Maireann lá go ruaig ach maireann an grá go huaigh

Voilà plus d’un mois à présent que la famille Lond - Cassidy avait quitté son petit paradis des Maldives pour s’en aller retrouver le New-York hivernal, qui enregistrait cette année, ses températures les plus basses depuis au moins un demi-siècle. La réadaptation ne fut donc pas de tout repos pour les parents de la petite Eileen qui elle, avait découvert la neige pour la toute première fois et ainsi donné naissance à quelques scènes mignonnes immortalisées par plus d’une centaine de clichés qui alourdissaient encore la mémoire interne du portable du papa gâteau autant que de celui de la maman poule, qui se refusait encore à reconnaître ce qualificatif.

Toujours en recherche d’emploi, Hay avait toutefois décidé, pour ce soir du 14 février, de s’octroyer et pour quelques jours, une pause. Il avait beau faire des efforts, son manque d’expérience jouait en sa défaveur, malgré son talent. Il essuyait donc pas mal de refus, ce qui ne l’aidait pas à sortir la tête de l’eau contrairement à Tamara qui semblait avoir rebondi plus rapidement que lui. Et même si le Marsien peinait à comprendre ce que faisait son épouse, qui s’était montrée assez évasive, il lui faisait assez confiance pour ne pas être suspicieux.

Perdu dans ses pensées, il ne vit pas tout de suite le message paraître sur son écran déverrouillé. Assis dans le canapé d’Angel, il regardait avec Eileen, l’un de ses dessins animés favoris. Par chance, il put ainsi s’exempter du passage karaoké et de la petite danse que la fillette se mit à faire en suppliant son papa de la rejoindre. « - Papa a reçu un message mon ange, mais vas-y, je te regarde ! » Il profita de l’instant pour fixer l’écran de son portable. De toute évidence, Mr Lond était en ville et souhaité le voir le plus rapidement possible. « Qu’est-ce qu’il me veut ? » Et voilà qu’Eileen entamait sa petite chorégraphie avant de se retourner vers son père.

« Papa, tu vas offrir quoi à maman ? » Offrir ? Hay était circonspect et quasi certain de n’avoir oublié aucun anniversaire. Alors pourquoi donc la petite princesse piranha suggérait-elle à son demi-dieu de père, d’offrir un présent à sa divine maman ? « - Tu veux que j’offre un cadeau à ta maman ? »

« Bah oui ! »

« - Mais ce n’est pas son anniversaire. »

« Je sais, mais c’est la fête des amoureux. »

« - La Saint-Valentin. Merde ! »

« Tu vas devoir mettre une pièce dans la boîte à gros mot. »

Si seulement ce n’était l’histoire que d’une pièce dans un bocal. Comment lui, le romantique invétéré, avait-il pu oublier la Saint- Valentin ? Et que faire dès lors pour remédier à cela. Un bijou, des fleurs, des chocolats ? Les perspectives étaient nombreuses, mais certainement pas à la hauteur de Tamara Lond Cassidy, qui méritait bien plus. Son mari, restait trop longtemps silencieux, esquissa un léger sourire en direction d’Eileen pour la rassurer et lui faire croire qu’il avait la situation sous contrôle. C’est alors que son regard, presque par le plus grand des hasards, fut attiré par un prospectus émanant du Tir nà nÒg, qui comme tous les ans, revêtait les couleurs de la Saint-Valentin pour fêter comme il se doit les amoureux. Et nulle question de strip-tease et autres activités inhérentes à un night-club. Et puis comme ça, accessoirement, le fils du Dieu de la guerre pourrait avoir un œil sur son nouveau protégé.

« - Mon ange, tu veux que ta gentille baby-sitter vienne nous rendre visite ? Papa va faire un cadeau à maman pour la fête des amoureux, alors j’ai besoin que tu dises oui. » Pas sûre d’avoir tout compris, la petite fille acquiesça malgré tout tandis que son père, portable en main, écrivait à sa chère et tendre.

« J’appelle la baby-sitteur. Ce soir, on sort madame Cassidy. C’est la fête des amoureux. Je t’attends « tranquillement » à l’appartement.
Je t’aime.
Ta guimauve. »

