Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
FILII DEORUM
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
Le recensement
Le voici et c'est par ici que ça se passe.
Notre contexte
N'hésitez pas à vous enquérir des évènements survenus sur FD.
Ils sont tous regroupés par ici
Le Discord
Avant de rejoindre notre discord, nous vous demandons de vous inscrire sur le forum
Nouvelle tête
Souhaitons la bienvenue à notre marin d'eau douce Gregory O'Leary, fils de Neptune.
Ainsi que sa charmante "ex" femme Sarah, fille de Minerve. N'hésitez pas à passer leur faire un petit "coucou"
-20%
Le deal à ne pas rater :
(Adhérents Fnac) Enceinte Bluetooth Marshall Stanmore II Noir
199.99 € 249.99 €
Voir le deal

FILII DEORUM :: Ϟ Le reste du monde :: Le reste des USA
Aller à la page : 1, 2  Suivant

Goodbye Lys

Sujet: Goodbye Lys    Ven 23 Juil - 0:07
Darren White
Darren White
Mortel
Ϟ Localisation : Le Bronx, Lys Investigation
Ϟ Messages : 477
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  Chris-pine-gal-gadot
    I just want to be there When were caught in the rain I just want to see you laugh not cry I just want to feel you


Goodbye Lys  Xkppqor
    The real monsters don't necessarily have fangs, wings, or irresistible cravings for blood In the game of monstrosity, mortals do very well


Récompense calendrier de l'avent:

Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


Le voyant du répondeur clignotait encore tandis que sur mon portable deux messages vocaux étaient à dénombrer et autant de mails sur la boîte prévue à cet effet. Mon appartement, que j’avais négligé ces derniers temps, était au pire un capharnaüm, au mieux un semblant d’habitation. Seb m’ayant prêté son luxueux appartement pour y loger Licina, je ne pouvais m’y dérober ; et puis elle avait besoin de moi pour apprendre comprendre ce monde qui l’a dépassait. Enfin tout est relatif, car l'appartement lui ayant déplu, j'étais opté pour quelque chose de plus trivial; à savoir mon petit repaire en plus nature. Mais maintenant, j’étais de retour chez moi et elle là-bas. Je lui avais pris un téléphone, tout expliquer ; M que j’avais présenté s’était même prise d’affection pour ma protégée. Et je suis à peu près sûr qu’elle a été plus pédagogue que moi pour tout ce qui a trait à la technologie. Toujours est-il que Licina avait un téléphone et qu’en pressant la touche « 1 » elle pouvait directement m’appeler. Je n’étais donc pas très loin.

J’étais à présent devant l’écran de mon ordinateur avec ma tasse de café. Il me fallait au moins ça pour m’armer de courage et consulter la trentaine de mails que j’avais sous les yeux. Rien de folichon à première vue, un amas de pub pour faire grossir mon sexe, pour souscrire à un crédit, pour m’inscrire à une loterie en ligne, pour perdre du poids… En somme tout un amoncellement de courriers indésirables qui se retrouvaient à présent dans la corbeille. Allégé de quelques mails, mon regard fut attiré par les deux plus récents. Le dernier émanait du poste de police de ma ville natale, tandis que le second venait d’un inspecteur que je ne connaissais que trop bien. Mes mâchoires se crispèrent tandis que mes doigts cessèrent tout mouvement. J’étais comme paralysé et incapable de quitter cet état si bien que je fixais intensément l’objet du mail « Enquête disparition Mlle White. » J’avais soudainement besoin d’air comme si le simple fait de rester assis m’étouffait à petit feu. Ainsi, mon corps consentit à se mouvoir à nouveau pour me laisser rejoindre la fenêtre.

Portable sur l’oreille, j’osais braver mon premier interdit en écoutant les deux messages laissés sur mon répondeur. Calant mon cellulaire contre ma mâchoire, je me saisis non sans mal de mon paquet pour l’en délester d’une cigarette, bien que je me sois promis d’arrêter ; mais il me fallait au moins ça pour me calmer. La voix de l’inspecteur résonna alors une première fois pour me demander de l’appeler au plus vite au numéro qu’il venait de répéter à trois reprises. Ce que je n’avais pas fait évidemment. Le second message, le plus récent à en juger par l’heure, était tout aussi mystérieux. Mon interlocuteur voulait que je vienne au plus vite et c’est sans rien ajouté de plus qu’il a raccroché me laissant sur ma faim, mais conscient que j’allais devoir me faire violence pour me confronter à nouveau à mon passé. Mon monde était à nouveau bousculé par le passé. D’ailleurs à bien y réfléchir ces derniers temps j’étais accaparé par quelques souvenirs imprécis dominés par une certaine tonalité affective. À peu près tous ces souvenirs me renvoyaient à Lys. Était-ce un signe ? Moi qui n’y crois pas (ou peu) j’en doutais, mais je ne pouvais me résoudre à rester dans l’ignorance, pas cette fois. Alors sans réfléchir (j’en étais tout bonnement incapable) j’ai bourré mon sac de voyage de quelques fringues, avant d’y ajouter mon ordinateur. Certes, je partais sur un coup de tête sans murir ma réflexion, mais je devais le faire sinon quoi je risquais de le regretter. Mais avant de mettre les voiles, je me devais parler à Licina, car je me refusais à partir comme un voleur sans rien lui dire.

Elle n’était plus vraiment mon petit secret, car les membres de mon équipe connaissaient son existence, M l’avait même rencontrée sans que j’entre toutefois dans les détails. J’étais même parvenue à convaincre Licina de ne rien dévoiler de sa véritable nature, car contrairement à moi, les autres humains n’étaient pas encore prêts à entendre de telles révélations. Mais je n’en demeurais pas moins le seul véritable interlocuteur de la stryge. Et c’est pourvu de ce titre quasi honorifique (ça sonne mieux dans ma tête) que je regagnais la petite cabane située en pleine nature; que j'occupais lorsque je devais faire le vide avant d'écrire une article. Arrivé sur place, comme à l’accoutumée, je pris le temps de m’annoncer avant de pénétrer l’intérieur de la cabane.

— Lici ? C’est moi. Tu es là ? 





_________________
    She found me
    "Soulmates are two hearts, separated by time and space, that destiny, in its infinite wisdom, has decided to unite. Like two distinct melodies that eventually harmonize, their meeting transcends circumstances, weaving an eternal love written in the stars." aeairiel
Sujet: Re: Goodbye Lys    Jeu 29 Juil - 13:24
Licinia Alis
Licinia Alis
Stryge
Ϟ Messages : 527
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  XEOatL3
Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


Cela faisait plusieurs jours que Darren m’avait emmenée dans une maison, qu’il appelait cabane, reculée des grands buildings et de l’air nauséabond du centre ville e New York. Ce n’était pas pour me déplaire, loin de là, il y avait de la nature, des arbres, bien qu’ils aient perdu leurs feuilles à cause des froides températures. Mais au moins, j’avais l’occasion de traîner à l’air libre auprès des plantes sans être angoissée par le bruit des véhicules et de la ville.

Avant notre départ, mon gentil Mortel m’avait présenté ses amis, qu’il appelait aussi « collègues ». J’étais un peu effrayée au début, restant en retrait, mais ils avaient su me mettre plus ou moins en confiance. Surtout la fille qui s’appelait « M ». Bon, évidemment, je restais une stryge et je n’accordais pas ma confiance aveuglément. Toujours était-il qu’ainsi, quand Darren me parlait d’eux, je savais un peu mieux à qui il faisait référence.

Ce matin-là, il était parti tôt. J’avais compris que les Mortels devaient avoir un travail, que celui de Darren était journaliste et qu’il aimait beaucoup ça. Je supposai donc qu’il était parti travailler. Quand le soleil se leva, je me levai aussi, profitant des premiers rayons de l’astre sur les environs, observant tout cela derrière la fenêtre, les pieds emmitouflés dans des chaussettes. J’avais enfin compris l’utilisé de ces choses et franchement, avec le froid que conférait la neige, j’appréciais cet inconfort. Puis j’étais allée à la cuisine boire un peu d’eau et chercher dans le frigo de la chair que Darren avait pris pour moi. Il appelait ça « tartare de boeuf ». Peu importe le nom, c’était mangeable et j’étais contente de ne pas avoir à me battre pour espérer récolter quelques gorgées de sang de demi-dieu pour survivre. Puis, je me rendis à la salle de bain pour me débarbouiller. J’avais le visage plein de sang de la viande. Il fallait dire que je n’avais pas la patience de manger la totalité d’une assiette avec une fourchette. Quelle perte de temps ! Je ne comprendrais jamais les Mortels.

