversaire en corps en corps. Appelons ça un don … ou des préliminaires c’est toi qui vois.

Je marchais avant de donner un coup simple vers elle qu’elle devait bloquer. Si elle ne bloquait pas, alors je stopperai le mouvement pour éviter de la toucher.

Hey hello!
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J’eus l’impression d’avoir un peu vexé le fils de Mars en sous-entendant qu’il risquait de me blesser durant cette session nocturne. Il se méprenait ! Je ne doutais absolument pas de ses capacités au combat, je l’avais vu à l’œuvre plusieurs fois, mais un chirurgien avec une plaie à la main serait moins efficace et utile à ses patients.
Il leva doucement mon menton et me regarda de ses yeux de braise. J’avais presque envie de l’embrasser pour éviter tout un entrainement quelle que fut l’arme choisie. Mais le Sort en décida autrement. Il s’écarta de moi pour se diriger vers la zone où était rangé le nécessaire de combat.

Je le regardais marcher. Malgré son imposante carrure, il se déplaçait avec une aisance et une légèreté que je ne soupçonnais pas jusque-là. Il revint avec deux épées d’entrainement, ce qui mit fin à mon examen visuel minutieux – voire très minutieux – de son corps.
Il me tendit celle qui semblait la moins lourde des deux. Je l’attrapai à deux mains et m’aperçus que les réflexes, bien qu’anciens, revenaient assez rapidement. J’observais la lame, soupesais l’arme puis mis mes mains l’une au-dessus de l’autre comme j’avais appris à l’époque.

Alors que je prenais place en face de lui, Angel sortit une de ses comparaisons plus que douteuses dont il avait le secret. Je levai les yeux au ciel pendant qu’il m’expliquait que le combat c’était comme le sexe sur de nombreux points, comme l’endurance ou l’anticipation.
Je rigolai intérieurement, car c’était deux adjectifs que je donnais toujours à mes internes quand je leur expliquai l’exigence du métier de chirurgien. Il fallait de l’endurance pour tenir sans faillir pendant des opérations de six, huit ou dix heures. Il fallait tout autant d’anticipation pour parer à toute éventualité durant une chirurgie, même une dite de routine.

« Des préliminaires ? Serait-ce une invitation pour finir la soirée avec toi ? Tu as à peine commencer à me draguer. Là, c’est toi qui me déçois, tu pourrais me courtiser un peu plus avant de me parler comme ça. » lui dis-je en rigolant.

Il donna un coup plutôt simple avec son arme afin, il me semblait, de tester mes réflexes. Je contrai assez facilement son geste. Je me déplaçai légèrement vers un côté afin de me dégager et pouvoir riposter.
Ce n’était pas parce que je préférais rester dans les tribunes ou à l’infirmerie que je ne savais pas manier correctement une épée. Bien au contraire, d’après mon magister de l’époque, j’avais un don pour cette arme. J’avais juste une aversion à l’utiliser dans un vrai combat si je pouvais éviter.

« Comment veux-tu que je te surprenne, Monsieur j’ai le don d’anticiper les mouvements de mes adversaires ? Je n’ai aucune chance contre toi, tu le sais bien. » Je lui fis un clin d’œil amusé.

Je lançai une botte qu’il para sans aucun problème. J’en lançai une deuxième qu’il para encore. Les fers se croisaient et on se déplaçait dans toute la salle. Il avait l’air de s’amuser de la situation, moi un peu moins.
On finit par se retrouver coller l’un à l’autre, les épées croisées entre nous. Nos deux têtes se rapprochèrent l’une de l’autre, nos lèvres aussi. Je sentais mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine. Non, il ne m’aura pas aussi facilement. Je glissai sous son bras et me retrouvai dans son dos. Je me mis à rire.

« Aurai-je réussi à un tout petit peu te surprendre ? »