Depuis cinq semaines qu’ils étaient de retour à New York, chacun des membres de la famille Lond-Cassidy avait su trouver ses marques. Eileen avait fait son entrée à l’école, un lieu qu’elle fréquentait pour la toute première fois, et sous les consignes de ses parents, elle ne se faisait pas trop remarquer, du moins pas plus que les autres enfants de quatre ans. De leurs côtés, les parents étaient en recherche d’emploi. Tamara se cachait bien de dire qu’elle avait repris du service au B.E.M, prétendant cherche ou avoir par-ci par-là des missions d’intérim. Elle restait la plus évasive possible pour ne pas avoir à mentir à celui qui était devenu son mari. Toujours était-il que retrouver une vie normale avec de l’action lui faisait plaisir. Elle savait que pour le fils de Mars, c’était différent. Lui se plaisait sur leur île privée des Maldives au nom imprononçable, il aimait cette vie de famille calme et reposante. Mais Tam, elle, avait besoin d’action, et plus encore, elle était mue par ce désir de vengeance envers son ancien employeur, ce Bureau à qui elle avait donné plus de quinze ans de bons et loyaux services et qui l’avait remerciée en la torturant, enlevant sa mère et faisant du mal à son mari, pour des convictions finalement douteuses. Certes, il fallait empêcher de nuire les créatures dangereuses, mais pas tous les êtres mythologiques appartenaient à cette catégorie.
Après un entretien plus ou moins sportif avec le directeur, l’agent Lond avait pu récupérer son poste d’agent de terrain. Elle se savait surveillée alors elle prenait un maximum de précautions pour préserver sa famille et mener son plan à exécution.

Alors qu’elle sortait du Bureau pour rejoindre leur logis temporaire qui n’était autre que la maison du demi-frère d’Haytham, la belle brune reçut un SMS de son Marsien. La fête des amoureux ? Elle lut une seconde fois le message et se rappela soudain que c’était la Saint Valentin… Une fête à la con que les gens en couple se sentaient obligés de célébrer. Tamara n’ayant jamais été très conventionnelle, et pas plus en couple avec qui que ce soit d’ailleurs avant Haytham, elle trouvait ce genre d’idées absurdes. Mais son Irlandais de mari était tout l’inverse d’elle, romantique à souhait et aimant ce genre de conneries. Elle répondit au message en secouant la tête.

Pourquoi t’as écrit « tranquillement » entre guillemets ? Est-ce que je dois m’attendre au pire ? Bon j’arrive, attends-moi avant de coucher Eileen. Tu pourras choisir mes fringues si tu veux. Jtm xxx

Puis, elle s’engouffra dans sa voiture, bien sûr pas celle de fonction allouée aux agents, mais une bagnole de location qu’elle avait garée bien plus loin. Puis, elle regagna la maison.

Il fut l’heure de coucher la petite princesse Piranha avec une histoire après l’avoir faite manger et brosser ses dents. Puis, Tam alla prendre une douche et attendit de savoir quel serait le programme de la soirée.
Elle fut rassurée en voyant qu'ils arrivaient dans un pub qui semblait vraiment cool. Elle ne l'avait jamais fréquenté à l'époque où elle habitait encor New York, mais c'était à présent chose faite.

- C'est plutôt sympa si on omet les coeurs partout.

Le mois de février venait de débuter et avec lui avaient commencé à fleurir un peu partout des coeurs en papier rouge sur les murs du Queens Hospital Center. La Saint-Valentin, la fête des amoureux, la fête que je détestais le plus dans l'année.
L'arrivée du 14 février, et toutes les publicités qui allaient avec, me rappelait inlassablement que j'étais seule encore cette année, célibataire une fois de plus.
Chaque année, depuis que j'étais interne, je me portais volontaire pour travailler ce jour là et cette année ne fit pas exception même avec mon changement de travail et de centre hospitalier.

J'y avais trouvé le bon côté à cette journée : des couples qui tentaient de nouvelles choses et qui se faisaient mal, des couples dont un des membres buvait trop (beaucoup trop) et finissait par déballer toute la rancoeur qu'il gardait depuis longtemps, les couples qui se séparaient ce jour-là et qui s'écharpaient avec tout ce qui passait sous leurs mains, les célibataires déprimés qui tentaient de mettre fin à leur misérable existence. Bilan : pleins de cas intéressants pour un chirurgien orthopédique.

J'étais donc à mon poste aux urgences car c'était dans ce service que j'étais sûre d'être le plus utile. J'espérais également y retrouver ma meilleure amie qui y était infirmière. Je ne voyais pas Keyleen pour le moment.
Tant pis, la garde serait passée plus vite avec elle et elle aurait pu me mettre au courant des us et coutumes de notre lieu de travail, sans oublier les potins, il y avait toujours des potins dans les services de soins.

Les premiers patients arrivaient, je les dispatchais en fonction de la gravité de leurs blessures soit ils allaient dans une salle de trauma un peu à l'abri pour les cas les plus sérieux, soit ils allaient sur un des lits disponibles dans la salle des urgences si le cas était plus bénin.
Pour l'instant, beaucoup de personnes alcoolisées au-delà du raisonnable, des réactions allergiques à certains ingrédients de la boîte de chocolats, une entorse ou deux de chevilles ou quelques épaules luxées.

Pour les deux dernières pathologies, j'intervenais immédiatement soit en mettant juste une attelle, soit en réduisant la luxation ou en plâtrant la cheville foulée. Je faisais tout ça presque en mode automatique, c'était de la petite traumato, au moins ça occupait les mains ou l'esprit et faisait passer le temps.
La journée et le début de la soirée passaient sans vraiment de cas grave comme si les gens avaient décidé d'être adultes cette année. Ca changeait des années précédentes. Ca me faisait bizarre, comme si on ne m'avait pas privé de mon cadeau en ce jour précis.