Je voulus aller à l’extérieur, alors je dus me vêtir chaudement. Darren avait eu la gentillesse de me trouver des vêtements chauds. J’enfilai donc tout ça. Le plus difficile pour moi restaient les chaussures, mais je n’avais pas le choix, je devais mettre des inconfortables bottes si je ne voulais pas perdre mes pieds dans la neige.

J’étais à l’extérieur à marcher en admirant les formes des buissons quand j’entendis la voix de Darren. Il avait pris l’habitude de s’annoncer. Je crois qu’il avait dû prendre peur d’une ou deux de mes réactions lors que j’étais surprise… J’espérais qu’il ne tombe jamais sur une paire de lunettes similaire à celles qu’avaient les gens du B.E.M, parce que s’il me voyait réellement, peut-être qu’il aurait beaucoup trop peur de moi pour continuer à m’accepter.

- Je suis dehors Darren ! lançai-je pour qu’il me rejoigne.

Je m’amusais de voir de la fumée sortir de ma bouche quand je parlais. C’était dû ai froid, d’après ce que le Mortel m’avait expliqué. Je n’avais jamais connu ce phénomène avant, puis que là où je vivais avant le massacre, il ne faisait jamais aussi froid.
J’allais à la rencontre de mon gentil blondinet.

- Tu rentres tôt, c’est bien.

En fait je n’avais aucune idée de si c’était bien ou pas pour lui, mais moi j’étais contente de le voir.




_________________
One day, revenge will be mine.

Sujet: Re: Goodbye Lys    Lun 9 Aoû - 23:55
Darren White
Darren White
Mortel
Ϟ Localisation : Le Bronx, Lys Investigation
Ϟ Messages : 477
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  Chris-pine-gal-gadot
    I just want to be there When were caught in the rain I just want to see you laugh not cry I just want to feel you


Goodbye Lys  Xkppqor
    The real monsters don't necessarily have fangs, wings, or irresistible cravings for blood In the game of monstrosity, mortals do very well


Récompense calendrier de l'avent:

Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


J’ai acquis cette petite cabane, il y a quelques années. C’était peu après mon agression. Je m’étais convaincu que l’acquisition de cette cabane résultait du fait qu’il me faille du calme pour écrire et qu’ainsi j’étais prolifique. Mais de vous à moi, je me fourvoyais et jusqu’à l’os. Cette cabane, malgré l’isolement, me permettait surtout de me sentir un peu plus en sécurité lorsque je m’apprêtais à pondre quelque chose d’important journalistiquement parlant ; à savoir le genre d’article qui fait tomber des têtes. De ce fait, personne, hormis Sebastian et mon ex, ne connaissait cet endroit. Licina s’ajoutait donc bien malgré elle, à ce petit secret. N’étant pas à un secret près, je ne m’en formalisais pas. Toujours est-il que cet endroit niché en pleine nature était la planque parfaite pour quiconque cherche à se faire oublier. Je savais aussi que cela ferait un bien fou à Lici que de se retrouver en pleine nature, bien loin du tumulte de la ville. Bien sûr, je n’étais pas naïf au point de penser qu’un simple séjour en pleine nature allait suffire à panser ses plaies et amoindrir instantanément ses traumatismes. Tout cela était une question de temps et de suivi psychologique, mais la demoiselle étant ce qu’elle est, je me demandais encore si elle pouvait être aidée de cette façon. Ajoutons à cela sa haine à l’encontre des humains. Rares étaient ceux qui pouvaient l’approcher sans susciter de la crainte ; n’étant pas psy, je demeurais incapable de l’aider sur ce plan et ça me décourageais je dois le reconnaître.

J’étais là, à quelques mètres de la cabane, assis derrière le volant d’une voiture à l’arrêt. Je me sentais coupable de partir et de la laissait seule durant plusieurs jours. Mais je n’avais pas le choix, l’amener avec moi constituait un danger pour elle et pour les personnes que j’étais amené à rencontrer. Et puis je ne voulais pas qu’elle découvre cette partie de ma vie enfouie depuis des années. Peut-être était-ce aussi une question de fierté ; celle d’un homme qui se refuse à craquer devant un être qui lui est supérieur. Oui, qu’on se le dise, j’étais perdu à présent, assez pour remettre en question mon voyage. Tout s’embrouillait déjà dans ma tête et que dire de mon cœur, qui cognait avec ardeur contre ma cage thoracique, j’en arrivais même à respirer avec difficulté tant la douleur devenait intense. Je savais que ma vie allait prendre un tournant et qu’il me faudrait accepter l’inacceptable. Mais je n’étais pas prêt, telle était ma seule certitude.

Les mâchoires crispées et les mains serrées contre le volant, j’observais encore les environs. J’en étais à chercher mes mots pour ne pas froisser Lici ni la blesser et encore moins la mettre en colère. Dois-je vous rappeler qu’il s’agit d’une stryge ? J’ai eu le malheur de l’oublier récemment, avant d’être confronté bien malgré moi à cette triste réalité. Pour l’heure, je préférais oublier le fait qu’elle aurait pu me blesser en étant soumise à son instinct. Mais je devais passer outre, car je tenais assez à elle pour prendre ce risque. « Allez, Darren ! » tachais-je de m’encourager, sans conviction. Et c’est sur cette petite impulsion que je quittais mon véhicule pour rejoindre l’intérieur de la cabane. Pour ne pas la brusquer, je pris soin une fois encore de m’annoncer avant de comprendre qu’elle était à l’extérieur sûrement à profiter du paysage et de toutes ces petites choses dont elle avait été privée.

— Salut… commençais-je en m’approchant moi aussi. Elle semblait enjouée comme toujours et c’est bien ça qui rendait la nouvelle que j’allais lui annoncer, plus difficile encore. — Lici, je suis venu te dire que je dois m’en aller pour quelques jours. J’ai des affaires à régler. J’ai été pris de cours et je ne peux pas faire autrement. Mais je vais revenir hein, je ne t’abandonne pas.




_________________
    She found me
    "Soulmates are two hearts, separated by time and space, that destiny, in its infinite wisdom, has decided to unite. Like two distinct melodies that eventually harmonize, their meeting transcends circumstances, weaving an eternal love written in the stars." aeairiel
Sujet: Re: Goodbye Lys    Lun 16 Aoû - 15:36
Licinia Alis
Licinia Alis
Stryge
Ϟ Messages : 527
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  XEOatL3
Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


Je commençais à m’habituer à la vie dehors, et par « dehors », j’entendais hors du B.E.M. Même si j’avais été loin de m’imaginer qu’il ferait aussi froid quand je tentais de visualiser, dans mes rêves les plus inaccessibles, à quoi pourrait ressembler ma vie si je pouvais sortir. Je pensais, naïvement, que le reste du monde habité ressemblait à mon île. Mais auprès de Darren, j’ouvrais les yeux, lentement, sur tout ce qui m’avait fait défaut en terme de connaissances du monde. Et le moins que l’on puisse dire, c’était que la vie des Mortels était bien plus complexe que je ne l’imaginais.

Néanmoins, j’appréciais beaucoup plus de vivre dans la cabane de Darren plutôt que dans l’appartement de son am en pleine ville avec tous ces bruits, toute cette technologie qui me faisait peur, sans parler des odeurs infâmes. Ici, dans cette cabane reculée, même s’il faisait froid, je pouvais voir la nature, les arbres, bien qu’ils soient dépourvus de leurs feuilles à cause du froid, et puis j’apprenais peu à peu à dompter la neige. Je profitais de l’air extérieur, j’écoutais les petits animaux quand il y en avait, mais Darren m’avait expliqué que certains hibernaient à cause du froid.

Mon gentil Mortel avait fini par me retrouver, et j’avais remarqué qu’il était plus tôt que d’ordinaire car d’habitude, quand il revenait, la nuit était déjà tombée, hors là, il faisait encore grand jour. Ce n’était pas pour me déplaire, j’étais heureuse de le voir. Les stryges sont des créatures qui vivent en horde, je n’aimais donc pas être seule, je l’avais été trop longtemps, et même si Darren n’était pas l’une de mes congénères, il était cependant ce qui s’en rapprochait le plus et je me sentais bien en sa présence. Toute à ma joie de le voir, je le saluais en m’avançant, mais je compris à son intonation lors de sa réponse que quelque chose n’allait pas. Je perdis peu à peu mon sourire en l’écoutant. Il voulait partir quelques jours.

- Des affaires de Mortels à régler ? Et je peux pas venir avec toi ?

Il semblait évident que la réponse était « non », mais j’avais eu ce besoin de poser la question. J’avais bien du mal à cacher ma déception, je détestais être seule, surtout dans cet univers qui n’était pas le mien. Qu’allais-je faire ?