Vers 22h, je partis me changer et m'en allai. J'errais un peu dans les rues autour de l'hôpital sans but précis, je ne savais pas trop ce que j'allais faire du reste de ma soirée. Une idée me vint après être passée devant un panneau publicitaire : aller boire un verre dans un pub aux accents irlandais au coeur de Manhattan.

Je me rendis au Tir nà nÒg, j'adorais l'ambiance de ce club depuis que je l'avais découvert. Bien entendu, ils avaient eux-aussi organisé une soirée sur le thème de l'amour. Tant pis ! Je m'installai tranquillement au bar et me commandai une bière bien fraîche.
Une fois que je fus servie, je pris le temps de regarder les clients présents afin de voir si je reconnaissais quelqu'un. Après le tour de la salle, je n'aperçus aucune tête familière et me remis en position face au barman.

Il avait beau s’employer à faire de son mieux, ce n’était pas facile pour Haytham, qui en plus d’essuyer une multitude d’échecs dans sa recherche d’emploi – sous prétexte qu’il n’était pas assez qualifié et certainement trop vieux pour recommencer à zéro – était le plus souvent remercié. Ne voulant pas faire d’esclandre et soucieux de ne pas attirer l’attention sur lui, le demi-dieu se contentait alors d’acquiescer et de faire preuve de politesse. Tam s’en sortait mieux professionnellement parlant et faute de mieux, le demi-dieu célébrait cette réussite et loin s’en vaut, se satisfaisait de pouvoir jouer les pères au foyer, une activité qu’il maitrisait bien mieux que celle de la recherche d’emploi.

Toujours est-il qu’aujourd’hui c’était la Saint Valentin et que malgré le fait que sa femme soit du genre peu conventionnel – et pas franchement portée sur ce genre de célébration commerciale – le fils du dieu de la guerre avait bien l’intention de l’inciter à sortir avec lui ce soir. Une façon pour eux, de ne pas négliger leur couple et ça le Marsien y tenait plus que tout, lui le grand et incorrigible romantique qui avait de ce fait jeté son dévolu sur le prospectus du Tir nà nÒg qui ce soir, célébré comme il se doit la Saint Valentin.

Il ne fallut pas plus de cinq minutes à Madame Cassidy pour répondre à son cher et tendre qui venait à peine de raccrocher avec la baby-sitter. Hay, en prenant connaissance du texto qui venait de lui être délivré, laissa paraître sur son visage un léger sourire avant de se précipiter sur le clavier numérique pour répondre à sa bien-aimée. : Je cherchais à mettre en exergue ma patience par ce procédé typographique, très chère. Tout va bien ici, RAS. Hâte de pouvoir choisir tes fringues puisque de toute évidence tu m’affubles de ce rôle. Attends-toi au pire. Jtm tout autant.
Hay

Il prit le temps de se relire et d’ajouter un ou deux smileys avant d’envoyer le tout et retourna auprès d’Eileen qui jouait encore un peu dans sa chambre. Hay restait dans l’entrebâillement de la porte et observait avec attention sa petite princesse qui dessinait avec les nouveaux crayons que lui avait offerts Maisie quelques jours auparavant. Elle laissait ainsi parler son imagination, sans se poser de questions. Elle avait tellement grandi et le demi-dieu se sentait tellement reconnaissant de n’avoir rien manqué des premières années de vie d’Eileen contrairement à celle de Maisie. D'ailleurs, il ne se passait pas un jour sans qu’il ne regrette cela, lui qui prenait à cœur d’être un bon père et qui semblait si à l’aise dans ce rôle.

Se sentant observée, la petite princesse piranha détourna le regard de sa feuille blanche et vint aussitôt se lover contre son papa qui la souleva pour qu’elle soit à sa hauteur. Tamara arriva quelques minutes plus tard, signe qu’il était temps pour Eileen de se ruer sur sa maman pour la couvrir de câlins avant de prendre la direction de la salle de bains pour se décrasser pour ensuite rejoindre la pièce de vie pour prendre le repas. Vite expédié au profit du lavage des petites quenottes, la petite savait que l’heure de l’histoire avant le dodo, approchée. Un cérémonial qu’elle ne voulait rater pour rien au monde. Ainsi maman se chargea de la lecture tandis qu’Haytham s’en allait accueillir la baby-sitter. Puis il retrouva sa femme dans leur chambre, ne résistant pas à l’envi de l’embrasser avant de choisir les tenues. Il se montra plutôt soft et en moins de deux, monsieur et madame Cassidy se retrouvèrent au Tir nà nÒg pour célébrer évidemment Cupidon.

« - Bien sûr que c’est sympa, sinon quoi je n’aurai pas pris le risque de te faire venir jusqu’ici. » Il espérait quand même qu’ils seraient à l’avenir un peu plus nombreux pour célébrer l’amour. Du regard, il chercha le propriétaire des lieux, avant de reporter toute son attention sur Tamara. « - Je sais que d’ordinaire ce n'est pas ton truc. Alors merci d’avoir accepté. Et puis c’est aussi un bon test pour moi. » Il se gardait bien de lui faire entendre que ce n’était pas la première fois qu’il venait ici, car lui aussi avait ses petits secrets.

Sortir de mon bureau et de la chambre que j’avais à Novum Olympum me ferait le plus grand bien. J’avais envie de me détacher un peu de mon rôle d’enseignant et de mentor. J’avais envie de profiter de la soirée comme jamais. Je me passais une main dans les cheveux avant de sortir de mon bureau pour marcher dans les couloirs. Je grondais deux adolescents un peu trop fanfarons en leur indiquant de regagner leurs chambres pour terminer la soirée. Pas de bêtises dans les couloirs. J’étais rigide sur la discipline et je sortais mon téléphone de ma poche arrière de pantalon pour vérifier un endroit où aller. Je croisais Chiron et je lui faisais un signe de tête poli avant d’entrer dans ma propre chambre. Je n’avais jamais eu besoin de beaucoup d’espace. Je retirais ma cravate avec nonchalance avec mon téléphone dans mes mains. Je balançais cette dernière sur le lit avant d’avoir un petit sourire en coin. Ma mère m’appelait au même moment. Je décrochais immédiatement en retirant mes chaussures.

- Bonsoir maman… Non tu ne me déranges pas du tout… Joyeuse Saint-Valentin à toi aussi. Tu es ma valentine cette année encore, je crois, bien… Je fais des blagues maman.

Je continuais de discuter avec ma mère. Elle avait tant espéré que je lui donne des petits-enfants et pourtant, ça n’était jamais arrivé. Je m’étais concentré sur mon travail et ma seconde famille. Je ne voyais pas cette dernière autant que je l’aurais souhaité en plus. Elle me manquait et je lui faisais la promesse de venir la voir durant les vacances de mars. J’étais loin de me douter qu’elle allait quitter ce monde quelques jours plus tard. Je tombais alors sur une annonce d’un bar où je m’étais déjà rendu le Tir nà nÒg. J’avais apprécié mon expérience à cet endroit et je me disais que je pourrais simplement prendre un verre avant de rentrer ici et continuer ma petite routine. Je pourrais en profiter pour passer à mon appartement totalement vide également.

Je mettais une chemise noire avec un pantalon et un veston. Je m’habillais très souvent de cette façon. Je laissais la cravate de côté et je sortais avec le sourire. Je me rendais au bar sans la moindre prétention. Je ne cherchais rien de particulier. J’entrais dans cet endroit spécialement décoré pour l’occasion. L’ambiance était bonne et j’avais raté le petit discours d’ouverture. Je me rendais au bar et je commandais un verre de whisky. Je ne remarquais pas la présence de Haytham dans un premier temps et je m’installais aux côtés d’une brunette. Je lui faisais un sourire, car elle semblait aussi seule que moi.

- Vous devriez tenter le whisky au miel, il est vraiment délicieux. Scott Madden.

Je tendais alors la main à la dame histoire de faire les salutations. Je n’étais pas le genre dragueur lourd.

Spoil:

Retrouver un semblant de vie normale dans une vraie ville civilisée faisait un bien fou, même si Tam y retrouvait les inconvénients. Mais après quatre ans de vie en ermite sur une île déserte, l’agent de terrain était ravie de retrouver un peu d’action.
Elle avait donc accepté l’invitation de son mari, il fallait bien faire plaisir à son âme romantique de temps en temps non ? Elle l’avait laissé choisir ses fringues et les voilà maintenant dans un pub somme toute assez sympathique. Tamara était loin de se douter que le propriétaire était un demi-dieu, l’un de ceux dont elle avait brisé la vie en participant au raid de février 2015, celui-là même qu’elle avait revu récemment, quelques jours plus tôt, après une petite promenade avec Eileen.
Observatrice, la belle brune remarqua les regards de son Irlandais de mari.

- Tu cherches quelqu’un ?

Elle esquissa un sourire quand il parla du test que se rendre dans un bar représentait.

- Si tu lorgnes ne serait-ce que sur une bière, je ferai de la charpie de tes abdo, ça te va ? déclara-t-elle en souriant.

Cependant, elle comptait bien être solidaire et ne pas boire d’alcool devant lui. Elle se doutait qu’une addiction comme celle-ci devait être dure à oublier même après presque cinq ans d’abstinence, alors autant éviter de tenter le diable, d’autant qu’avec ses sens surdéveloppés, l’odeur sur ses lèvres serait sans doute une torture.