- Tu pars quand ? Combien de révolutions ?

J’avais des tonnes de questions. Même si je n’avais pas envie qu’il me laisse et qu’il parte faire ses affaires de Mortels, je ne pouvais néanmoins pas l’en empêcher, et il avait l’air déjà embêté de le faire… Je voulais au moins savoir combien de temps je serais seule. Cela m’inquiétait un peu, il fallait le reconnaître.



_________________
One day, revenge will be mine.

Sujet: Re: Goodbye Lys    Jeu 26 Aoû - 21:05
Darren White
Darren White
Mortel
Ϟ Localisation : Le Bronx, Lys Investigation
Ϟ Messages : 477
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  Chris-pine-gal-gadot
    I just want to be there When were caught in the rain I just want to see you laugh not cry I just want to feel you


Goodbye Lys  Xkppqor
    The real monsters don't necessarily have fangs, wings, or irresistible cravings for blood In the game of monstrosity, mortals do very well


Récompense calendrier de l'avent:

Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


J’ai longtemps cherché à comprendre ce qui était arrivé à ma sœur, puis j’ai fini par arrêter de creuser. Pire que ça, j’ai fui ma vie d’avant pour ne pas me sentir coupable d’avoir arrêté de chercher. Alors j’ai cherché autre chose, ailleurs. Je me suis mis à aider les autres à défaut de m’aider moi-même. Mais malgré tout et contrairement aux apparences, je n’ai jamais perdu espoir. Dans ma tête, une petite voix semblait y veiller. C’était comme un rappel malgré la distance. Et plus je parvenais à aider des gens à se retrouver, plus ce rappel gagnait en intensité. Pour dire vrai, je le vois plus comme une flamme qu’un rappel. C’est sûrement parce que je suis du genre attaché aux symboles ou autres métaphores en tout genre.

L’espoir a disparu… Je ne ressentais plus rien, plus de rappel, de flamme, c’était comme si cet appel avait brisé une malédiction dont je ne voulais pas me débarrasser. Car en un sens tant que l’espoir demeurait, c’était un peu comme si Lys vivait au-delà de mon cœur et de ma mémoire. L’espoir me permettait de croire en une réalité à laquelle je pouvais aisément me raccrocher et qui n’avait de ce fait, rien d’abstrait. Je me sentais si mal à présent, assez pour me demander ce que j’allais dire à Licina pour justifier mon départ de quelques jours. Mais il fallait le faire, je lui devais bien ça.

Je la retrouvais donc dans la cabane, un refuge que je partageais désormais avec elle et qu’elle semblait avoir apprivoisé. Nous étions en pleine nature, il n’était donc pas difficile pour elle de s’adapter. Et quelque part, cela me réchauffait le cœur de la voir comme ça, plus à l’aise assez pour vivre sa petite vie loin du tumulte urbain. Malgré tout, je continuais à me sentir mal, sans trop savoir pourquoi je me trainais cette espèce de culpabilité. Après tout, ce n’était que l’affaire de quelques jours et ici, elle ne risquait rien.

— Oui c’est ça des affaires de mortels, il est donc préférable que tu restes ici. Je n’osais pas croiser son regard, car je sentais bien qu’elle était déçue, mais je ne pouvais faire autrement. Je devais être seul pour régler cette affaire de mortel. — Lici, je serais vite rentré, je t’en fais la promesse. Ce n’est que l’affaire de trois quatre jours, je ne vais pas m’éterniser. Est-ce que tu comprends ? Tu as ce qu’il faut de nourriture dans le congélateur. Je t’ai montré comment faire, tu t’en sortiras très bien je n’en doute pas. Et de toute façon, je vais revenir, je n’ai pas l’intention de t’abandonner. Là-dessus, tu peux me croire, je tiens toujours une promesse. 




_________________
    She found me
    "Soulmates are two hearts, separated by time and space, that destiny, in its infinite wisdom, has decided to unite. Like two distinct melodies that eventually harmonize, their meeting transcends circumstances, weaving an eternal love written in the stars." aeairiel
Sujet: Re: Goodbye Lys    Mar 31 Aoû - 16:04
Licinia Alis
Licinia Alis
Stryge
Ϟ Messages : 527
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  XEOatL3
Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


Darren allait partir régler ses affaires de Mortels pendant trois ou quatre jours. Trois ou quatre révolutions du soleil, seule, entièrement seule, dans un abri de Mortel, avec de la neige tout autour, sans possibilité de fuite ou de me cacher en cas de problème. Oui, je devais reconnaître que l’idée m’angoissait beaucoup. Mais je ne pouvais pas en tenir rigueur à mon sauveur, il avait l’air sincère dans ses propos. Personne n’avait été aussi sincère avait moi depuis que j’avais débarqué dans ce monde qui m’était tout sauf familier. Je devais donc lui faire confiance, je n’avais pas le choix. Je hochai la tête, cherchant son regard, ne comprenant pas pourquoi il évitait le mien.

- OK, répondis-je à la mode des Mortels. Trois ou quatre jours. Je t’attends ici.

Et après avoir rassemblé ses affaires, le voilà parti.

Jour 1.

J’avais regardé sa bruyante voiture s’éloigner. La neige se remettait à tomber et je m’en retournai à l’intérieur du chalet. Je ne savais pas quoi faire, je tournais en rond. J’observais d’abord la neige tomber. Parfois, des écureuils se promenaient sur les arbres, sans doute qu’ils se cherchaient de la nourriture. Je m’asseyais toujours parterre à côté du radiateur pour avoir chaud. Cet engin était étrange mais au moins, il prodiguait de la chaleur un peu comme un feu, mais sans avoir besoin de l’alimenter. Puis, je décidai d’aller faire un tour dehors. Je m’émerveillais de voir la nature, c’était agréable malgré le froid ambiant et d’être obligée de porter une tonne de vêtements et ces inconfortables chaussettes et bottes. Je me rendis compte que je trouvais agréable le bruit que faisaient mes pas dans la neige. Mais cette journée ne fut pas si positive puisque j’eus le déplaisir de rencontrer une personne du B.E.M. J’avais compris qu’elle me traquait quand, cachée dans un arbre, elle avait compris que je me cachais en hauteur. Elle avait une arme à feu dans la main. Elle l’avait jetée dans la neige pour me mettre en confiance. Je n’avais eu d’autre choix que de l’aborder. Mais aussitôt que je le pus, je m’étais enfuie, prenant soin de ne pas aller vers la cabane de Darren pour ne pas qu’elle puisse revenir. J’étais partie complètement à l’opposé, morte de peur que d’autres n’arrivent. Reconnaissant l’odeur ignoble de la voiture de mon gentil Mortel, je décidai d’aller à sa suite.

Jour 2.

Il faisait si froid la nuit. J’avais dormi dans un endroit où plusieurs véhicules s’étaient arrêtés. J’étais un peu déboussolée, fatiguée et frigorifiée. J’avais faim aussi. Je me demandais si j’étais perdue. Des milliers d’odeurs différentes affluaient, je n’arrivais plus à retrouver celle de Darren. Comment faire ? J’entendis des discussions, des Mortels qui conduisaient ces énormes véhicules encore plus puants que les autres. L’un disait qu’il allait dans l’Indiana, et je me souvins alors que Darren avait dit ce mot C’était sûrement là qu’il était allé ? Je n’avais de toute façon pas le choix, j’aurais été incapable de retrouver mon chemin depuis ici. Alors, je me dissimulais dans le véhicule de l’homme qui avait dit ça, j’avais déchiré avec mes griffes la bâche et je m’étais faufilée à l’intérieur, cachée parmi toutes ces caisses qu’il transportait. Au moins, je pouvais dormir, il faisait moins froid et j’étais abritée du vent, de la pluie et de la neige.

Jour 3.

J’ignorais combien de temps nous avions roulé mais il était certain que c’était un nouveau jour qui se levait quand le camionneur ouvrit l’arrière de son véhicule. J’attendis qu’il sorte ‘une de ses caisses pour m’échapper en courant.
Cet endroit était différent de New York, moins urbain mais tout de même trop de Mortels et de technologies, et trop de voitures puantes et bruyantes. Dans tout ce flot de bruits, je cherchais comment retrouver Darren. Je marchai, observant chaque recoin, chaque personne, chaque véhicule. Je devais avoir l’air effrayant sûrement, les gens que je croisais de près me regardaient bizarrement et cela me faisait peur.
Soudain, il me sembla apercevoir Darren. Je reconnus sa voiture, il s’apprêtait à monter dedans, il était dos à moi. Je me mis à courir aussi vite que possible, traversant la route sous les affreux klaxons des voitures, mon coeur battant la chamade et ne prenant même pas le temps de grogner après ces agressions sonores, et je bondis littéralement sur mon Mortel. Je tremblais de tous mes membres, j'avais froid, j'étais sale d'avoir dormi et passé des heures dans ce camion, j'étais terrorisée.



_________________
One day, revenge will be mine.

Sujet: Re: Goodbye Lys    Lun 13 Sep - 0:38
Darren White
Darren White
Mortel
Ϟ Localisation : Le Bronx, Lys Investigation
Ϟ Messages : 477
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  Chris-pine-gal-gadot
    I just want to be there When were caught in the rain I just want to see you laugh not cry I just want to feel you


Goodbye Lys  Xkppqor
    The real monsters don't necessarily have fangs, wings, or irresistible cravings for blood In the game of monstrosity, mortals do very well


Récompense calendrier de l'avent:

Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


Mon cœur se serrait presque à chaque parole. J’avais l’impression de lui mentir, bien que cela ne soit pas le cas. Je voulais juste me préserver et régler mes problèmes par moi-même. J’ai toujours fonctionné de la sorte et ce n’est pas maintenant que cela va changer. Malgré tout, je me sentais coupable d’ainsi abandonner Lici à son sort ; bien que l’abandon ne soit que temporaire. Et puis au besoin « c’est ça déculpabilise toi », je pouvais compter sur la présence de M pour avoir un œil sur ma protégée. L’idée me déplaisait fortement, mais faute de choix, je ne pouvais me résoudre à procéder différemment. « — Merci Licina ! » Je lui étais reconnaissant de ne pas chercher à en savoir davantage, tout en me sentant égoïste d’être si peu affable. Les derniers prononcés et le regard lourd, autant que ce qui me servait de cœur, je quittais les lieux pour reprendre la route et me perdre dans mille et une théories sur la suite de mon aventure qui était tout, sauf exaltante.

J’engrangeais les kilomètres sans réfléchir avec pour seul rythmique, la musique qui passait à la radio. J’avais choisi la station au hasard et surprit d’entendre de la bonne musique sur un canal dédié à la country, je n’avais pas cherché à trouver une autre station. Puis il m’arrivait de penser à Licina, me demandant ce qu’elle pouvait faire et si la cabane demeurait assez confortable pour elle. « Au pire, je pourrais lui trouver autre chose. » Je songeais alors à Rita, mon ex, flic de son état et pourvue des connaissances nécessaires pour qu’une personne puisse aisément disparaitre ; ce qui était relativement facile pour Licina qui n’avait à proprement parler pas d’identité réelle. « Peut-être faudrait-il lui en créer une ? » C’est fou ce que je peux dire de conneries.

Rares étaient mes pauses, je voulais progresser et vite ; mais par souci de préservation, je m’étais arrêté à deux reprises histoire de vider la vidange et de me restaurer un peu. Portable en main, je m’apprêtais à envoyer un message à M pour m’enquérir des nouvelles, quand soudain mon cellulaire se mit vibrer. Quelqu’un cherchait à m’appeler et à en juger par le numéro sur mon écran, il s’agissait d’un inconnu ; ce qui d’ordinaire m’aurait incité à ne pas répondre. — Allo ?  tentais-je par curiosité avant de le regretter amèrement. Mon prénom venait de résonner à l’autre bout du fil et malgré les années passées, je reconnaissais cette voix entre mille.

— Comment as-tu eu ce numéro ? lançais-je froidement à mon interlocuteur qui me rappela presque aussitôt qu’il avait des contacts un peu partout, surtout à New York. — Effectivement j’avais oublié que monsieur White briguait le poste de sénateur de l’état de New York. Tu t’es quand même souvenu que tu avais un fils même après toutes ces années, je suis honoré. Je n’attendais rien de cet échange, tout comme je n’attendais plus rien de mon géniteur. Ce lâche avait déserté nos vies et s’en était reconstruit une à New York des années plus tard. Des mots, presque des banalités furent échangées par le type qui cherchait à instiguer un semblant de conversation qui demeurait pour moi sans intérêt, bien que de toute évidence, monsieur White semblait décidé à me voir lorsque je serai arrivé sur place. Il n’avait rien ajouté de plus, mais j’étais à peu près sûr que l’inspecteur en charge de l’affaire l’avait prévenu de ses récentes découvertes. J’étais en colère, mais pas assez pour incendier ce type au téléphone. Il me fallait reprendre la route pour que rapidement cette affaire soit traitée.

Il s’était écoulé vingt-quatre heures, peut-être plus avant que le panneau de « Bienvenue » apparaisse. J’étais presque arrivé, mais il me restait encore un détour à faire par la station du coin. J’étais alors loin de m’imaginer que mon petit voyage en solitaire allait prendre fin d’ici quelques minutes. En attendant, je devais faire le plein et c’est sans conviction que je m’en allais régler ma dépense en ajoutant quelques petits trucs à la caisse histoire de faire taire mon estomac. Une fois les petites emplettes effectuées, je m’apprêtais à retrouver mon véhicule quand soudain quelqu’un se jeta littéralement sur moi. Sous la surprise, le sac que je tenais encore entre mes mains tomba au sol, laissant paraître tout un tas de cochonnerie ainsi qu’une bouteille en plastique de Ginger Ale. Et alors que je m’apprêtais à m’en prendre à l’imbécile qui venait de me surprendre, mon regard ahurit se posa sur…

— Licina ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? J’oscillais entre inquiétude et gêne. Il fallait avouer que ma protégée était dans un état plus que négligé, assez pour que quiconque en vienne à se poser des questions. — Comment ? Mais avant que je ne n’obtienne la moindre réponse et récupérant mon sac à provisions, je fis signe à la demoiselle de me suivre à l’intérieur du 4x4. Je prenais place presque aussitôt, sentant la colère m’envahir à présent. J’attendis de ce fait qu’elle me rejoigne et ferme la porte pour enfin reprendre la parole.

— Je t’avais expressément demandé de rester dans la cabane. C’était trop te demander Licina ?



_________________
    She found me
    "Soulmates are two hearts, separated by time and space, that destiny, in its infinite wisdom, has decided to unite. Like two distinct melodies that eventually harmonize, their meeting transcends circumstances, weaving an eternal love written in the stars." aeairiel
Sujet: Re: Goodbye Lys    Jeu 16 Sep - 18:51
Licinia Alis
Licinia Alis
Stryge
Ϟ Messages : 527
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  XEOatL3
Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


Avoir froid en dormant, voilà une habitude à laquelle je ne m’étais jamais faite. J’avais eu froid durant toutes mes années de captivité au B.E.M, à croire que les Mortels ne savaient pas vivre sans ce qu’ils appelaient « l’air conditionné ». Et puis personne n’avait pris la peine de m’apprendre à dormir dans un lit, dans des draps sous des couvertures, avant ma rencontre avec Darren.
J’avais passé deux nuits affreuses, la dernière à l’arrière d’un camion au milieu d’une cargaison. Au moins, j’étais à l’abri de la neige, mais j’avais terriblement froid, ça sentait mauvais et il y avait beaucoup de bruit. C’était infernal mais je m’accrochais à l’espoir de retrouver Darren dans l’Indiana.

Sortie de mon moyen de transport clandestin, j’errais dans cette ville que je ne connaissais pas, observant chaque recoin, essayant de capter des odeurs que je connaissais comme celle de Darren ou de sa voiture. J’avançais, les bras croisés pour essayer de me réchauffer en me répétant « courage Licinia, tu peux le trouver » pour m’encourager.

Et soudain, le miracle eut lieu ! Je l’aperçus, de dos, il était face à sa voiture. J’étais certaine que c’était lui ! Mobilisant les forces qui me restaient, je courus pour sauter dans son dos. Il se retourna, il était surpris et cela pouvait se comprendre. J’avais eu si peur de ne pas le trouver, j’avais été terrorisée par cette rencontre faite le jour-même de son départ et qui m’avait valu, dans un moment de panique, de partir à sa recherche.
Et il était là, face à moi. Et si j’étais heureuse comme jamais de le voir, lui semblait passablement énervé. Je le suivis dans sa voiture et une fois les portes fermées, je l’entendis me parler comme il ne l’avait encore jamais fait. Je sentis mon coeur se serrer et j’esquissai un rictus en le foudroyant du regard.

- Ne crie pas sur moi ! J’ai eu peur ! Je pouvais pas rester, ils allaient trouver où était la cabane. J’ai dû partir et je savais pas où aller, alors j’ai essayé de te trouver !