- Qu’est-ce que tu veux ? Un thé glacé ? Ou on fait les fous et on demande un cocktail de fruits ?

Son sourire se figea lorsqu’elle posa son regard vers le bar, reconnaissant la médecin qui s’était occupée d’Eileen quand elles s’étaient retrouvées aux urgences. Un petit détail qu’elle avait omis de raconter à son mari.

- Je… je viens de penser à un truc… que je t’ai pas dit. Un petit accident mais finalement plus de peur que de mal, hein, ne t’inquiète pas.

Allait-il se mettre en colère ? Vu que ça touchait sa fille, certainement.

- Avant-hier, j'ai dû emmener Eileen aux urgences, elle est tombée d'un module.

La subtilité, ce n'était pas le truc de Tamara Lond.

La salle se remplissait au fur et à mesure que la soirée avançait. Beaucoup de couples, se tenant par la main, se blottissant l'un contre l'autre, s'embrassant en se moquant de ce qui les entourait. Tout ça avait tendance à me donner la nausée.
Je regardais ma bouteille de bière, je n'avais pas bu grand-chose pour le moment, sûrement la fatigue de la journée qui commençait à m'envahir. La tristesse d'être à nouveau seule pour la soirée et encore plus quand c'était la Saint-Valentin.

Le propriétaire des lieux fit un petit discours de bienvenue et nous incita à nous rapprocher du DJ si nous avions des desideratas au niveau musical. J'avais bien une idée ou deux mais elles risquaient de faire tâche au milieu de cette soirée si romantique.
Sacré fils de Cupidon, c'était sa soirée. En tout cas, la soirée où tout le monde parlait de son père, suppliait son père, maudissait son père. Chez les demi-dieux comme chez les mortels, là-dessus, on était tous les mêmes.

Je retournai à ma bière et à mes pensées. Je ne vis pas la mère de la jeune fille que j'avais soignée il y avait quelque jours avec Keyleen entrait dans le bar au bras d'un homme qui devait être le père de la petite puce en question.
Un homme vint s'installer à côté de moi au bar et m'invita à goûter le whisky au miel, il était excellent d'après lui. Il se présenta, un certain Scott Madden. Ce nom me rappelait quelque chose mais j'avais un peu de mal à me souvenir où j'avais vu ou lu ce nom.

Je levai la tête et reconnus la tête devant moi. Je l'avais déjà vu au camp, c'était certain. Etait-ce un des magister ou comme moi, faisait-il des petites apparations là-bas pour diverses raisons ?
Je m'y rendai encore souvent notamment pour poursuivre ma formation auprès de Chiron concernant la préparation de potions. Je profitai aussi d'y prendre quelques jours de repos loin de l'effervescence de la ville de New York et loin du stress que pouvait m'apporter mon travail à l'hôpital.

"Mélissa Méditrine" lui répondis-je en lui tendant également la main. "Je veux bien goûter un verre de whisky au miel si vous m'accompagnez. Vous n'allez pas laisser une jeune femme boire toute seule quand même ?" Je finis ma phrase avec un petit sourire taquin.

Cela faisait longtemps qu'un bel homme ne m'avait pas abordé comme cela, avec classe et élégance. Cela faisait un bon moment que j'avais cru disparu les gentlemen sur cette terre. Il fallait croire que je n'allais pas au bon endroit ou que je ne côtoyais pas les bonnes personnes.
La soirée s'annonçait peut-être meilleure qu'elle n'avait commencé.

J'avais envie de profiter de cette soirée et de faire une nouvelle rencontre pourquoi pas. Je ne cherchais pas l'amour proprement dit. Je cherchais de la bonne compagnie et quelqu'un capable de tenir une conversation sans avoir à tout faire moi-même. Je saluais la dame près de moi avant d'avoir un déclic. Je la connaissais déjà. Je la connaissais de vu. Je pense même que je lui avais enseigné en fait, mais elle devait être dans ma première cohorte d'élèves. Alors là, je me sentais vachement vieux d'un coup. Il faut dire que j'étais plus proche de la cinquantaine que je ne voulais le croire. Je serrais sa main avec fermeté et douceur à la fois avant de lui sourire gentiment.

- Mélissa Méditrine ... Fille hum .... D'esculape si ma mémoire ne me joue pas de tour. Je crois que je vous ai enseigné, mais c'était il y a un moment. Vous venez parfois nous voir non ? J'ai un vague souvenir de votre présence dans les couloirs. Je vais vous accompagner avec un immense plaisir.

Je faisais signe au barman de préparer de whisky au miel double avant de rapporter mon attention sur elle. Elle avait l'air en pleine forme et j'avais hâte d'apprendre à en connaître davantage sur elle. Je payais les verres avant de lui donner le sien. Je décidais de porter un toast avec elle.

- À cette soirée dans ce bar un peu trop rempli de coeur en carton pour l'occasion.