Il ne me demanda même pas comment j’avais pu le retrouver alors que cet endroit du monde des Mortels était très loin de la ville de New York et de sa périphérie où il me cachait pour le moment.
A mon tour, je sentis la colère m’envahir. Tout était si compliqué chez les Mortels, je n’étais à ma place nulle part, et la fatigue ne m’aidait pas à avoir des pensées cohérentes. Je ne savais pas quoi faire, ni dans l’immédiat ni dans le futur, j’étais complètement paniquée. J’avais cru que je pourrais apprendre à vivre comme une mortelle pour passer inaperçue, mais visiblement j’étais encore loin du compte, et puis est-ce que j’en avais envie ? Avais-je envie de voir ma vie dictée par des morceaux de papier verts qui permettaient d’avoir ce qu’on voulait et qu’on devait si durement gagner ? Avais-je envie d’utiliser ces horribles choses puantes et bruyantes pour me déplacer, de vivre enfermée entre des murs et un toit sans voir la nature, d’avoir des contacts avec les autres juste via un petit appareil avec un écran tactile, et enfin de manger d’horribles pizzas au fromage avec de l’immonde bacon fumé dessus ? Non, tout ce que je voulais, c’était retrouver ma vie d’avant, retrouver mes congénères sur notre île où les températures ne faisaient pas mourir les fleurs. Ce constat me fit l’effet d’un coup dans les côtes, et j’éclatai en sanglots.



_________________
One day, revenge will be mine.

Sujet: Re: Goodbye Lys    Dim 17 Oct - 15:58
Darren White
Darren White
Mortel
Ϟ Localisation : Le Bronx, Lys Investigation
Ϟ Messages : 477
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  Chris-pine-gal-gadot
    I just want to be there When were caught in the rain I just want to see you laugh not cry I just want to feel you


Goodbye Lys  Xkppqor
    The real monsters don't necessarily have fangs, wings, or irresistible cravings for blood In the game of monstrosity, mortals do very well


Récompense calendrier de l'avent:

Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


Le temps défilait si vite que j’en avais perdu le décompte. Ma réalité tout entière semblait de plus en plus défaillante à présent. J’avais occulté tant de choses, assez pour avoir l’impression de n’être plus à présent qu’un automate qui va et vient sans trop savoir où aller. Ma main gauche se mit alors à trembler me faisant ainsi remarquer que la jauge d’essence venait de s’allumer sur le tableau de bord. Je devais faire le plein tel était ma mission présentement. Ma main trembla encore, assez pour m’obliger à m’arrêter alors que la station la plus proche je trouvais à plus de deux kilomètres.



Quelques heures plutôt

La voix de l’inspecteur résonnait encore dans mes pensées alors que je venais de passer le panneau de bienvenue. Rien n’avait changé ici, à part quelques constructions. J’avais comme l’impression de revenir après quelques jours alors qu’il s’était écoulé plusieurs décennies sans que je foule ce sol maudit qui m’avait vu naître. Un haut-le-cœur m’assaillit lorsque je pris la route qui menait droit à mon ancienne maison. Isolés du reste de la ville, nous vivions dans une vaste propriété près d’une ferme. Et quelle ne fut pas ma surprise en constatant que la maison qui m’avait vu grandir n’hésitait plus. Elle avait été rasée littéralement, mais le terrain était de toute évidence en vente à en juger par le panneau planté sur le bas-côté. « — Quel fils de… » ne puis-je m’empêcher de murmurer en sachant pertinemment qui était à l’origine de cette disparition. Je passais ensuite devant la scierie où parfois je me rendais avec mes potes, avide de grandes aventures avant d’être chassé par les adultes avides de sécurité.

Mon portable sonna à nouveau, m’obligeant à m’arrêter sur le bas-côté pour décrocher. Cela aurait pu être un appel anodin, comme tant d’autres, sauf que non, rien n’est anodin quand on vous annonce la disparition d’un pan de votre existence. L’inspecteur était à l’autre bout du fil, ravi que je prenne le temps de décrocher et plus encore que je sois là, malgré les circonstances. — Lesquelles ? lançais-je pas certain de comprendre. L’homme paru gêné, sa voix le trahissait. Il me demanda alors de ne pas consulter la presse locale et de le rejoindre à l’institut médico-légal du coin. L’ai-je écouté ? Non !

« La disparition de la petite White enfin résolue. » Tel était le titre de ce quotidien que j’avais pourtant l’habitude de décrier étant plus jeune. Je savais que j’aurais dû écouter l’inspecteur et je regrettais presque aussitôt mon manque de contrôle et de discernement. Mais c’était plus fort que moi, je devais savoir. Les tests ADN ont parlé. Avec l’aide de monsieur White, le père de la petite Élisabeth, les ossements retrouvés près de la scierie sont bien ceux de la petite fille disparue le 22 janvier 1995, lors de la grande tempête.

— NOOOOOOOOON !  hurlais-je à plein poumon dans ma voiture, les vitres fermées avant de cogner mon volant. Et c’est à partir de là que je peine à me rappeler ce qui s’est passé ensuite. Je sais juste que j’ai regagné l’institut médico-légal comme me l’avait demandé l’inspecteur qui m’a alors présenté ses condoléances. Mon père était là aussi, fringuant dans son costume. Je ne sais pas si je l’ai frappé, insulter ou les deux. Je crois avoir remercié l’inspecteur pour tout ce qu’il avait entrepris, puis je suis parti. Dans un état second, j’ai mis les voiles.



J’ignore toujours combien de temps il s’est passé.

« Tout va bien ? Vous avez l’air ailleurs. » Je relève presque aussitôt mon regard pour croiser celui du pompiste qui venait de m’encaisser. — Ah oui pardon ! Gardez la monnaie. Je n’avais pas envie de trainer davantage dans le coin alors sans attendre et au pas de course de m’apprêtais à rejoindre mon pick-up avant que le destin ne se joue à nouveau de moi. Licina était là au milieu de nulle part, dans un état plus que déplorable. Passé la surprise, la colère prit le dessus et sans attendre, nous regagnâmes l’intérieur de mon véhicule. Sans plus de cérémonial, je déposais mes achats de dernières minutes à l’arrière tandis que mon invitée indésirable du jour, prenait place, elle aussi en colère de toute évidence.

— Non, tu n’es pas en position de me demander de ne pas te crier dessus. J’aurais pu continuer à l’incendier me souciant peu des répercussions, si elle n’avait pas fait entendre que la cabane avait possiblement était découverte. — Qui ça “ils” ? Quelqu’un t’a vu là-bas ?  La colère désertait mon être au profil de la peur qui elle me ramena à cette réalité que je cherchais à fuir depuis des heures. Si vraiment on l’avait retrouvé, je ne pouvais lui en vouloir d’avoir fui les lieux, au contraire.

— Fais chier !  Portable en main, je tâchais de contacter M pour avoir des nouvelles, mais personne ne répondait. Mon cœur s’emballait en imaginant qu’il lui soit peut-être arrivé quelque chose. Je vis alors Licina se mettre à sangloter à mes côtés. — Non…  commençais-je légèrement dépité. — Lici… Je… excuse-moi, je n’aurai pas dû te crier dessus comme ça. J’ai… eu peur c’est tout.  J’avais surtout beaucoup de mal à trouver mes mots.




_________________
    She found me
    "Soulmates are two hearts, separated by time and space, that destiny, in its infinite wisdom, has decided to unite. Like two distinct melodies that eventually harmonize, their meeting transcends circumstances, weaving an eternal love written in the stars." aeairiel
Sujet: Re: Goodbye Lys    Jeu 18 Nov - 0:28
Licinia Alis
Licinia Alis
Stryge
Ϟ Messages : 527
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  XEOatL3
Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


J'étais loin d'imaginer tout ce par quoi était passé Darren ces dernières vingt-quatre heures, mais lui non plus, et la différence, c'est que moi je ne lui criais pas dessus. Je necompris d'ailleurs pas pourquoi il était si en colère que je l'aie retrouvé, ce qui en soit était déjà un exploit. J'étais épuiséem terroriséem j'avais froid, je mourais de faim, et le seul humain en qui j'avais confiance, la seule personne encore vivante que je connaissais, me faisait comprendre que je n'étais pas la bienvenue. Mes émotions étaient en trainde tourbillonner et alors qu'il criait que je n'étais pas en position de demander qu'il ne crie pas sur moi, je m'étais mise à feuler, laissant voir mes crocs qu'ils ne verrait pas. Un réflexe instinctif. Puism j'avais essayé de lui expliquer ce qui s'était passé.

- Une fille du B.E.M m'est tombée dessus alors que je marchais dans la neige. J'ai dû la frapper et la mordre pour qu'elle me laisse, je pouvais pas rentrer à la cabane sinon elle l'aurait repérée, je ne savais pas quoi faire, alors je t'ai cherché.

Et telle un bébé stryge, je me mis à pleurer, c'était incontrolable, je n'arrivais plus à me retenir. C'était trop. Je n'entendis même Darren pas s'excuser, j'étais trop bouleversée.

- Je te dérangerai plus !

Je voulus sortir de la voiture mais ne parvins pas tout de suite à actionner comme il fallait le petit levier, mes griffes abimant un peu l'intérieur de la portière avant que j'y parvienne enfin. J'ouvris enfin en grand la porte métallique et sortis en trombes, manquant de me faire renverser par ces horribles véhicules de métal bruyants et puants. J'avais grogné sur l'automobiliste qui avait dû faire un écart pour m'éviter, avant d'avancer sans but en trottinant pour m'éloigner de la route bien trop dangereuse pour moi. Mes larmes m'aveuglaient, je rentrai d'ailleurs dans des piétons qui tombèrent suite à la collision, car j'étais mine de rien puis forte qu'un humain lambda. Je me mis finalement à courirm les bras croisés à cause du froid qui me saissait malgré les vêtements que j'avais consenti à mettre pour sortir, car il m'aurait été impossible de survivre sans. Je ne savais pas où j'allais, j'étais totalement perdue. J'aurais aimé pouvoir déployer mes ailes et m'envoler. C'était dans ce genre de moment de détresse que mes ailes me manquaient le plus.

Je finis par arriver dans une sorte de ruelle déserte dans laquelle dépassait une sorte de morceau d'appartement, un balcon je crois, et je décidai de m'y abriter, puisque la pluie recommençait à tomber. Adossée au mur, je me laissai tomber au sol, éclatant en larmes, mes jambes recroquevillées contre mon buste. Qu'est-ce que j'allais faire ? Qu'est-ce que j'allais devenir ? Je ne savais même pas où se trouvait mon île par rapport à ici. Sans doute très loin, je me souvenais que le voyage avait été long, mais cela remontait à si loin...

Une voix masculine me sortit de mes sombres pensées. Sur le qui-vive, je relevai la tête immédiatement. L'humain n'étant pas Darren, et il était loin de sentir aussi bon également, je me méfiai. Il me parlait, je ne comprenais pas ce qu'il me voulait. Je lui feulai dessus en me remettant sur mes pieds, mais il ne semblait pas avoir peur, il ne me voyait pas telle que j'étais, au contraire, cela le fit rire.

- Ne vous approchez pas de moi !


Il n'écouta pas et approcha ses mains un peu trop vite à mon goût, alors d'un geste vif, je le griffai violemment, transperçant ses vêtements pour atteindre sa chair. Il hurla tandis que du sang s'échappait du tissu troué. Il me traita de mots dont j'ignorais le sens, mais je compris que ce n'était pas gentil à l'intonation qu'il employait. Mon coeur battait vite, j'avais peur. L'inconnu revint à la charge et cette fois, je l'attrapai pour le jeter ausi fort que je pouvais le plus loin possible avant de me remettre à courir pour quitter cette ruelle. La pluie battante s'affalait sur moi, j'étais frigorifiée et je ne savais où aller pour m'abriter. Je commençais à me dire que j'allais mourir là...


_________________
One day, revenge will be mine.

Sujet: Re: Goodbye Lys    Mer 8 Déc - 0:34
Darren White
Darren White
Mortel
Ϟ Localisation : Le Bronx, Lys Investigation
Ϟ Messages : 477
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  Chris-pine-gal-gadot
    I just want to be there When were caught in the rain I just want to see you laugh not cry I just want to feel you


Goodbye Lys  Xkppqor
    The real monsters don't necessarily have fangs, wings, or irresistible cravings for blood In the game of monstrosity, mortals do very well


Récompense calendrier de l'avent:

Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


Je ne savais plus où j’en étais et j’ai bien l’impression que c’est toute cette putain de réalité qui se dérobait sous mes pieds. Je ne contrôlais plus rien encore moins mes émotions ; la pauvre Lici qui venait d’apparaître comme par magie en subissait maintenant les conséquences. Et voilà que j’apprenais que les personnes à nos trousses avaient refait surface, mettant à mal la sécurité de « mon amie. » Je ne pouvais donc lui en vouloir d’avoir fui la cabane. Alors presque aussitôt, je me mis à lui présenter mes excuses, car je voyais bien que ma colère l’affectait assez pour ne pouvoir se résoudre à taire ses pleurs. Je m’en voulais tellement de m’être si mal comporté, elle ne méritait pas ça.

 — Lici…  tentais-je alors qu’elle venait de me faire entendre qu’elle n’allait plus me déranger désormais.  — Non, attends !  Je n’eus pas le loisir d’en dire plus pour la convaincre de rester. Non sans mal, elle était parvenue à sortir manquant de se faire renverser à plusieurs reprises par quelques chauffards qui firent entendre leur mécontentement via toute une série de klaxons hostiles. La pluie se mit alors à tomber plus intensément encore, me donnant l’impression d’être dans un mauvais film. Je peinais à discerner Lici qui continuait à fuir.  — LICI !  hurlais-je désemparé de la voir gagner en distance. Je n’avais nul autre choix que de courir à présent. Les klaxons résonnèrent à nouveau sur mon passage. J’en étais résolu à pousser les passants pour ne pas me faire distancer. Mes vêtements, collant chaque parcelle de ma peau froide, rendaient la course poursuite plus difficile encore. Les quelques piétons au sol m’indiquaient bien malgré eux le passage de ma belle Italienne. Mon cœur battait à s’en rompre, je sentais le goût métallique du sang, j’avais froid égoïste que je suis, mais ce n’était rien comparé à celle que je cherchais activement.

«— Licina, je t’en prie !  J’étais désemparé, mes larmes se mêlaient aux gouttes de pluie ; une bien étrange sensation. Je ne sais plus quoi faire ni où chercher. Alors, le pas lourd et le cœur en morceau, je m’apprêtais à rebrousser chemin quand un cri se fit entendre. À quelques pas à peine se trouvait une ruelle dans laquelle je m’engouffrais sans trop réfléchir. Face à moi, au sol, se trouvait un homme pourvu de profondes lacérations sur le torse. Je retrouvais espoir malgré l’état du type qui gémissait à terre. Le laissant à son sort, je quittais la ruelle dans le sens contraire.  — Lici…  tentais-je à nouveau avant de voir au loin, une forme familière prendre vie. N’écoutant que ce qui me restait de courage, je me décidais à courir vers elle pour enfin arriver à sa hauteur.

« — Ne me refais plus ça. J’étais mort d’inquiétude. Il aurait pu t’arriver quelque chose bon sang.  Je n’étais pas en colère, mais apeuré. Elle tremblait si fort que je ne résistais que trop mal à l’envie de me rapprocher malgré la menace qu’elle représentait.  — Tu vas attraper froid…  Je tremblais aussi de tous mes membres, les cheveux plaqués sur le front, je peinais à garder les yeux totalement ouverts tant ils étaient embrumés.  — Je te demande pardon… Je suis désolé… Pardon…  Et j’ai craqué, mes jambes avaient décidé de ne plus me porter, mes genoux aussi. J’étais au sol, incapable de me contrôler, en pleurs C’était la première fois que je craquais depuis la disparition de Lys et sûrement la dernière fois.  — Pardon…  fis-je entendre à nouveau la voix brisée par mes sanglots et le désespoir.





_________________
    She found me
    "Soulmates are two hearts, separated by time and space, that destiny, in its infinite wisdom, has decided to unite. Like two distinct melodies that eventually harmonize, their meeting transcends circumstances, weaving an eternal love written in the stars." aeairiel
Sujet: Re: Goodbye Lys    Dim 12 Déc - 17:25
Licinia Alis
Licinia Alis
Stryge
Ϟ Messages : 527
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  XEOatL3
Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


Je n’avais même pas entendu Darren m’appeler pour m’empêcher de sortir du véhicule tant j’étais vexée, en colère, peinée, et tout un tas de sentiments qui s’enchevêtraient, mélangé à ma crainte de ce monde que j’avais du mal apprivoiser et la pluie battante qui me tombait dessus, comme si le ciel était au diapason avec mon coeur qui battait la chamade. J’avais couru sans but, trouvé refuge dans une ruelle avant qu’un mortel visiblement mal intentionné ne s’approche de trop. J’avais bien été obligée de me défendre, puis j’étais repartie. J’avais froid comme jamais, j’avais terriblement peur, et j’avais l’impression que ma vie s’arrêtait là. Et soudain, il était revenu. Darren était là, devant moi, aussi trempé que moi. Il avait l’air bouleversé. Je ne comprenais pas pourquoi, j’avais l’impression que je le dérangeais plus qu’autre chose et j’étais partie principalement pour qu’il ait la paix à laquelle j’avais l’impression qu’il aspirait. Je le regardai, l’air incrédule quand il disait qu’il aurait pu m’arriver quelque chose et qu’il s’était inquiété. Mais il… s’excusait ? Je n’avais tellement pas l’habitude que des mortels s’excusent auprès de moi. D’autant que lui, par rapport aux autres, n’avait rien fait de mal à mon encontre. Je ne compris pas pourquoi il faisait ça, j’entendis les sanglots dans sa voix avant de le voir tomber à genoux. Mon coeur se serra, je ressentis une émotion très étrange à laquelle je n’étais pas habituée, c’était comme si je partageais sa peine, sans même savoir pourquoi je la ressentais. Je m’accroupis à côté de lui pour essayer de capter son regard malgré la pluie diluvienne qui nous tombait dessus.