Je rigolais un peu avant de prendre une gorgée de cet alcool si doux au goût. J'avais toujours eu de la classe et de l'élégance. Même en donnant des cours pratiques, je restais en chemise et je retroussais simplement mes manches. Je n'avais jamais été le genre d'homme à porter des t-shirts troués ou me promener torse nu. Je n'étais pas comme mon bon ami Angel Castellanos. Je préférais être discret et avoir mon propre style. Je m'intéressais à ce qu'était devenue la brune. Il faut dire que je passais la grande majorité de ma vie entre les quatre murs de la Novum Olympum à m'occuper des nombreux adolescents s'y trouvant.

- Alors, qu'est-ce que vous faites désormais ? J'imagine que vous avez trouvé un travail quelconque en rapport avec vos capacités.

Se souvenait-elle de ce que j'enseignais ? Avais-je été un peu marquant dans son esprit ? Impossible de le dire, mais je me rappelais vaguement d'elle adolescente, c'était déjà un bon début et elle était devenue une adulte absolument magnifique.

Spoil:

Tam eut un petit rire à la réaction de son mari tout en secouant légèrement la tête avant de prendre un air légèrement machiavélique.

- Tu sais qu’avec le matériel adéquat, je suis capable de te botter le cul comme n’importe lequel de ces mortels, déclara-t-elle avec un clin d’oeil.

Il lui parlerait de quelque chose plus tard ? Soit. Elle haussa légèrement les épaules avant de hocher la tête à sa proposition de prendre un verre.

- OK, n’importe quoi tant qu’y a pas de noix de coco… Je crois que j’ai fait overdose. Donc pas de virgin piña colada pour moi.

Néanmoins, après avoir posé son regard vers le bar, l’agent de terrain avait reconnu la docteure qui s’était occupée d’Eileen. Elle avait bien dû avouer alors à Haytham ce qui était arrivé à sa fille. Elle n’en menait pas large parce que la colère du papa était justifiée, mais d’un autre côté, la petite n’avait plus rien.

- Calme-toi, je culpabilise déjà assez… Je vais t’expliquer mais retiens une chose : plus de peur que de mal. Elle jouait sur un module au parc et d’un coup elle s’est cassé la gueule, j’ai entendu du « crac » et en fait c’était son bras. Je l’ai emmenée direct aux urgences, et la docteure qui l’a vue tout de suite à réduit la fracture. C’est la nana qui est là-bas. Et le truc c’est qu’après, elle lui a fait passer une radio, et y avait plus rien, la fracture était déjà en train de se calcifier. Elle a plus rien, c’est fini. C’est juste que… faut qu’on fasse gaffe, elle a hérité de pas mal de tes capacités.

Haytham souffla et Tamara affichait un air réellement désolé.

- Pardon… je voulais pas t’inquiéter pour rien.

A son tour, l fils de Mars sembla reconnaître quelqu’un, et l’homme qu’il désigna du menton était justement en train de parler au Dr Méditrine.

- Bah… il enseigne mais il a le droit d’avoir une vie, non ? Est-ce que tu veux qu’on aille le saluer ?


Tamara réalisa soudain que s’il enseignait au camp, il avait sans doute été, voilà cinq ans, dans l’ancienne Olympus où elle avait participé au carnage.

- Hay, est-ce que t’as parlé de moi à tes amis ?

Elle se rappela sa rencontre fortuite avec Carwyn au Starbucks, et la douleur qu’elle avait lue dans ses yeux. Maintenant qu’elle avait réalisé qu le B.E.M n’agissait pas avec autant de légitimité qu’il le faisait croire, et d’autant plus depuis qu’elle était maman, Tam ne comprenait que trop bien la gravissime erreur qu’elle avait commise. Et il était normal et légitime que les demi-dieux survivants du raid du B.E.M à l’Olympum lui vouent une colère sans borne, même si elle n’était pas la seule agent, loin de là, à infliger la mort, bien qu’elle n’ait pas été commanditaire de la mission. C’était cet enfoiré de Sheppard qu’il fallait blâmer en priorité. Celui-ci, elle en faisait son affaire.

Plus je le regardais, plus le dénommé Scott Madden me rappelait un des magisters du camp. L'avais-je eu en cours pendant mes études à l'Académie ? Plus que probable et mes soupçons se confirmèrent quand il reprit la parole.
Première chose, il se souvenait de moi et de l'identité de mon parent divin. Lui aussi se demandait s'il m'avait eu comme élève au camp pour demis-dieux. Clairement, ma mémoire ne me faisait pas défaut et même si je n'étais plus allée voir mon professeur de potions, j'étais plutôt physionomiste comme fille.
Deuxième chose, il me demanda si je ne passais pas régulièrement à la Novum Olympum. Il m'avait donc remarqué, intéressant.

"Oui, effectivement, mon père est bien le Dieu de la Médecine, Esculape. Je me souviens de vous avoir croisé moi aussi à l'Académie et je crois bien que vous avez été un de mes magisters quand j'y étudiais. Je retourne là-bas régulièrement pour suivre encore quelques cours avec le professeur Chiron. Il m'enseigne de temps en temps l'art subtil des potions, les blessures avec des armes magiques et comment les soigner. Je peaufine mes capacités et mes connaissances sur les plantes médicinales également."

Il nous commanda un verre de whisky au miel et paya de façon très galante les deux verres. Il lporta un toast à cette soirée pleine de coeurs factices.

"A la nôtre et à ce bar qui reste sympa malgré cette abondance de coeurs en carton." répondis-je

Je pris une gorgée de ce breuvage que je ne connaissais pas jusqu'à présent. Un peu fort aux premiers abords mais le miel venait adoucir en deuxième intention la bouche et la gorge. Pas mauvais, je n'en boirai pas tous les jours, mais pour des grandes occasions, je me laisserais bien tentée par un verre ou deux.
Scott respecta sa parole et but avec moi un peu de whisky au miel. Il rigola même après qu'on eut porté le toast. Son rire était chaleureux et bienveillant, il mettait en confiance quiconque était en sa compagnie.
Il reprit la parole et lui demanda ce que j'étais devenue depuis la fin de mes études au camp. Il avait vraiment l'air sincère et avide d'avoir de mes nouvelles.

"Vous avez bien deviné, j'ai trouvé un métier qui me permet d'utiliser au maximum mes capacités. Je suis devenue médecin moi-aussi. Je suis même chirurgien orthopédique dans un hôpital du Queens. J'étais en plein internat quans les deux attaques au camp ont eu lieu et je suis venue aider en créant sur place un hôpital de fortune dans un des dortoirs."

Ma voix se cassa légèrement au souvenir de ces moments très douloureux. Je me ressaisis rapidement afin de ne pas casser l'ambiance de la soirée et lui posai à mon tour quelques questions sur son boulot.

"L'enseignement vous plait toujours autant ? Les adolescents qui sont à l'Académie en ce moment sont -ils à la hauteur de vos espérances ?"

Je changeai un peu de position afin d'être face à Scott, c'était quand même plus polie de ma part que de lui présenter mon mauvais profil. J'aperçus dans le fond derrière son épaule gauche la mère et sûrement le père de la jeune patiente que j'avais soignée avec Keyleen dans la journée de l'avant-veille. Ils avaient l'air en grande discussion et le monsieur avait l'air légèrement énervé.
Je me reconcentrai sur mon interlocuteur et pris une nouvelle gorgée de mon verre. Je ne savais pas s'ils m'avaient vu ou non. De mon côté, je ne comptais pas les aborder, ils étaient là pour fêter la Saint-Valentin, venir leur demander des nouvelles de leur fille serait inapproprié. Fausser compagnie à un homme de si bonne composition le serait tout autant.

J’avais un immense respect pour Chiron. Cet homme avait été comme un père pour moi et il avait été présent dans le bon comme le meilleur. Il m’avait appris un grand nombre de choses et sa sagesse était sans égal. Je n’étais pas surpris qu’il donne un coup de main à la jeune femme près de moi. D’un côté, j’étais heureux de la revoir. Je ne lui avais jamais vraiment adressé la parole, mais cela n’avait pas la moindre importance après tout. Je voulais simplement passer un moment agréable, loin de me douter que Haytham était dans ce bar avec sa femme. Femme que je n’avais jamais eu la chance de rencontrer car j’étais bien trop pris par mon travail avec mes élèves.

- Une soif de connaissance sans limite. C’est une bonne chose et vos neurones vous remerçirons lors de vos vieux jours.

Je lui faisais un sourire avant de porter un toast à ma façon. On disait que j’étais un homme courtois et galant et j’aimais le croire. Je n’avais jamais été un grand rentre dedans comme mon bon ami Angel Castellanos. Le fils de Mars ayant une fougue qui me faisait défaut. Nous étions bien différent et pourtant très proche. Je ne me faisais pas d’attente pour ce soir. Je ne m’en faisais jamais en fait. Je n’étais pas de ce genre-là de toute façon. Je portais une grande attention aux propos de la femme près de moi.

- Oui … Les attaques. Je crois que c’est là que je vous ai vu. J’ai défendu les nôtres comme j’ai pu et je m’emploie encore à les protéger. Les jeunes en formation n’en sont pas totalement capable et j’ai de la difficulté à comprendre cette haine qui nous entoure. Enfin, l’important c’est que les choses aillent mieux non ?

Je posais ma main sur son avant-bras avec douceur. Un toucher que je faisais souvent pour rassurer mes élèves et ceux qui comptaient à mes yeux. Une sorte de don en quelque chose venant de mon calme olympien comme certain aimait l’appeler.

- Vous avez fait un travail exceptionnel Mélissa. Vous me permettez de vous appeler par vôtre prénom ?

Le sujet changeait drastiquement pour aller vers les adolescents. Je me mettais à sourire et je retirais ma main pour prendre une autre gorgée de whisky au miel. Un pur délice à mes yeux et un petit plaisir que je m’offrais. Nous étions bien loin de la bière canadienne au petit bar de Lake Louise. Mon Dieu que cet endroit me manquait. La fôret, le rafting, les montagnes et le calme.

- Tous les adolescents sont à la hauteur. Ils ont simplement chacun leur rythme et leur couleur. L’enseignement du contrôle des capacités est très particulier. C’est souvent du cas par cas et un nombre incalculable d’heures d’enseignement. Peu importe le pouvoir qui sommeil en nous, nous avons tous le pouvoir de le contrôler. Il suffit de comprendre nos déclencheurs, de comprendre la nature profonde de nos pouvoirs et de notre appartenance. Une rivière se changeant en fleuve en passant par des rapides et des eaux calmes. Des moments de doute au milieu d’une tempête mais l’important étant de comprendre que nous de sommes jamais seul. Il y aura toujours une personne en mesure de nous soutenir et ce à différent niveau et pour différentes raisons.

Je lui faisais encore un sourire en me replacant face à elle. Je me sentais à l’aise et l’ambiance était bonne. J’avais envie de me laisser porter par la vague.

- Je serais curieux de savoir ce qui vous amène à ce genre de soirée. Vous semblez avoir tout pour plaire Mélissa.

Spoil:

Le bar continuait à se remplir au fur et à mesure que la soirée avançait. La musique était présente sans pour autant prendre trop de place et passer par-dessus les conversations des différents groupes qui s’étaient constitués.
Scott posa sa main sur mon avant-bras comme dans un geste de protection et d’apaisement. Cela me rappela plus d’un souvenir de l’Académie. J’avais eu ma phase rebelle à l’époque, ce magister avait trouvé plus d’une fois les mots pour me calmer et m’aider à me concentrer sur mes pouvoirs afin de les développer, de les aiguiser et de les maitriser pleinement.

Il se souvint de moi au moment des attaques du camp. Chaque personne capable d’aider d’une façon ou d’une autre avait répondu présent ces jours-là. En tant que futur médecin, je ne me voyais pas à un autre endroit et lui en tant qu’enseignant, il était de son devoir de protéger ceux qui n’étaient pas capable de le faire seuls.
Il me posa deux questions auxquelles je mis du temps à répondre. Après quelques instants de flottement et de réflexion, je me lançai.

« Je suis du même avis que vous. Pourquoi ces personnes veulent-elles à tout prix s’en prendre à nous et nous détruire ? Je n’ai toujours pas compris quelles étaient leurs intentions en attaquant le camp comme cela. Et oui, si vous le souhaitez, vous pouvez m’appeler par mon prénom. Je ne suis pas en train de travailler, donc on laissera le titre de Docteur de côté pour la soirée. »

Je n’étais pas une grande fan de ce cérémoniel qui consistait à m’appeler Docteur Méditrine. Je trouvais ça tellement pompeux. Certains de mes collègues reprenaient quiconque osait ne pas les appeler par leur titre.
Moi, je n’en faisais surtout pas une montagne, bien au contraire, je préférais que mes patients m’appelèrent par mon prénom. Ça rendait la médecine plus humaine et plus accessible.

On reprit chacun une gorgée du whisky au miel. Scott répondit à son tour à mes questions concernant les étudiants actuels de l’Académie. Il était vrai que chacun avait son propre rythme de croissance, de compréhension et d’intégration des nouvelles informations reçues.
Je me rappelai, pendant qu’il en parlait, de mes propres difficultés, de mes propres doutes et de ma joie de voir mes progrès chaque jour qui passait.

Scott se plaça bien en face de moi, me fit un grand sourire et me demanda la raison de ma présence ce soir dans ce genre de soirée. Il était vrai que je ne m’étais pas vraiment posée la question en entrant dans le bar en sachant pourtant que nous étions le jour de la Saint-Valentin.

« Merci pour le compliment. Je suis juste venue pour boire un verre après ma journée de travail. Ce bar a un certain charme qui m’apaise suffisamment après avoir vu bien des horreurs à l’hôpital.
Je pense que l’ambiance est aussi propice aux nouvelles rencontres quelle qu’en soit l’évolution par la suite. Grâce à vous par exemple, je passe une bonne soirée.
Et vous ? Je peux vous retourner la question ! Je ne vous empêche pas de retrouver une amie ou une autre connaissance en discutant depuis tout à l’heure au bar avec vous, j’espère ? »

Même si rien ne devait se passer entre nous, je pouvais m’avouer que la compagnie de mon ancien magister était des plus agréables. Sa conversation était des plus intéressantes elle-aussi. Et je ne voulais pas que tout cela s'arrêta trop vite.