- Darren, qu’est-ce qui t’arrive ?

Je ne comprenais vraiment rien. L’inquiétude ne pouvait pas causer autant de tort, si ? Est-ce que c’était de ma faute s’il était comme ça ? Cette simple pensée me fit mal au coeur. J’étais perdue, je ne savais pas quoi faire, les rues se désertaient de tous les mortels à pieds. Par contre, ceux dans leurs bruyantes voitures continuaient à circuler. Je ne savais pas ce qu’il fallait faire, et je voyais bien qu’il était aussi frigorifié que moi. Je décidai de l’aider à se relever. J’étais capable de le porter s’il le fallait. Je passai mes bras autour de lui et le hissai pour le remettre sur ses pieds.

- On peut pas rester là. Dis-moi où il faut aller.

Je n’avais jamais connu de telle pluie, et quand il arrivait qu’il pleuve, nous nous réfugions dans nos grottes. Ici, il n’y en avait pas, j’étais paniquée car je ne savais pas comment faire pour trouver un abri et je n’avais plus mes ailes pour nous protéger.


_________________
One day, revenge will be mine.

Sujet: Re: Goodbye Lys    Sam 18 Déc - 18:19
Darren White
Darren White
Mortel
Ϟ Localisation : Le Bronx, Lys Investigation
Ϟ Messages : 477
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  Chris-pine-gal-gadot
    I just want to be there When were caught in the rain I just want to see you laugh not cry I just want to feel you


Goodbye Lys  Xkppqor
    The real monsters don't necessarily have fangs, wings, or irresistible cravings for blood In the game of monstrosity, mortals do very well


Récompense calendrier de l'avent:

Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


C’est tout mon monde qui s’écroulait à mesure que les minutes s’égrenaient. Je n’avais de cesse de revivre en boucle les scènes les plus difficiles à commencer par celle de la morgue. Il ne restait d’elle, que des ossements, de fins petits ossements ; preuve que la mort l’avait emporté dans son jeune âge. Pendant toutes ces années, je m’étais inventé tout un film, qui, en guise de fin alternative, laissait paraître une demoiselle et non un tas d’ossements sur une table mortuaire.

Ensuite, je revoyais mon père et ce rendez-vous presque à la va-vite dans un dinner près d’une route. Il était là, quelques années en plus dans le compteur, vêtu d’un costume cravate sûrement hors de prix. Les retrouvailles n’en étaient pas, du moins pas pour moi. Il avait tenté une première approche pour renouer un lien qui n’existait plus depuis bien longtemps. Ironiquement, j’avais fait le deuil de mon père bien avant de faire celui de ma sœur. Et à en juger par son attitude méprisante, lui aussi avait fait son deuil depuis bien longtemps. De ce que j’ai compris, monsieur a refait sa vie ; ça, je le savais pour avoir fait mes petites recherches de mon côté. Bien sûr, j’en avais rien à foutre de mon père ; et pour cause, il nous a abandonné moi et ma mère. Mais je ne peux nier, par curiosité, avoir mené quelques recherches, histoire de savoir ce qu’il était devenu au fil de toutes ces années. Il avait une nouvelle famille, une femme des enfants et une carrière politique qui m’explosera à la gueule quelques années plus tard, lorsque par hasard, j’ai vu son visage sur une affiche de campagne à New York. Force de constater qu’il demeurait ambitieux si ce n’est plus que dans mes souvenirs et que nous vivions dans la même ville.

« Tu m’imagines pas à quel point ça a été dur Darren ! » m’avait-il avec une émotion qui semblait si factice que je n’y croyais pas. Et pour moi, tu crois que ça n’a pas été dur ? J’ai rêvé tant de fois de lui balancer ces mots à la gueule ; mais rien n’est sorti. Je suis juste resté en face de lui, à écouter ce qu’il avait à me dire. Du vide, encore et toujours du vide ; tout ne tournait autour de rien si ce n’est sa petite personne. Il ne désirait pas ébruiter l’affaire, histoire de ne pas raviver de vieilles blessures. Mais j’avais bien compris qu’il ne voulait surtout pas ternir sa campagne. « Laisse le passé à sa place et avance. » Il m’a pris la main, je l’ai retiré aussitôt. Quelque chose sonnait faux, mais j’étais incapable de savoir quoi ?

Puis c’est le vide avant que Lici ne refasse surface. C’est comme si je me noyais et qu’à ce moment précis, quelqu’un me trainait par le cou pour me sortir de la flotte. La colère s’est alors présentée à moi, luttant avec ardeur contre la peur ; celle de perdre Licina, qui pour une raison que j’ignore, avait une place importante dans ma vie ; assez pour que je mette mon ego de côté et que je tente de la rattraper.

Il pleuvait à verse, une pluie froide, morne et pesante. Les mèches en bataille de mes cheveux ruisselaient sur mon visage tandis que chaque parcelle de tissu collait ma peau froide. Elle était là, à quelques pas, je l’avais trouvé. Mes mains se mirent à trembler, m’indiquant une défaillance à venir. J’étais perdu et incapable de faire une phrase complète. Me voilà à terre, sur les genoux, sentant le goût salé et amer de mes larmes mêlaient aux gouttes de pluie.

— Excuse-moi.  J’étais pitoyable et incapable de mieux. Je sentis alors mon acolyte s’approcher avant de me redresser sans aucune difficulté. Elle semblait si frêle et pourtant capable de redresser un type comme moi. Mon regard croisa à nouveau le sien. Elle avait raison, nous ne pouvions nous résoudre à rester ici, sauf si j’avais prévu de lui faire découvrir les joies de la grippe.  — On va regagner la voiture et s’arrêter dans un motel pour se reposer.  Ma voix tremblait encore, mais j’étais capable de faire une phrase entière, ce qui me rassura. Ma main glissa dans la sienne tandis que l’autre chassait les gouttes de pluie et les larmes de mon visage.

Le retour dans la voiture se passa sans animosité, le trajet fut quant à lui relativement silencieux. J’étais concentré sur la route et mes pensées. Je devais lui parler, car plus que quiconque Licina avait le droit de tout savoir. Je préférais toutefois attendre d’être arrivé au motel. Mais il nous fallait procéder à une dernière escale. J’avais repéré une petite boucherie non loin de là et je ne résistais pas à l’envie de m’y rendre.  — Tu dois avoir faim non ?  lui dis-je avec douceur en arrêtant la voiture. — Je vais te faire découvrir un magasin où l’on sert de la viande, rien que de la viande. Tu pourrais choisir ce qui te fait plaisir et on le mangera au motel. Ça te va ? 





_________________
    She found me
    "Soulmates are two hearts, separated by time and space, that destiny, in its infinite wisdom, has decided to unite. Like two distinct melodies that eventually harmonize, their meeting transcends circumstances, weaving an eternal love written in the stars." aeairiel
Sujet: Re: Goodbye Lys    Lun 3 Jan - 1:02
Licinia Alis
Licinia Alis
Stryge
Ϟ Messages : 527
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  XEOatL3
Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


J’ignorais ce qui m’effrayais le plus, la rencontre il y avait quelques jours avec cette fille du B.E.M, la perspective de devoir quitter Darren quand j’avais cru qu’il ne voulait plus me voir voilà quelques minutes, ou le voir ainsi, désemparé en train de pleurer à genoux sous la pluie. J’étais perdue, le coeur serré, mais je ne pouvais me résoudre à le laisser ainsi, en plus il faisait froid, lui aussi devait le sentir. Je l’avais donc relevé debout sur ses pieds, avant qu’il n’accepte de regagner la voiture. Sa voix semblait mieux. Par tous les dieux, que se passait-il ? Est-ce que les Mortels traversaient des moments de faiblesse ainsi souvent ? Cela m’effrayait un peu.

Bien vite, nous revoilà dans la voiture, abrités de la pluie mais ruisselants. Je grelottais mais heureusement, dans le véhicule, de l’air chaud sortait de certaines fentes sur les côtés. Darren me demanda si j’avais faim. Sa voix était de nouveau douce et attentionnée, comme si rien ne s’était passé. Cela me rassura. Je hochai légèrement la tête, en effet, je mourais de faim, je n’avais rien eu de solide dans le ventre depuis plusieurs jours, le temps de son absence en fait, mais encore, cela j’y étais habituée tant que j’avais au moins du sang de demi-dieu pour subsister… Et j’avais mordu la fille quart-déesse. Mais j’avais vraiment faim, d’ailleurs, mon estomac se mit à gargouiller rien en imaginant que je pourrais manger… Seulement, rien de ce que les Mortels ingurgitait n’était à mon goût. Néanmoins, je ne pouvais sciemment plus manger leurs petits, puisque Darren appartenait à cette espèce et que désormais je devais me fondre parmi eux. Mon sauveur me proposa alors d’aller découvrir un lieu où se procurer de la viande. En somme, des muscles d’autres animaux à manger. C’était ce qui se rapprochait le plus de ce que je mangeais auparavant, alors je n’avais pas trop le choix.

- Oui, ça me va, répondis-je doucement.

Il nous y emmena. En entrant dans ce fameux magasin, je fus happée par l’odeur de la mort, c’en était presque dérangeant. Derrière une barrière transparente, des animaux dépecés étaient présents. Je me tournais vers Darren, ne cachant que choisir.

- A ton avis, qu’est-ce qui se rapproche le plus de… de vos… bébés ?

Je me sentais mal de lui poser ce genre de question car je savais que je passerais pour un monstre à ses yeux, comme je l’étais aux yeux de ceux qui m’avaient emprisonnée tout ce temps. Je tournai alors mon regard vers la vitrine et voyant un lapin dépecé, je trouvais la ressemblance assez frappante.

- Celui-ci, il a l’air bien.

Le boucher se répandit en paroles techniques de préparation, de cuisson ou que sais-je, qui ne m’intéressaient absolument pas.

- Pas la peine, laissez-le tel quel. Merci, ajoutai-je.

Une fois que Darren eut payé avec du papier vert, nous revoilà partis dans la voiture pour nous rendre à ce qu’il appelait un motel. J’ignorais ce que c’était, mais ce n’était guère reluisant. C’était encore pire que les buildings de hauteurs vertigineuses… mais au moins nous étions abrités de la pluie. Une fois qu’un lieu nous fut attribué, et que nous y fûmes entrés, je m’empressai de retirer tous mes vêtements ruisselants d’eau. J’étais frigorifiée, mais oins qu’avec ces affreux tissus imbibés d’eau collant à ma peau. Aussitôt, je me collai contre Darren, espérant nous réchauffer grâce à nos peaux.

- Tu devrais retirer tes habits, ça ira plus vite pour avoir chaud.


_________________
One day, revenge will be mine.

Sujet: Re: Goodbye Lys    Mer 2 Fév - 23:30
Darren White
Darren White
Mortel
Ϟ Localisation : Le Bronx, Lys Investigation
Ϟ Messages : 477
Ϟ Nous a rejoint le : 22/01/2021
Ϟ Petite bio : Goodbye Lys  Chris-pine-gal-gadot
    I just want to be there When were caught in the rain I just want to see you laugh not cry I just want to feel you


Goodbye Lys  Xkppqor
    The real monsters don't necessarily have fangs, wings, or irresistible cravings for blood In the game of monstrosity, mortals do very well


Récompense calendrier de l'avent:

Darren & Licina
Goodbye Lys
Dans l'Indiana


Si je le pouvais, je me serais terré plus bas que terre. Je me sentais si mal à bien des égards. À commencer par cet état de faiblesse qui, bien qu’éphémère, avait sûrement ébranlé Lici. Me prenait-elle pour un fou ? Qui ne le serait pas en se conduisant de la sorte ? Mais pouvait-on me blâmer de céder sous la pression et de voir un pan de mon monde se détruire sans que je ne puisse rien y faire ? Pendant tellement d’années, j’avais appris à garder mes émotions pour moi, à tout intérioriser pour m’endurcir. Désormais, j’étais incapable de lutter et je me sentais bien con. Un sentiment qui atteignit son paroxysme lorsque Licinia m’aida à me relever sans aucune difficulté et me permit de regagner la voiture sans flancher. J’étais honteux quelque part, mais je préférais ne rien laissait paraître cette fois. Foutue fierté masculine !

Le retour dans l’automobile nous permis de souffler d’une part et de nous réchauffer ensuite grave à la clim. La radio était éteinte, seul résonnait le mouvement des essuie-glaces sur le pare-brise. Je devais bien leur reconnaître un quelque chose d’apaisant qui me faisait défaut jusqu’alors. Toujours est-il que le silence régnait en maitre incontesté dans l’automobile jusqu’à l’arrêt près d’une boucherie ; qui représentait selon moi le meilleur endroit pour faire quelques courses. Ainsi, je proposais à Lici de me suivre à l’intérieur pour choisir ce qui pourrait lui faire plaisir. Je n’étais sûr de rien, mais au moins l’un de nous deux serait content. — Tu verras, il y aura un peu plus de choix que ce que je t’ai montré jusqu’alors.  Bien que le terme « choix » me paraisse peu adéquat, plus encore lorsque nous pénétrâmes l’intérieur de la boucherie.

Je devais reconnaître que ce n’était certainement pas le genre d’endroit où un type censé devait amener une fille, mais je n’étais ni censé ni en présence d’un être humain. Alors aux chiottes les convenances ! J’observais à mon tour l’environnement avant que le commerçant ne sorte de sa réserve pour venir nous proposer ses services. J’étais à peu près à l’aise avant que ma compagne d’infortune ne pose une question qui me fit avaler ma salive de travers tant je n’étais pas préparé. Le malaise laissa quant à lui sa place à la surprise. — Je…  J’étais incapable de plus dans l’immédiat. À nouveau, je venais de me prendre en pleine face une réalité que je cherchais à fuir, voir oublier. Je sais, c’est mal, indélicat, pas sincère… Il y a bien des mots pour exprimer mes agissements, tellement qu’il était difficile de n’en retenir qu’un.

— Oui c’est parfait !  lui répondis-je alors qu’elle désignait un lapin. Le boucher, ravi de conclure une affaire, se permit quelques conseils culinaires qui rentrèrent dans une oreille pour sortir par l’autre. Mais par politesse, je me contentais d’acquiescer en faisant mine d’être intéressé ; chose que je n’étais pas. Lici, elle ne prenait pas de pincette, ce qui surprit le boucher. — Ne vous en faites pas, on gère !  Je sortis une liasse de billets avant de récupérer notre achat, puis à nouveau nous regagnâmes la voiture qui nous mena jusqu’au motel. J’étais à peu près sûr que le confort serait aussi anecdotique que le reste, seule comptait la présence d’un lit sur lequel je pourrais aisément me laisser tomber pour fermer les yeux et essayer d’effacer cette journée de ma mémoire.

— Le confort est spartiate, mais au moins nous avons un toit sur notre tête.  Et il est vrai que dehors, la pluie continuait à tomber en discontinue, voire avec plus d’intensité que lorsque nous étions sur la route. Je m’approchais donc de la fenêtre pour m’assurer qu’elle soit fermée correctement.  — Je crois que ça ne sera pas trop bruyant.  Je me retournais alors pour lui faire face. Quelle ne fut pas ma surprise en la voyant dans le plus simple appareil ? Sans attendre, elle s’approcha de moi pour venir me coller.

— Non tu…  Je fermais les yeux, atteins d’une pudeur qui me surprenait moi-même. — Une douche te réchauffera mieux. C’est ce qu’on fait d’ailleurs pour se réchauffer et tu…  Mon regard croisa le sien et sans que je comprenne pourquoi, mes lèvres vinrent délicatement se poser sur les siennes.





_________________
    She found me
    "Soulmates are two hearts, separated by time and space, that destiny, in its infinite wisdom, has decided to unite. Like two distinct melodies that eventually harmonize, their meeting transcends circumstances, weaving an eternal love written in the stars." aeairiel
Sujet: Re: Goodbye Lys    
Contenu sponsorisé

FILII DEORUM :: Ϟ Le reste du monde :: Le reste des USA
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum